D’Après une Idée de : Marc Cherry
Avec Lucy Liu, Ginnifer Goodwin, Kirby Howell-Baptiste, Alexandra Daddario
Pays: Etats-Unis
Nombre d’Episodes: 10
Genre: Comédie, Drame
Résumé:
Les vies de trois femmes vivant dans la même demeure à trois époques différentes – une femme au foyer des années 1960, une mondaine des années 1980 et une avocate en 2019 – alors qu’elles font face à une infidélité dans leur mariage respectif. Si le rôle des femmes a évolué dans la société, leur réaction est toujours la même : un profond désir de vengeance…
Avis:
Why women kill part sur un pitch qui semble banal, vu et revu : dans une même maison, au fil des années, des femmes ont tué. Lieu maudit ou libérateur, l’endroit intrigue le voisinage et inquiète ceux qui souhaitent y emménager. Loin d’une série aux intrigues policières, Why women kill s’oriente davantage sur les histoires de vie de ces femmes, leurs amours, leurs déboires et leurs rêves. Bien que la femme s’avère le sujet principal, de nombreux hommes ont également leur part belle. Les deux sexes se montrent complémentaires tout au long des épisodes. Ni une apologie de la féminité ou du féminisme, ni un plaidoyer contre les hommes, la série met plutôt en évidence la passion dans son entièreté, qu’elle soit destructrice, enivrante, majestueuse ou aveuglante.
La première saison nous raconte trois histoires, à trois temporalités différentes.
En 1963, nous retrouvons Beth Ann et son mari Rob. Femme au foyer dévouée et « parfaite », Beth Ann tombe des nues quand elle apprend que son mari la trompe avec une serveuse nommée April. Elle qui fait tout pour plaire à son époux, jusqu’à oublier ses envies et désirs, se sent profondément trahie. Pour briser le couple adultère, Beth Ann décide de rentrer en contact avec April. Quelle surprise quand elle se rend compte que la serveuse possède tous les critères d’une véritable amie sincère. Les deux jeunes femmes se lient d’amitié, et tout va s’enchaîner très vite…
En 1984, nous retrouvons un couple haut en couleur. Simone Grove et Karl, son troisième mari, nous émerveillent par leurs tenues kitsch, leur rythme de vie effréné et leurs attitudes typiques de mondains. Simone et Karl vivent un amour et une vie de rêve, jusqu’au jour où un drame survient. Simone apprend que son mari est homosexuel, qu’il la trompe et qu’il se sert d’elle pour redorer son image. La jeune femme se sent profondément trahie et décide de répondre aux avances de Tommy Harte, le jeune fils d’une amie et voisine…
En 2019, nous retrouvons Taylor Harding et son mari Eli Cohen, avec qui elle forme une relation libre. Femme d’affaire épanouie, Taylor doit subvenir aux besoins du couple. Eli, écrivain raté, attend l’inspiration et vit aux crochets de celle qu’il aime. Tout bascule le jour où Taylor s’attache à l’une de ses conquêtes, Jade, dérogeant ainsi aux règles de son mariage. Eli accepte et finit par être également attiré par Jade. Le ménage à trois tourne mal quand les secrets du passé noir de Jade remontent à la surface…
Les trois intrigues ne payent pas de mine et, pourtant, elles sont passionnantes ! Les époques, très bien reproduites, fascinent : les décors, les costumes, la musique, la danse, les mœurs, le langage, les habitudes, le mode de vie, la culture… Tout est là pour faire rêver le spectateur et le pousser à voyager, notamment dans les années 60’ et 80’. La période contemporaine s’avère moins passionnante à ce niveau-là, mais l’intrigue rattrape ce manque. La maison qui abrite ces trois couples est somptueuse en tous points ; elle émerveille à chaque époque.
En plus des histoires géniales, émouvantes et bien écrites, les épisodes mettent en place un autre jeu qui casse le quatrième mur. En début d’épisodes, des personnages inconnus s’adressent aux téléspectateurs et lient les trois histoires entre elles, par thème. La mise en scène étonne, amuse et rappelle un vrai spectacle de théâtre ou de comédie musicale. La série ne se prend pas au sérieux et envoie du lourd.
Tous les acteurs jouent à la perfection. Tous les personnages sont crédibles, complexes et prenants. On ne s’ennuie pas une seconde. La première saison de Why women kill se termine en beauté, grâce à un passage prodigieux qui rassemble tous les protagonistes de toutes les époques. Les scènes de brutalité finales s’entremêlent, accompagnées d’une musique stressante et d’une réalisation au poil.
Chaque histoire se clôt dans le sang. Toutes possèdent une fin bien différente, renvoyant néanmoins une belle image de l’amour ou de la passion qui peut exister entre deux êtres. La plus attendrissante est celle du couple des années 80’, quand celle des années 60’ est la plus malicieuse. Enfin, celle de 2019 reste la plus violente de toutes. Finalement, toutes les histoires se finissent plutôt bien dans l’ensemble, et apportent avec elles leur touche d’espoir.
Tous les mystères entourant les crimes se délient au fur et à mesure, de sorte qu’un suspens intense court du début du premier épisode jusqu’à la fin du dixième. Les informations tombent au compte-goutte, aux moments où l’on s’y attend le moins. Ce dosage permet aux spectateurs de reconstituer presque intégralement les faits avant la toute fin, et d’assister aux scènes finales avec un regard d’enquêteurs satisfaits.
La saison une de Why women kill est un régal tant en termes d’intrigues que d’ambiances. Le scénario est intelligemment construit : les histoires banales se transforment en intrigues haletantes.
Une belle réussite inspirée de plusieurs franchises de romance comic books, et qui s’est même amusée à créer ses propres planches dessinées, visibles dans le générique. Vivement la suite !
Note : 20/20
Par Lildrille