avril 23, 2024

Little Joe

De : Jessica Hausner

Avec Emily Beecham, Ben Whishaw, Kerry Fox, Kit Connor

Année: 2019

Pays: Angleterre, Autriche, Allemagne

Genre: Science-Fiction, Drame

Résumé :

Alice, mère célibataire, est une phytogénéticienne chevronnée qui travaille pour une société spécialisée dans le développement de nouvelles espèces de plantes. Elle a conçu une fleur très particulière, rouge vermillon, remarquable tant pour sa beauté que pour son intérêt thérapeutique. En effet, si on la conserve à la bonne température, si on la nourrit correctement et si on lui parle régulièrement, la plante rend son propriétaire heureux. Alice va enfreindre le règlement intérieur de sa société en offrant une de ces fleurs à son fils adolescent, Joe. Ensemble, ils vont la baptiser  » Little Joe « . Mais, à mesure que la plante grandit, Alice est saisie de doutes quant à sa création: peut-être que cette plante n’est finalement pas aussi inoffensive que ne le suggère son petit nom.

Avis :

Jessica Hausner est une cinéaste autrichienne qui fut à bonne école, puisqu’après des études en psychologie, elle intègre l’école de cinéma de Vienne, où elle a comme professeur un certain Michael Haneke. Le réalisateur va alors l’engager comme script notamment sur « Funny Games« . Touche-à-tout et exploratrice, Jessica Hausner présente son premier long-métrage à Cannes en 2001. La réalisatrice laisse une jolie impression et depuis elle a peu tourné, préférant la qualité à la quantité.

« Little Joe » est le cinquième long-métrage de Jessica Hausner. Présenté en compétition officielle, la réalisatrice revient sur la croisette avec un film entre science-fiction et anticipation. Tenant une excellente idée en son sein, le nouveau film de Jessica Hausner intrigue et c’est donc avec curiosité que je me suis plongé dedans, pour un résultat qui est assez décevant finalement. S’il est indéniable que « Little Joe » dégage un beau caractère, pour le reste, il faudra repasser tant la réalisatrice livre un film vide et long. Un film qui ne sait que faire de sa géniale idée de base.

Alice est une spécialiste en développement de nouvelles espèces végétales. Elle vient de concevoir une fleur rouge aux particularités étranges. En effet, si l’on s’occupe bien de cette fleur, elle fait l’effet d’un antidépresseur et rend les gens heureux. Heureuse de son invention, et confiante quant à son efficacité, Alice offre en cachette une de ces fleurs à son fils. Au contact de la fleur, Alice finit par douter des bienfaits de la plante, tant son fils, comme certains de ses collègues, sont les mêmes tout en n’étant pas véritablement les mêmes.

« Little Joe« , c’est le film qu’on pourrait résumer avec cette simple phrase, un bel écrin, en apparence, mais une fois ouvert, très vite, on se rend compte qu’il est malheureusement vide. Et ce constat est bien dommage, car quand on regarde comme ça le projet de Jessica Hausner, on y trouve bien des ingrédients pour passer un bon moment de cinéma. L’idée en elle-même est intéressante et on imaginait déjà d’un côté une critique de société qui essaie encore et toujours d’abuser des technologiques et de l’autre, comment ne pas penser à une possible critique écologique. Jouer avec la nature, c’est bien, mais attention, cette dernière peut se défendre, un peu comme M. Night Shyamalan avait essayé de le faire avec son « Phénomènes« .

La réalisatrice, dont le talent n’est plus à prouver, livre-là un film esthétiquement parfait. « Little Joe » est beau, il flatte notre rétine à tout instant. Les images sont belles, les couleurs flamboyantes, presque hypnotisantes par instant. La photographie est sublime et l’on trouve plusieurs scènes, prises seules, qui sont extraordinaires. Bref, il y a vraiment, comme à l’image du pollen qui se dégage de ces fleurs, quelque chose qui ressort de ce film. « Little Joe » a une ambiance, un cachet, un caractère, il a quelque chose qui rappelle que Jessica Hausner est une réalisatrice sur laquelle on peut compter.

Mais voilà, une fois ce constat passé, que reste-il de « Little Joe » lui-même ? Et bien pas grand-chose et ce qui est dommage, c’est qu’avec une idée pareille, finalement, Jessica Hausner n’en fait rien, traînant son film et son idée par la même en longueur. C’est long, et plus l’intrigue se déroule devant nous et plus elle a du mal à nous embarquer. Alors pour réveiller l’assemblée, la cinéaste tente bien des incursions dans le cinéma « d’épouvante » en balançant des jumps scare mal placés à droite et à gauche, mais rien n’y fait. On suit cette intrigue de loin, avec la déception de ce qu’elle aurait pu être. À noter que Jessica Hausner joue de ses jumps scare avec la musique et la BO, qui en plus de n’avoir aucun sens, est assez inaudible.

On ajoutera à cela des comédiens peu convaincants. Non pas qu’ils soient mauvais, loin de là, surtout que Jessica Hausner a su réunir un beau casting, entre Emily Beecham, Ben Whishaw ou encore Kerry Fox, mais le souci vient avant tout de ces personnages et de la façon qu’a Jessica Hausner de traiter cette intrigue. Comme la réalisatrice n’en fait rien, les comédiens en font de même, et l’on se retrouve à suivre des personnages peu attachants, peu intrigants, et presque parfois dans la caricature.

Bref, « Little Joe » partait avec les meilleures des intentions et le film est très vite retombé. Jessica Hausner avait une excellente idée à sa base. Une idée qui aurait pour donner lieu à tout un tas d’intrigues passionnantes. À la place de cela, on trouvera un film certes, visuellement sublime, mais vide dans son écrin. Dommage.

Note : 07/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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