avril 26, 2024

Neveryon – The Blind Side

Avis :

Faire du Métal Symphonique est un pari risqué, surtout lorsque l’on se lance dans la course, sans aucune production digne de ce nom. Notamment parce qu’il faut une orchestration qui tienne la route, mais aussi parce qu’il faut une chanteuse qui tienne la baraque. Formé en 2016 en Italie, Neveryon tire son nom d’une série de romans Fantasy écrits par Samuel R. Delany. Cela donne peu de doutes sur les thèmes brassés, ni même sur le genre voulu par la bande. Sans label, naviguant dans les eaux libres de l’indépendance, c’est en 2018 que sort The Blind Side, le seul et unique effort à ce jour du groupe. Porté par la chanteuse Angelica Pesce, il n’est pas certain de revoir le groupe de sitôt, puisque cette dernière a quitté le groupe après l’enregistrement de cet album. Et c’est bien dommage, car il y a beaucoup de promesses ici.

Après une introduction tout ce qu’il y a de plus basique (jusqu’au nom de la piste qui se nomme Intro), le groupe se lance dans son morceau éponyme de l’album. Et la grandiloquence est au rendez-vous dans l’orchestration. On retrouve tous les schémas classiques d’un métal symphonique, avec une large place laissée aux instruments et à un côté épique. Même si on entendra très vite les limites du groupe dans sa production, force est de constater que ça fonctionne à plein régime et que le rythme, montant crescendo, fait son effet. Bien évidemment, la chanteuse possède un bel organe, tenant bien les notes, même si on sent qu’elle ne peut pas trop aller vers les aigus. Néanmoins, The Blind Side marche bien, et ne pêche que par son refrain trop facile et qui manque d’envolées lyriques.

A Prayer From the Abyss lorgnera vers la même structure, avec une entrée en matière un poil différente, puisqu’ici, les guitares sèches et claviers remplaceront la grosse orchestration. Plus simple dans ses intentions, le morceau charmera grâce à une certaine grâce et un équilibre malin qui évite à la formation d’user de moyens un peu trop conséquents. Oblivion usera d’atours un peu plus « médiévaux » dans sa démarche, mais malgré tout, le titre ne décollera pas vraiment et fera partie de ces morceaux sympathiques, mais qui manquent de souffle. The End of the World reviendra à quelque chose de plus brut, avec des riffs efficaces et un chant qui, parfois, ne suit pas vraiment, montrant les faiblesses de la chanteuse, qui pourtant se donne à fond. Et c’est un peu là les lacunes de ce premier album, qui montre beaucoup de talent, mais aussi des scories parfois pénibles.

Heureusement, Gloria viendra remettre un peu les pendules à l’heure, avec un très bon moment. L’ensemble est pêchu, maîtrisé du début à la fin, et la chanteuse prouve qu’elle peut aller plus loin dans ses vocalises. On retrouvera aussi un ensemble orchestral bien utilisé, ne prenant jamais le pas sur les riffs ou la rythmique. Bref, il s’agit certainement de l’un des meilleurs morceaux de l’album. Twin Spirits sera aussi bien nerveux, mais manquera d’un refrain accrocheur. Quant à Unbreakable, il rentre dans la catégorie de ces titres qui demeurent simples, mais efficaces de par leurs riffs et leur nervosité. De plus, le refrain rentre bien en tête, avec le « unbreakable » en fin, qui marque les esprits. Quant à Miracle’s Way, il reste un moment agréable, mais qui n’a pas vraiment d’impact. On reste dans du classique et une absence de prise de risque.

Born to Fly sera le titre le plus court de l’album, dépassant à peine les trois minutes, mais il prouve que le groupe est aussi capable d’efficacité et de moments plus directs, plus simples. C’est relativement bien fichu et cela montre que Neveryon est un groupe avec beaucoup de qualités et de possibilités. Bliss sera la ballade de l’effort, avec quelques éléments qui rappelleront Like a Prayer de Madonna. Un choix étonnant mais payant. Enfin, Shine clôturera l’album sur une rythmique endiablée et un morceau dans la même veine de ce que l’on a pu entendre. S’il n’y a pas de prise de risque, cela reste intéressant, et loin d’être désagréable.

Au final, The Blind Side, le premier album de Neveryon, est plutôt un bon album, qui donne envie d’en savoir plus sur ce groupe. Si on peut reprocher quelques facilités et une production qui parfois n’arrive pas à suivre, on reste sur quelque chose de très prometteur et qui ravira certainement les fans de métal symphonique. Dommage que la chanteuse semble être partie du groupe, et que le reste de la bande semble avoir du mal à recruter…

  • Intro
  • The Blind Side
  • A Prayer From the Abyss
  • Oblivion
  • The End of the World
  • Gloria
  • Twin Spirits
  • Unbreakable
  • Miracle’s Way
  • Born to Fly
  • Bliss
  • Shine

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.