avril 25, 2024

Dream Theater – Distance Over Time

Avis :

Quand on évoque le métal progressif, il y a immédiatement un groupe qui vient en tête, c’est Dream Theater. Originaire de Long Island, le groupe se forme au milieu des années 80 sous le nom de Majesty, avant d’adopter son nom d’aujourd’hui en 1988. Dès le départ, le groupe se démarque de la concurrence en arpentant un chemin sinueux entre métal pure souche et compositions longues et complexes. Avec l’arrivée de James LaBrie au chant dès 1991, le groupe va trouver une certaine stabilité, même s’il change deux fois de claviériste et une fois de batteur après le départ de Mike Portnoy en 2011. Et rares sont les groupes qui arrivent à tenir la distance après plus de trente ans d’existence, prouvant une solidité à toute épreuve. Cependant, Dream Theater n’a pas toujours été au top de sa forme et les fans ont eu du mal à se faire à l’avant-dernier album, The Astonishing, un gros morceau en deux temps, baroque et complexe, de plus de deux heures et qui manquait parfois de finesse et de titres relativement marquants. Habitué aux grosses œuvres, les américains ont pourtant décidé de se reposer un peu avec Distance Over Time, quatorzième et dernier album en date du groupe, qui renoue avec une certaine simplicité. Certes, on est toujours dans du métal progressif, mais cet effort est plus accessible et surtout, il permet de voir que les vieux en ont toujours sous la pédale.

Le skeud débute avec Utethered Angel, un gros titre de plus de six minutes qui démontre déjà la volonté du groupe de faire plus vaillant que précédemment, plus direct, plus vif, avec des riffs imparables. En effet, alors que le groupe sort d’habitude les claviers et tout le toutim pour faire grandiloquent, ici, on est dans un métal progressif qui a tout de même envie de faire hocher les têtes. C’est relativement bien fichu, même si les parties en la batterie manquent de rigueur, comme on pourra le voir (ou plutôt l’entendre) sur un autre titre une peu plus loin. Si on ressent une certaine facilité dans le titre, notamment sur sa structure, le fait est que ça fonctionne à plein régime et que l’on ressent que le groupe souhaite refaire bouger les foules dans les fosses. Ce sentiment sera confirmé avec Paralyzed, un morceau qui doit sûrement diviser les fans. L’introduction fait très Heavy et c’est tout simplement ce que va être le titre. Dépassant à peine les quatre minutes, Dream Theater renoue avec une humilité qui lui avait fait grandement défaut lors de l’album précédent. Là, on ressent une envie d’en découdre, une envie de faire remuer le pit et surtout de revenir avec quelque chose de plus énergique, de plus fait sur le vif. C’est avec Fall Into the Light que le groupe retrouve des traces de son passé. Sept minutes, un début tonitruant, un milieu dense, un break entre guitare et clavier qui se répondent, on retrouve tout ce qui faisait le sel de la formation et c’est une belle réussite. Barstool Warrior sera un morceau un peu plus difficile d’accès. Son départ est moins virulent que les autres titres et il partira vers du Rock prog plus que du métal, mais comme à son habitude, Dream Theater nous rattrapera toujours grâce à une technique ahurissante, riche et pertinente. Quant à Room 137, c’est du lourd, du gras et ça donne vite une forte envie de headbanger.

Comme on peut le voir, cette première partie est fort réussie. La formation arrive à trouver un juste équilibre entre son passif de Métal Prog exigeant et son envie de partir vers quelque chose de plus simple, de plus direct, de plus sauvage. Cela se confirmera avec la seconde moitié et notamment S2N qui détient la meilleure introduction de l’album. Cette ligne de basse est tout simplement parfaite, et elle sera parfaitement accompagnée par des riffs de gratte appuyés et par un chant qui se veut plus nerveux avant de, comme à son habitude, s’adoucir sur les refrains. En clair, c’est une parfaite réussite. Qui sera poursuivie par At Wit’s End, le titre le plus long de l’album, plus de neuf minutes et c’est encore une fois une belle réussite. Techniquement, c’est irréprochable, ça tabasse souvent et les solos sont tout simplement dantesques. C’est avec ce genre de titre que le groupe trouve ses lettres de noblesse et s’assure une adhésion complète de sa première fan base. Out of Reach sera la petite ballade qui fait du bien. Là aussi, même si ça reste étonnement conventionnel pour du Dream Theater, ça reste bien fichu, ça touche et ça permet de souffler avant la nouvelle grosse cartouche du groupe. Pale Blue Dot déborde des huit minutes et même si on sent un problème de batterie au départ, on se laisse embarquer par ce titre fleuve qui est à l’image du groupe. Petit bonus, Viper King est une piste cachée et c’est incroyablement rock, punk et métal, preuve de l’ouverture d’esprit de la formation qui décide de varier les plaisirs avec cet effort.

Au final, Distance Over Time, le quatorzième album de Dream Theater, est une vraie réussite, même si elle reste de dérouter certains fans de la première heure. Moins Prog, plus direct, et pourtant perclus de pistes plus complexes que d’autres, les américains reviennent à quelque chose de plus accessible, de moins grandiloquent et cela leur réussi vraiment. En retrouvant une certaine humilité, le groupe livre un très bon album, certainement pas leur meilleur, mais qui a le mérite d’être nerveux et sentir bon la prestation scénique de qualité.

  • Utethered Angel
  • Paralyzed
  • Fall Into the Light
  • Barstool Warrior
  • Room 137
  • S2N
  • At Wit’s End
  • Out of Reach
  • Pale Blue Dot
  • Viper King

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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