décembre 9, 2024

L’Ile de Hôzuki

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Résumé :

Abandonnés par leur mère, deux enfants sont envoyés dans un centre de réadaptation sur l’île de Hôzuki.
Kokoro et sa petite sœur aveugle, Yume, découvrent que leur nouveau foyer compte seulement quatre élèves, pour autant de professeurs. Petit à petit, les langues se délient. Les histoires des autres pensionnaires font froid dans le dos : à les en croire, meurtres, disparitions, visions fantomatiques et sombres machinations se succèdent sur cette île inquiétante…
Pour survivre, les enfants n’ont qu’un seul mot d’ordre : ne se fier aux adultes sous aucun prétexte.

Avis :

Les coutumes et les us japonais sont très différents des nôtres. Si certaines traditions sont plus belles que les nôtres, ou tout du moins d’un aspect esthétique, d’autres sont plutôt douteuses. En effet, il faut savoir qu’au Japon, la pédophilie n’est pas répréhensible. Elle est mal vue, bien souvent les adultes usant d’enfants sont traités de pervers, mais la justice ne punit pas forcément ces énergumènes. Néanmoins, ce fait divers donne lieu à une certaine liberté dans les mangas traitant d’enfants et permettant d’aller très loin dans certains aspects. Kei Sanbe est un auteur que j’aime bien, mais qui reste assez maudit. Nanti de deux séries maudites que sont Testarotho et Kamiyadori, des seinens sympas mais non terminés faute de vente, il revient avec L’Ile de Hôzuki, un thriller mêlant enfants maltraités et école isolée dans une atmosphère angoissante et une certaine perversité.

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L’histoire de ce manga est assez simple dans son déroulement. On va suivre Kokoro et sa sœur aveugle qui viennent de se faire abandonner par leur mère. Ils arrivent sur l’île de Hôzuki, dont le seul lien avec le pays est un bateau de ravitaillement. Sur cette île se trouve une école qui recueille les enfants abandonnés par leurs parents. Ils vont faire connaissance avec quatre autres enfants. L’école est un vieux bâtiment et plusieurs endroits ne sont pas accessibles. Lorsque Kokoro découvre un couteau et du sang dans le bureau de sa chambre, il commence à avoir peur. C’est alors que les autres élèves lui racontent que les profs sont là pour se débarrasser d’eux et toucher une assurance vie. Les enfants décident alors de quitter l’île. S’étalant sur quatre tomes, L’Ile de Hôzuki est un thriller rondement mené qui fait la part belle au scepticisme et aux relations entre adultes et enfants.

Il faut dire que l’auteur sait mener son monde puisque l’on ne sera jamais si les adultes sont honnêtes ou pas et si les enfants fabulent ou non. Le dessin sert ce propos puisque les visages avec des sourires ou les passages ambigus pointillent le récit. Seul un personnage sera très clair sur ses intentions et il sera celui que l’on détestera le plus. D’ailleurs tous les moments pervers et très durs viendront de ce personnage. Obsédé sexuel, il s’en prendra  la prof aux gros seins, mais aussi à la jeune fille, profitant d’un accident pour lui retirer la culotte. C’est assez bizarre de suivre une histoire avec des enfants possédant des moments aussi raides, à la limite du raisonnable. Bien entendu, le dessin cache l’essentiel quand il s’agit de la petite mais on verra tout en ce qui concerne la prof. Cet aspect fan service peut dérouter mais cela reste correct, contrairement à High School of the Dead, où l’on voit des gros seins de partout et des gags avec cela.

On peut se demander comment l’auteur arrive à étirer une histoire aussi sur quatre tomes, mais à chaque fois il trouve des ressorts narratifs pour pousser le lecteur à la lecture. Ainsi, des éléments fantastiques viendront se greffer au récit, apportant de la crédibilité aux propos des enfants. Mais cela restera très léger et le lecteur aura toujours un doute sur l’origine de ces phénomènes. La fin apporte bien évidemment son lot d’explications et on sera bien surpris par la maturité du récit et l’aspect très terre à terre. Au niveau des défauts, on peut parler des accidents de certains, très spectaculaires, mais dont ils s’en sortent toujours. On peut aussi parler du détachement de certains personnages alors qu’ils sont à l’origine de la mort de certains.

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Au final, L’Ile de Hôzuki est un manga très intéressant, court et intense. Il surprend par sa liberté de ton auprès des enfants et par la dureté de certains passages mais aussi par la différence entre le graphisme, en rondeur et mignon, et le propos. Bref, une histoire qui mérite le détour par sa maturité. A noter aussi des historiettes à la fin des trois derniers tomes (en gros, tous les tomes sauf le premier) qui sont plutôt bien fichues.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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