Auteure : J. K-Gras
Editeur : Bookelis
Genre : Fantastique
Résumé :
Une mission désespérée pour sauver un peuple à l’agonie, une étrange menace qui tourmente Emma en rêve, cette quête pour rétablir l’équilibre ne s’annonce pas de tout repos ! Entre les hors-la-loi de Fort Cataracta, la magie du joyau qui n’en fait qu’à sa tête, et Torren prisonnier du terrible Vulcanis, l’Elue et ses amis parviendront-ils à accomplir la volonté des Bénis ? Réussiront-ils à raviver l’espoir dans les lieux les plus sombres de Zéladonia ? Le deuxième volet de cette surprenante saga fantasy embarque le lecteur une fois encore dans les belles contrées zéladoniennes pour vibrer au rythme des aventures palpitantes d’Emma, Luen, Brulyne, et les autres. Une immersion fantastique pour âmes vagabondes…
Avis :
Bien davantage que dans le premier tome, le tome deux nous étonne par toutes les révélations et les rebondissements qu’il met en place. J.K-Gras nous enchante par ses personnages attachants, ses mots envoûtants et ses dénouements inattendus. Même s’il s’avère plus court que le précédent tome, Descendance fourmille d’actions et d’évènements majeurs. Le rythme de ce second opus s’avère endiablé. On ne s’ennuie pas. Les scènes rapides, séparées par des instants plus tranquilles (marches ou dialogues), s’enchaînent à merveille. Zéladonia est une saga qui a du sens et du rythme. La narration à la troisième personne s’avère efficace ; elle nous dévoile les pensées des personnages, ainsi que leurs interrogations aux bons moments, tout en sachant garder un minimum de mystère.
Le tome un nous avait laissé en Terramont, après qu’Emma ait récupéré un liquide d’endormissement en Aquaregno, utile au plan pour reconquérir la montagne et le trône terramonter. Accompagnée de ses compagnons de route, dont Jason, un grand gaillard à l’humour douteux, Brulyne, l’héritière du trône d’Ignis Ardentem, Roch, l’héritier de Terramont, et Luen, en fait le Nathanaël qu’elle connaissait, Emma doit affronter les soldats cruels qui occupent la montagne, et qui pratiquent le trafic d’esclaves.
Également aidée par les Bénis, des créatures associées à la nature, la jeune élue apprend à se servir du joyau magique qui est venu à elle lors de sa quête. Emma nous offre à la fois des scènes poignantes, ainsi que des passages plus violents, notamment quand elle ne parvient plus à gérer le flux de pouvoir qui sommeille en elle, et que ce dernier explose littéralement. On la découvre sous plusieurs facettes, et on s’y attache plus encore. Son cheminement, son évolution sont cohérents et crédibles. On s’imagine très bien à sa place, même si on ne le souhaite pas !
Sa relation avec Luen se détériore quand la jeune femme découvre que Nathanaël, son ancien employeur, se cache sous les traits juvéniles du jeune homme qui l’a aidée. Emma ne lui fait plus confiance et se questionne sur ses sentiments. Luen/Nathanaël lui a menti, mais plus étrange encore, il a plus du double de son âge. Ses sentiments se maintiendront-ils ? Pourra-t-elle lui refaire confiance ? L’apparence a-t-elle réellement de l’importance ? Ce tome deux permet à Emma de se reconstruire, notamment après des découvertes familiales épouvantables, des combats sanglants et des chocs émotionnels éreintants.
Malgré quelques facilités scénaristiques ou des révélations très attendues, Descendance reste un roman que l’on lit avec plaisir. Effectivement, la petite troupe rencontre des inconnus leur permettant d’entrer dans l’enceinte du château au moment où ils en ont le plus besoin, ou parviennent à exécuter leur plan presque sans encombre de manière presque trop simple. Le personnage d’Emma s’avère également lié étroitement à Zéladonia, ce dont les lecteurs se doutaient dès le départ. Déroulé sans encombre, stéréotypes et classiques de la fantaisie et, pourtant, ce tome deux continue de nous en mettre plein la vue et de nous régaler !
Descendance met à l’honneur Ignis Ardentem, la patrie du feu, ses grottes naturelles, ses citoyens froids et son souverain meurtrier Vulcanis. Le récit prend le temps de nous décrire le mode de vie de cette nation, leur culture et leurs traditions, ce qui permet aux lecteurs de s’imprégner de cet environnement bien à l’opposé de celui de Terramont ou de celui de la forêt. Brulyne, l’héritière de ce royaume, prend de la hauteur, se sent chez elle, et n’hésite pas à jouer de son franc parler pour reconquérir ce qui lui appartient. Petit à petit, ce personnage à premier égard distant, développe des liens forts avec les autres héros, nous la faisant apprécier davantage. Quant à Luen, on retrouve ses épanchées amoureuses qui nous font sourire. Son petit-fils Roch, plus terre à terre, reste ancré dans la réalité, et Jason lance quelques piques qui font mouche.
Malgré leurs caractères très distincts, l’auteure nous rappelle que les quatre éléments (air, feu, terre et eau), personnifiés par les héros, restent soudés quoiqu’il advienne. La petite troupe s’avère attachante à tout point de vue et porte l’histoire. On rit, on pleure, on s’étonne et on se met en colère en même temps qu’elle.
Le combat pour récupérer le trône s’étale un peu, sans pour autant lasser. Annoncé dès le tome précédent, il se produit enfin, permettant à l’histoire de passer à une autre quête encore plus importante, présentée par les Bénis à la fin de ce volume. En plus de conflits politiques entre humains, Emma devra gérer une menace supérieure, venue détruire toute l’humanité sans exception ! Rien que ça. Au départ, ce nouvel ennemi apparaît quelque peu exagéré, mais les arguments des personnages finissent par nous convaincre de les suivre à nouveau.
A côté des péripéties, Descendance s’attarde quelque peu sur l’histoire de ce monde imaginaire, Zéladonia, ainsi que sur la création des Bénis et leur intérêt pour les humains. On en apprend également davantage sur le passé de Luen, sur celui d’Emma ou sur celui de Brulyne. Ces passages offrent au lecteur des éléments essentiels pour la suite, et le lient irrémédiablement à cette aventure magique !
L’auteure a su créer un univers cohérent, qu’elle décortique petit à petit. Malgré des évènements attendus, le fond de ce monde reste original, ensorcelant, et joliment mis en avant par les talents de narratrice de J.K-Gras.
Note : 16.5/20
Par Lildrille