décembre 11, 2024

Les Animaux Fantastiques – C’est Pas Sorcier

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Titre Original : Fantastic Beasts and Where to Find Them

De: David Yates

Avec Eddie Redmayne, Katherine Waterston, Dan Fogler, Colin Farrell

Année: 2016

Pays: Etats-Unis, Angleterre

Genre: Fantastique

Résumé:

New York, 1926. Le monde des sorciers est en grand danger. Une force mystérieuse sème le chaos dans les rues de la ville : la communauté des sorciers risque désormais d’être à la merci des Fidèles de Salem, groupuscule fanatique des Non-Maj’ (version américaine du « Moldu ») déterminé à les anéantir. Quant au redoutable sorcier Gellert Grindelwald, après avoir fait des ravages en Europe, il a disparu… et demeure introuvable.
Ignorant tout de ce conflit qui couve, Norbert Dragonneau débarque à New York au terme d’un périple à travers le monde : il a répertorié un bestiaire extraordinaire de créatures fantastiques dont certaines sont dissimulées dans les recoins magiques de sa sacoche en cuir – en apparence – banale. Mais quand Jacob Kowalski, Non-Maj’ qui ne se doute de rien, libère accidentellement quelques créatures dans les rues de la ville, la catastrophe est imminente. Il s’agit d’une violation manifeste du Code International du Secret Magique dont se saisit l’ancienne Auror Tina Goldstein pour récupérer son poste d’enquêtrice. Et la situation s’aggrave encore lorsque Percival Graves, énigmatique directeur de la Sécurité du MACUSA (Congrès Magique des États-Unis d’Amérique), se met à soupçonner Norbert… et Tina.
Norbert, Tina et sa sœur Queenie, accompagnés de leur nouvel ami Non-Maj’ Jacob, unissent leurs forces pour retrouver les créatures disséminées dans la nature avant qu’il ne leur arrive malheur. Mais nos quatre héros involontaires, dorénavant considérés comme fugitifs, doivent surmonter des obstacles bien plus importants qu’ils n’ont jamais imaginé. Car ils s’apprêtent à affronter des forces des ténèbres qui risquent bien de déclencher une guerre entre les Non-Maj’ et le monde des sorciers.

Avis :

Il y a, en littérature et au cinéma, des choses qui tiennent du sacré pour une certaine catégorie de personnes. Si les amoureux de l’horreur vouent un culte sans fin à Stephen King, les presque trentenaires d’aujourd’hui entretiennent un sacre à l’écrivaine J.K. Rowling, qui a créé le héros Harry Potter. Il faut dire que l’auteure a mis toutes les chances de son côté et son talent n’est plus à démontrer. Elle a su faire évoluer un personnage au gré des lectures mais aussi et surtout au gré de l’évolution des lecteurs, donnant l’impression que Harry Potter était un ami imaginaire. Cependant, cette hégémonie a donné lieu à des films, qui ont eu un succès monstre malgré des qualités plus ou moins inégales et un dernier chapitre en deux épisodes qui semblent vraiment tirer sur la corde. Fallait-il donner une fin à une si grosse poule aux œufs d’or ?

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Bien sûr que non et pourtant, l’auteure s’était jurée de ne plus écrire sur le petit magicien à la cicatrice en forme d’éclair, afin de partir la tête haute et sur une belle réussite. Et c’est maintenant que l’on voit sortir un huitième sous la forme d’une pièce de théâtre et que le cinéma accueille la version filmique d’un bestiaire qu’elle avait écrit en parallèle des romans Harry Potter. Doit-on y voir une coïncidence ? J.K. Rowling ne serait-elle pas aussi une redoutable femme d’affaires ? Bref, le sujet n’est pas là, mais il se trouve qu’adapter un bestiaire est plus complexe que de livrer une adaptation de roman avec une histoire déjà toute faite. Alors que vaut réellement Les Animaux Fantastiques, qui donnera lieu à quatre suites ?

Le premier constat que l’on peut faire avec ce film, c’est qu’il n’est qu’une introduction d’un univers qui semble bien plus grand. En fait, Les Animaux Fantastiques part avec toutes les tares de ce genre de licence, c’est-à-dire présenter de nouveaux personnages, essayer d’approfondir leur psychologie, présenter un nouvel univers et surtout un nouveau méchant. Et c’est certainement là que le bât blesse, puisque le méchant n’est pas du tout charismatique dans cet épisode. On reconnait d’emblée le méchant, on ne comprend pas forcément ses intentions, mais le fait est que l’on reste peu surpris par la direction prise par le film. Certes, c’est joli, mais c’est aussi très long, surtout au début. Lénifiant au possible, le film s’éternise sur le personnage principal, Norbert Dragonneau, le présentant comme un être étrange, taiseux et presque autiste. Il en ressort un début déroutant, qui lorgne trop vers un public enfantin, avec de l’humour qui ne marche pas toujours en fonction du public.

En effet, certaines vannes ou situations rocambolesques (que l’on doit à Dan Fogler principalement qui surjoue à fond le rôle du bouc émissaire) ciblent un public jeune qui ne fut pas biberonné aux premiers romans de l’auteure. De ce fait, on ne sait pas trop sur quel pied danser. Est-ce volontaire pour conquérir un nouveau public ou est-ce involontaire et relève du cahier des charges d’un blockbuster familial ? Il y a réellement un problème d’équilibre dans ce film, autant au niveau de l’humour qu’au niveau des personnages. Tout est ciblé autour de Dragonneau et de son métier, ainsi que sur la nana qui le suit. L’autre versant, plus sombre, présentant une famille militant contre les magiciens, n’est que peu exploité, montrant une mère de famille mauvaise et battant ses enfants, comme si cela suffisait pour justifier les actes de destruction massive d’une créature étrange. Ainsi, ce mauvais dosage nuit à l’ensemble du film, sans pour autant le rendre imbuvable.

Car oui, Les Animaux Fantastiques reste tout de même un film agréable et qui remplit correctement son cahier des charges. Honnête dans sa démarche et dans son intrigue qui avance de nouvelles choses dans l’univers d’Harry Potter (d’ailleurs, on quitte l’Angleterre pour placer l’intrigue à New-York), une fois passé le premier tiers, le film devient plus dynamique et donc plus intéressant. David Yates maîtrise désormais à la perfection cet univers qu’il chérit et il ne manque pas d’idées pour fournir une mise en scène classieuse et classique. Les effets spéciaux sont sublimes, les différentes créatures présentées sont plutôt sympathiques et ce sera plus dans leur chasse que le film gagnera des galons, plutôt que dans une intrigue qui essaye tant bien que mal de sombrer dans l’émotion. Par contre, il est compliqué de passer à côté du message sur l’amitié, présentant finalement quatre personnes qui vont tisser des liens durant tout le métrage pour former une véritable petite troupe cohérente et intéressante, chacun usant de ce qu’il sait faire pour aider l’autre.

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Au final, Les Animaux Fantastiques n’est pas un mauvais film, mais il reste calibré pour un certain public déjà plus ou moins conquis. Si les fans de la licence Harry Potter évolueront en terrain conquis, ce sera plus délicat pour les cinéphiles qui ne sont pas forcément fana de cet  univers. Il en ressort un film présentation d’un univers, qui ne prend pas de risques, qui stagne un peu autour d’une intrigue qui, on l’espère, deviendra plus touffue, mais qui a l’avantage d’une mise en scène assez inspirée et d’effets spéciaux sublimes. Bref, un blockbuster qui remplit son office, sans pour autant déborder du cadre familial ou du cinéma pour adolescents.

Note : 13/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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