Fiche technique :
Auteur : Peter McPherson
Illustrateur : Gong Studios
Joueurs : 1 à 6
Durée : 45 min
Type/public : Réflexion/Familial +
Age : 14 ans
Mécaniques : Choix de ressources, identification spatiale
Première parution : 2020
But du jeu :
Vous incarnez le maire d’une petite ville champêtre peuplée d’animaux humanoïdes, et vous devez la développer le mieux possible pour la faire prospérer en constuisant les bâtiments les plus adaptés !
Règles :
On pose au centre de la table une carte Bâtiment de chaque type. Chaque joueur pose devant lui son plateau ville, consistant en un carré de 4 par 4, et garde une carte Monument parmi les deux qu’il reçoit.
Le joueur actif (Maître Architecte) annonce 1 ressource parmi les 5 : Blé, Bois, Pierre, Brique ou Verre. Chaque joueur doit prendre 1 cube ressource de la couleur correspondante et le place dans sa ville sur l’emplacement de son choix. Il ne peut y avoir qu’une ressource ou qu’un Bâtiment (ou Monument, mais le Monument étant considéré comme un Bâtiment, j’écrirai seulement Bâtiment à partir de maintenant, sauf cas spécifiques) par case. N’importe quel joueur qui reproduit le même motif qu’un des Bâtiments peut défausser les cubes correspondants et placer le Bâtiment adéquat dans un des emplacements qui contenait les ressources. Ce motif peut correspondre dans n’importe quel sens, en miroir, en rotation, etc, tant que l’ordre des couleurs est respecté.
Une fois que tout le monde a décidé ou non de construire un Bâtiment, le joueur suivant devient Maître Architecte, annonce une ressource que tout le monde doit placer, etc.
Lorsqu’un Maître Architecte décide de ne pas sélectionner une ressource, il passe. Il ne prendra plus de cube jusqu’à la fin de la partie. Lorsque tout le monde a passé, la partie s’arrête. Les joueurs marquent des Points de Victoire (PV) selon les bâtiments qu’ils ont construit, et perdent 1 PV pour chaque case vide ou contenant une ressource. Le joueur qui obtient le plus grand total est le vainqueur !
Avis :
Lucky Duck est un éditeur qui s’est fait un nom en adaptant des jeux pour téléphones portables en jeux de société. Une fois n’est pas coutume, ils s’occupent d’éditer Les Petites Bourgades, un jeu original. Que vaut ce titre qui les sort de leur ligne éditoriale habituelle ?
Le premier constat qui saute aux yeux, à la lecture des règles, est la simplicité de celles-ci. Tout est résumé en quelques lignes, à tel point que l’on se demande parfois si l’on n’a pas sauté une page. Le fait que tout soit expliqué sous le titre « Aperçu du Jeu » et non « Règles du Jeu » ou « Déroulement de la partie » est un peu déroutant au début, car on a l’impression d’être passé à côté de quelque chose. Mais non, les règles sont bel et bien simples et courtes. Cela étant, des règles simples ne sont pas synonymes de jeu simpliste, bien au contraire, car tout l’intérêt ici va être d’optimiser ses placements de ressources et de bâtiments pour engranger le plus de PV possible. Et l’on commence par le premier point fort du jeu : les cartes Bâtiment. La Maison de Campagne est toujours la même, mais chacun des 6 autres types de bâtiments existe en 4 versions, chacune ayant un motif propre (des couleurs et une disposition spécifique pour les cubes ressources) et une façon de scorer particulière. Il y a donc plus de 4000 combinaisons différentes (et je ne parle pas des Monuments !), de quoi promettre une belle rejouabilité ! Et même si la Maison de Campagne est la même, elle ne peut servir que si elle est ravitaillée. Un des Bâtiments s’en charge, mais les modalités ne seront pas les mêmes selon la carte tirée en début de partie.
Graphiquement, c’est joli, très coloré, une ambiance plutôt amicale, familière et paisible se dégage des illustrations. Deux des meeples bâtiments ont tendance à se ressembler niveau forme et couleur, et pourront parfois être confondus, à part cela, rien à redire côté iconographie. Les pouvoirs des cartes sont généralement assez clairs, il faut bien vérifier à quel Bâtiment telle ou telle carte fait référence. Le pion Maître Architecte ressemble à un grand marteau blanc. Avec son nombre conséquent de meeples en forme de petites maisonnées de divers types et ses cubes colorés, le matériel est simple mais agréable.
On se rend rapidement compte, en annonçant la ressource que l’on veut, que l’on influence la ville de tous les autres joueurs en plus de la sienne. Bien regarder la disposition des cubes ressources des adversaires par rapport aux cartes Bâtiment du centre de la table est un moyen d’anticiper ce qu’ils vont vouloir pour prendre autre chose (puisque de toute façon il risquent de prendre cette ressource prochainement), ou pour bloquer les adversaires en leur faisant placer une ressource qui ne les arrange pas. Et c’est la pricipale interaction qui existe, puisqu’on ne peut pas agir directement sur leur ville ni les empêcher d’obtenir tel ou tel bâtiment (ils sont en quantité illimitée). Et à propos de Bâtiments, le cas du Monument est à part. Au début de la partie, chaque joueur devra en choisir un parmi deux. Le construire n’est pas obligatoire mais le bonus qu’il procure peut être providentiel (pouvoir construire un bâtiment sur n’importe quelle case, gagner plus ou moins de PV selon le moment où l’on décide d’arrêter de construire, etc). Mais à la différence des autres cartes, il va être plus difficile d’empêcher ses adversaires de le construire vu que la carte reste dans la main jusqu’à la complétion.
A noter qu’il existe un mode solo, et au lieu d’annoncer seul la ressource que l’on prend (ce qui n’aurait aucun intérêt), le jeu propose de choisir des cartes représentant les ressources disponibles parmi un certain nombre.
Un titre simple à prendre en main mais d’une grande profondeur, offrant peu d’interactions mais demandant tout de même de surveiller de près ses adversaires, le tout dans une ambiance paisible et naturelle… Et vous, à quoi ressemblera votre bourgade ?
Note: 17/20
Par Flippy Who