Titre Original : Unlawful Entry
De : Jonathan Kaplan
Avec Kurt Russel, Ray Liotta, Madeleine Stowe, Roger E. Mosley
Année : 1992
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller
Résumé :
Un soir, Michael et Karen Carr sont agressés dans leur quartier. L’officier Pete Davis prend leur déposition et les soutient. Ils deviennent amis, et Michael réalise trop tard que Pete, sous des aspects respectables, est un psychopathe d’une grande violence, de plus épris de Karen.
Avis :
Au rayon des réalisateurs qui ont eu une jolie carrière sans pour autant devenir d’immense réalisateur, aujourd’hui, on s’intéresse au cas de Jonathan Kaplan. Fils du compositeur Sol Kaplan, Jonathan Kaplan a débuté dans les années 70. Commençant dans le film d’horreur et le thriller, la carrière au cinéma de Jonathan Kaplan est surtout parcourue de films sociaux qui observent l’Amérique. Ainsi, des films comme « Les accusés« , « Violences sur la ville » ou encore « La route de la violence » font partie de ses meilleurs films.
Après avoir traité de l’adoption dans « Immediate family« , Jonathan Kaplan débute ses années 90 avec un thriller, « Obsession fatale« . Loin, très loin d’être original, puisque Jonathan Kaplan nous entraîne dans un énième film avec un psychopathe qui harcèle ses victimes, cette « Obsession fatale » donnait l’envie de s’y arrêter, ne serait-ce que parce qu’on trouve Kaplan à la réalisation et bien entendu, il y a ce casting, ce trio d’acteurs, Kurt Russell, Madeleine Stowe et Ray Liotta. Or, malheureusement, ni Kaplan, ni le trio de comédiens auront su convaincre et sauver ce thriller, qu’on a déjà vu mille et une fois, et qui lorgne terriblement sur les téléfilms qu’on trouve en pagaille le dimanche après-midi sur toutes les chaînes ou presque.
Michael et Karen sont un gentil petit couple sans histoire. Plutôt aisé dans la vie, lui est entrepreneur et elle travaille comme enseignante en école primaire. Un soir, comme tous les autres, ils vont se faire agresser chez eux. Mais ce qui aurait dû être la pire soirée de leur vie ne va être alors que les prémices, quand l’officier Pete Davis s’occupe de leur affaire.
« Obsession fatale« , avec un titre comme celui-là, et un synopsis comme le film de Jonathan Kaplan a, je me doutais bien que je ne me lançais pas dans une grande œuvre. Pour autant, je m’attendais à une chouette série B, surtout que cette dernière proposait Ray Liotta en méchant psychopathe et l’acteur a vraiment de quoi faire flipper et déranger. Mais voilà, si c’est bel et bien ce que je vais trouver là, malheureusement, le film de Jonathan Kaplan aura enlevé de cette équation le mot chouette et il va le remplacer par le déjà vu, la caricature, les clichés et des incohérences, et c’est vraiment dommage.
« Obsession fatale » est un film qui commençait très bien. D’emblée, Jonathan Kaplan plante très bien son décor. Le couple fonctionne bien et dès l’arrivée de Ray Liotta, on comprend bien que les ennuis ne font que commencer. Mais une fois ce décor joliment planté, « Obsession fatale » n’arrivera plus à convaincre pour le reste, car d’une part, son histoire va être tirée par les cheveux, et elle va enchaîner les incohérences. Ray Liotta s’amusant comme un barge à mettre des bâtons dans les roues de ce pauvre Kurt Russell, on restera très sceptique sur quelques rebondissements (le meilleur qui mériterait une explication est le coup des cartes bancaires). Puis par la suite, comme je le disais plus haut, Jonathan Kaplan ne brillera pas par l’originalité dont va faire preuve son film, puisque hormis le côté tiré par les cheveux et les incohérences, tout son film est attendu. Très vite, on sait ce qui va se passer et comment ça va se passer et rien, absolument rien, ne viendra bousculer le schéma établi d’avance. Ainsi, plus le film avance, plus c’est évident, plus on connaît cette histoire par cœur et plus l’on s’ennuie au final.
On aurait alors pu se rattraper avec une ambiance. Jonathan Kaplan n’étant pas un mauvais réalisateur, malgré le cliché de son histoire, peut-être que son « Obsession fatale » aurait pu nous tenir avec une réalisation inspirée. Une réalisation qui tienne une tension, et arrive à nous mettre mal à l’aise, mais là encore, ce n’est pas le cas. D’un côté, le film a terriblement vieilli, il faut donc le remettre dans son époque, mais même avec ça, là encore, c’est très convenu et prévisible, et donc, le film ne nous réserve aucune surprise. « Obsession fatale » n’a pas de tension, et ça, même si parfois le film offre quelques scènes nerveuses, il n’y a rien à faire, comme on connaît cette histoire par cœur, il n’y a aucune crainte et aucun malaise qui s’échappe et finalement, comme pour l’intrigue, on finit par s’y ennuyer. Seule la BO de James Horner reste vraiment plaisante.
Reste alors ces comédiens qui sont plutôt bons, même si l’on émettra quelques réserves. Kurt Russell est excellent en mari dépassé et impuissant au départ. Et Madeleine Stowe, même si elle est sous exploitée, reste dans le peu de ses scènes, excellentes. Ray Liotta en flic psychopathe est le bon choix, l’acteur mettant d’emblée mal à l’aise, mais il faut dire aussi qu’il frôle la caricature parfois, en faisant des caisses, histoire qu’on soit sûr que c’est bien lui le méchant de l’histoire.
« Obsession fatale » se pose donc comme une déception. Jonathan Kaplan livre là un film déjà vu maintes et maintes fois. Un film qu’on connaît par cœur et qui ne dérive pas d’une scène. Ici, tout est attendu et convenu, il n’y a pas de surprise, et l’on restera étonné que Jonathan Kaplan n’arrive pas à tenir une ambiance et une tension. Bref, peut-être que je le découvre trop tard, quoi qu’il en soit, c’est l’ennui que j’ai trouvé au bout de ce film. Dommage.
Note : 07/20
Par Cinéted