avril 19, 2024

A Comme Apocalypse – Douglas Preston & Lincoln Child

Auteurs : Douglas Preston et Lincoln Child

Editeur : J’ai Lu

Genre : Thriller

Résumé :

Eli Glinn participe à une expédition chargée de convoyer une météorite géante tombée au Cap Horn.
Avant que celle-ci ne disparaisse dans le naufrage du navire qui la transportait, Glinn a découvert que c’est une graine extraterrestre, qui depuis a germé pour donner naissance à un arbre gigantesque, intelligent et carnivore.
Il fait appel à Gideon Crew pour tenter de sauver l’humanité.

Avis :

À quatre mains ou en solo, Preston & Child sont l’un des duos d’auteurs contemporains les plus prolifiques qui soient. Avec une qualité constante, ils parviennent à donner vie à des histoires originales en lorgnant parfois du côté du fantastique. Mais leur genre de prédilection reste le thriller comme le démontre la série de livres mettant en scène l’inspecteur Pendergast. Nettement plus récentes, les missions de Gideon Crew tendent à explorer d’autres thématiques. Pour autant, l’implication avec laquelle écrivent les romanciers ne perd rien de sa pertinence au fil du temps. Toutefois, il est de bon ton de ne pas s’attarder sur le titre racoleur français et à une couverture hors contexte.

Non content de susciter l’attente sur un récit (post-)apocalyptique, il dissimule aussi une donnée fondamentale qui n’est en rien négligeable. A comme Apocalypse n’est autre que la suite d’Ice Limit. Les lecteurs avertis y verront plusieurs références et la venue de personnages qui ne leur seront pas étrangers. Les allusions de départ sont également présentes avec quelques renvois au livre concerné. Le roman a pourtant été écrit de manière indépendante pour ne pas perdre les novices ou ceux qui parcourent uniquement les aventures de Gideon Crew. Enfin, dernier indice notable, le titre original n’est autre que Beyond Ice Limit. Quand les traductions sont sous le joug de critères marketing…

De même, on classe l’intrigue dans le domaine du thriller. Une habitude qui tend à transformer le genre comme un passe-partout pour n’importe quelle histoire. Ça ne rime à rien. On ne pourrait même pas ranger A comme Apocalypse du côté du techno-thriller. Tout comme son prédécesseur (Ice Limit, donc) ou Les sortilèges de la cité perdue, le roman renvoie à un récit d’aventures teinté de science-fiction, ni plus ni moins. D’ailleurs, on a droit à tous les éléments fondateurs qui confirment cet a priori. Le constat est similaire à La bête d’Alaska qui tenait plus du survival animalier que du thriller. Là aussi, on retrouve cette prédilection pour les expéditions (presque) désespérées dans des contrées isolées et inhospitalières.

En l’occurrence, le cap Horn. Les auteurs avaient déjà exploité le cadre, mais ils parviennent à se renouveler sans donner l’impression qu’il s’agit d’une redite. L’accent est davantage mis sur la vie à bord du navire, les excursions sous-marines et les tensions naissantes entre les membres de l’équipage. L’ensemble est rehaussé par un style fluide qui n’hésite pas à multiplier les péripéties, voire à compliquer les situations pour approfondir certaines pistes dans leurs derniers retranchements. Bien que la progression demeure enclavée dans un carcan assez linéaire (exploration, découverte, affrontement…), le suspense est bel et bien de rigueur. Un exercice dans lequel Preston & Child excellent.

Quant à la nature de la créature, on joue également de mystères. C’était déjà le cas avec Relic et La bête d’Alaska. Animal ou végétal extraterrestre, machine ? Le doute est permis au regard des éléments amorcés dans toutes les directions. De plus, l’évolution du récit tend vers des inspirations diverses qui ne sont pas sans rappeler The Thing, le côté paranoïaque moins développé. De fait, la taille de la créature et ses aptitudes évoquent un écosystème assujetti à une conscience unique. Les révélations en aval de l’intrigue sont d’autant plus marquantes, tout en restant dans le domaine du réalisme et de l’extrapolation scientifique.

Si ce n’est un enrobage commercial douteux pour l’hexagone, A comme Apocalypse est une suite digne d’Ice Limit. Plus qu’un épilogue de luxe, il présente une véritable continuité au premier opus tout en intégrant plusieurs personnages propres à l’univers de Preston & Child. Les deux hommes signent un récit d’aventures tendues qui ne lésinent pas sur les détails techniques et scientifiques pour crédibiliser son propos. Il en ressort une histoire prenante, volontairement axée vers la montée en puissance des enjeux. Une surenchère qui n’altère en rien les qualités initiales. Avec leur sens du rythme indéfectible et une propension naturelle à offrir des intrigues truffées d’originalité, les deux auteurs parviennent à fournir un travail immersif et maîtrisé.

Note : 15/20

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.