De : Penelope Spheeris
Avec Mike Myers, Dana Carvey, Rob Lowe, Tia Carrere
Année : 1992
Pays : Etats-Unis
Genre : Comédie
Résumé :
Wayne et Garth ont transformé une cave en studio de télévision et y animent chaque nuit une émission musicale diffusée sur un réseau câblé local. Un ambitieux producteur de télévision, séduit par leur style débridé, décide de leur donner leur première grande chance.
Avis :
A quoi voit-on qu’un film est un film culte ? A son nombre d’entrées lors de sa projection en salle ? Surement pas, ce serait donner trop d’importance à un marketing efficace et à des films bien trop mainstream et gentil comme Avatar. A son casting flamboyant ? Bien sûr que non, parce que dans ce cas, Valentine’s Day serait un chef d’œuvre incontournable du cinéma moderne. Soyons sérieux cinq minutes (pas plus parce que sinon on ne sera pas en lien avec le film !), un film obtient le statut de culte si dans le temps il vieillit bien et surtout s’il a marqué toute une époque et reste gravé dans les mémoires des spectateurs. Wayne’s World fait résolument partie de ces films tant il est gravé dans son époque mais aussi dans la notre, avec, en dessous de l’humour potache, une jolie dénonciation et surtout des répliques qui restent et resteront cultes. Mais quelles sont-elles ? Quelle est cette dénonciation ? Pourquoi ce film (et sa suite) est-il intemporel ? Retour dans les années 90, où le bon vieux hard rock régnait en maître ! Schwing !
Mama Mia Mama Mia Let Me Goooooo !
Le scenario de Wayne’s World a tout pour être le film potache et débile que n‘importe quel adolescent a pu apprécier. Si ce n’est que derrière l’aspect un peu bête de l’histoire et le look improbable des deux personnages principaux, le film détient une vraie critique du monde médiatique et du placement de produit. Wayne et Garth sont deux potes qui animent une émission de seconde zone sur une chaîne câblée depuis la chambre de Wayne. Les jeunes adorent leur émission débile et un jeune producteur y voit un filon en or pour sa chaîne. Entretemps, Wayne rencontre une jeune femme très belle, leader d’un groupe de hard rock. Le producteur, jouant sur les deux tableaux, veut produire l’émission de Wayne mais aussi le groupe de sa chérie. Ecartelé entre la jalousie et le fait que son émission ne devient plus son émission, Wayne va alors essayer de trouver des valeurs dans tout ça. Et le film est un gros délire autour de cette critique acide du monde audiovisuel. Entre les looks déjantés des personnages, la bande son très hard rock où les références pleuvent et les blagues à deux balles qui donnent une version française parfaite, Wayne’s World à tout pour plaire. Mais au-delà de ça, le film possède une narration particulière, puisque nos deux compères parlent à la caméra et s’adresse directement à nous. Cela a pour effet de surprendre, mais surtout cela a pour effet de rendre certaines blagues encore plus drôles. Ainsi, si certaines blagues peuvent sembler lourdes et abêtissantes, il n’en est rien, puisque derrière ces phrases cultes ou encore certaines scènes hilarantes, se cache un message envers les grands pontes de la télévision et leur manie de tout contrôler et de lobotomiser le spectateur, ne lui présentant finalement qu’une chose qu’il a déjà vu. On retrouve aussi de façon efficace et presque géniale, la remarque sur les placements de produit et la publicité, lors d’une scène d’anthologie, que seul Mike Myers sait nous faire vivre. Parce que Wayne’s World, c’est aussi et surtout Mike Myers.
En effet, Mike Myers signe le scénario et le personnage principal, comme à son habitude. Incarnant Wayne, il joue l’amateur de hard rock qui rêve de se payer une guitare incroyable. Avec son air débile d’adolescent de 14 ans, il parvient à faire rire le spectateur avec ses mimiques mais aussi avec quelques répliques bien senties et un sens de l’humour potache, mais qui fait mouche. Mais bizarrement, celui qui sera surement le plus drôle et le plus attachant, ce sera Dana Carvey incarnant Garth, le meilleur ami de Wayne. Sensible, un peu con con sur les bords, il incarne le meilleur ami effacé que l’on a tous eu. Il l’incarne à la perfection, jouant avec sa bouille et sa bouche de travers mais aussi avec ses réactions face aux filles et face à certaines personnes malveillantes. Même s’il prend plus d’importance dans le second film, on peut dire que son personnage est plus complexe que celui de Wayne. Bien entendu, il a fallu contrebalancer ses deux personnages pas très glamour par un beau gosse en la présence de Rob Lowe, qui incarne le golden boy parfait qui se fait avoir à la fin. La encore la prestation est sans failles. Et il faut aussi une bombe anatomique comme Tia Carrere qui joue parfaitement son rôle, sachant mettre son corps en avant, mais aussi son talent de comédienne. On notera aussi les seconds rôles qui semblent prendre un plaisir incroyable dans ce film comme Alice Cooper, Meat Loaf ou encore Lee Tergesen. Alors certaines mauvaises langues diront que tout cela est gras, en dessous de la ceinture et plutôt débilitant, mais il n’en est rien, surtout si on gratte un peu la surface. Les références sont nombreuses, que ce soit dans l’énonciation des groupes de hard rock de la belle époque, mais aussi dans le cinéma, comme cette magnifique référence à Terminator avec la présence de Robert Patrick.
Enfin, on peut dire que le film a son lot de scènes cultes et qui resteront dans les annales de la comédie. On parlera de la fameuse scène dans la voiture avec Bohemian Rhapsody de Queen ou encore du « si tu vomis, vomis là-dedans » ou bien entendu du slogan de l’émission de Wayne et Garth avec le Mégateuf ! Tout cela montre bien à quel point le film est devenu culte et une référence dans le domaine de la comédie, tant par son scénario intelligent et ses scènes à mourir de rire.
Moi, faire de la pub ! Jamais !
Au final, Wayne’s World, qui a connu un succès mondial en 1992 est une vraie référence de la comédie américaine. Drôle, dénonciatrice, potache, absurde et pourtant touchante, elle montre à quel point Mike Myers est talentueux et qu’il faut se méfier des apparences. Un film qui file la banane, et qui est toujours d’actualité en 2012. Et là, plus de doute, si un film qui a 20 ans est toujours dans le coup, c’est qu’il est culte de chez culte et ce n’est pas papy Romero qui va me contredire avec ses zombies et sa critique acide des politiques encore d’actualité aujourd’hui ! Mégateuf !
Note : 17/20
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Par AqME