
De : Valérie Lemercier
Avec Valérie Lemercier, Patrick Timsit, Hélène Vincent, Philippe Laudenbach
Année : 2017
Pays : France
Genre : Comédie
Résumé :
Trop vieille pour son mari, de trop dans son boulot, Marie-Francine doit retourner vivre chez ses parents… … à 50 ans ! Infantilisée par eux, c’est pourtant dans la petite boutique de cigarettes électroniques qu’ils vont lui faire tenir, qu’elle va enfin rencontrer Miguel. Miguel, sans oser le lui avouer, est exactement dans la même situation qu’elle. Comment vont faire ces deux-là pour abriter leur nouvel amour sans maison, là est la question…
Avis :
Actrice populaire française, Valérie Lemercier fait partie de ces actrices qui tournent assez peu finalement, mais qui ont réussi à se faire apprécier et si leurs noms ne déplacent pas non plus les foules, ils demeurent suffisamment sympathiques pour qu’on ait envie comme ça, de découvrir un film avec elles. Valérie Lemercier n’est pas seulement qu’une actrice, elle est aussi une réalisatrice. Une réalisatrice qui livre des films puis prend de longues pauses avant de revenir. Après avoir réussi à convaincre avec son « Palais Royal !« , Valérie Lemercier réalisatrice avait attendu huit ans avant de revenir derrière et devant la caméra pour « 100 % Cachemire« . Le film fut une catastrophe absolue en plus d’être un cuisant échec au box-office, bien loin, très loin, des deux millions cinq cent mille entrées de son « Palais Royal ! » (« 100 % Cachemire » a fait moins de deux cent mille entrées, c’est dire).
Pour se refaire alors quatre ans après, Valérie Lemercier revient avec « Marie-Francine« , une petite comédie douce et amère qui, si elle n’a rien d’incroyable, évite clairement le drame, parce qu’elle a la chance d’être tenue par un couple d’acteurs bourrés de charme. Sauvant de justesse la mise à Valérie Lemercier, on a tout entendu sur « Marie-Francine« . S’il est clair que « Marie-Francine » n’est pas la comédie de l’année, le cinéma français a tendance à nous sortir en salle bien pire que ce petit film, finalement touchant, amusant et honnête.

Marie-Francine, la cinquantaine, voit sa vie partir en vrille du jour au lendemain. Son mari la quitte pour se mettre avec une jeunette, elle quitte alors l’appartement familial parce qu’elle est trop gentille. Le coup de grâce est alors mis quand elle perd dans la foulée son travail, pour cause d’insalubrité des lieux et qu’elle est alors obligée de retourner habiter chez ses parents. Essayant de se reconstruire comme elle peut, elle qui est chercheuse, accepte de tenir une boutique de vente de cigarette électronique. Et c’est là, dans cette boutique, au fin fond de sa dépression, qu’entre dans sa vie Miguel…
« Marie-Francine« , c’est l’exemple type du film qui dans le fond a de l’idée, pose un concept sympa, mais qui, il faut le dire, n’est pas si terrible que ça. Souvent maladroit, parfois un peu lourdingue quand il grossit le trait. On ajoutera à cela une réalisation très anecdotique, qui sans être mauvaise non plus n’a rien de forcément marquant. C’est plat, et si l’humour, bien souvent, fonctionne et le tout se fait amusant, on ne va pas se rouler par terre non plus.
Si l’on aborde le scénario, il est vrai que Valérie Lemercier tient un bon sujet, ces cinquantenaires qui après des embûches sur leur parcours de vie, reviennent dans la maison familiale. Cette idée, prise sur le ton de la comédie, pouvait donner naissance à des situations délirantes, mais Valérie Lemercier, soit en fait trop, ce qui comme je le disais, peut devenir lourd, soit elle fait le strict minimum.
Mais alors, si tout ce qui est évoqué plus haut est soit pas terrible, soit maladroit, soit lourdingue, pourquoi finalement dans l’ensemble, on passe un petit moment sympa ? Eh bien, c’est grâce à ses personnages et ses acteurs. Et oui, « Marie-Francine » est un film qui ne tient que là-dessus et l’ensemble dégage un très joli charme. On pourrait citer Hélène Vincent et Philippe Laudenbach qui composent les parents de cette pauvre Marie-Francine. On pourrait citer le charme dingue de Nadège Beausson-Diagne qui trouve un personnage, certes anecdotique, mais tout à fait drôle et attachant. Ou encore Denis Podalydès, génial en mari volage, mais voilà, aucun ne vaut ce couple adorable. Ce couple qui arrive même à surprendre. Si Valérie Lemercier en quinquagénaire dépassée par les événements est amusante avec son côté gauche et ce regard doux et amer sur sa vie qui s’en va sans qu’elle ne puisse rien y faire, c’est bien Patrick Timsit qui crève l’écran ici, dans la peau d’un cuistot on ne peut plus attachant. Très sincèrement, l’acteur est surprenant de bout en bout du film, trouvant à coup sûr l’un de ses plus beaux rôles. Avec « Marie-Francine« , on découvre un autre Timsit, un Timsit juste, tout en retenu et ça fait du bien.

« Marie-Francine » est donc un joli petit film. Certes, c’est un film qui ne restera pas dans les mémoires. C’est un film qui a ses défauts, ses maladresses, et même ses lourdeurs, mais c’est aussi un film qui démontre que parfois, un casting et des personnages arrivent à atténuer tout ceci. Et finalement, ce qu’on retiendra au-delà de la petite séance sympathique et amusante, c’est que jamais Patrick Timsit n’aura été aussi bon et touchant. La comédie française a été capable de nous offrir bien mieux, mais sincèrement, il y a bien pire que ce film de Valérie Lemercier.
Note : 11/20
Par Cinéted