décembre 10, 2024

Benefactor Decease – Anatomy of an Angel – Métal et Féta

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Avis :

Le thrash métal est une branche assez particulière du métal qui tient ses origines des Etats-Unis. Né dans les années 80/90, il s’agit d’un métal plus rapide, plus sec, mais aussi plus technique, essayant de briser des mid-tempos avec des lignes d’une vivacité folle. Parmi les piliers du genre, on peut citer Metallica, mais les dignes représentants de ce sous-genre sont plutôt Slayer. Et le groupe a su influencer tout un tas d’autres groupes dans le monde, de l’Amérique latine jusqu’au vieux continent. Malheureusement, il est difficile de trouver aujourd’hui des groupes qui arrivent à se défaire de leurs aînés et se serait peut-être l’un des principaux reproches fait à Benefactor Decease (un nom plein de poésie). Formé en 2007 à Athènes, le groupe grec essaye de se faire un nom et signe chez le label XTreem Music. Anatomy of an Angel est l’un premier album,et comme toute première fois, il y a les moments forts et les moments maladroits. Loin de toute velléité auditive, le skeud propose quelque chose de brutal, de vif tout en étant technique, mais aussi de produit un peu à la va-vite avec certaines pistes qui grésillent un peu dans les oreilles. Mais difficile de ne pas se sentir joyeux à l’écoute d’un groupe proposant un son doucement rétrograde et relativement primitif.

Parce que le fondement de ce skeud, c’est la violence, tout en étant d’une technicité irréprochable. Son intro est d’ailleurs là pour en attester avec une mélodie doucereuse qui annonce une tempête en arrière-plan avec des solos de guitares aériens qui laissent présager un ouragan prêt tout engloutir. Et ce n’est pas Electrical Death qui va nous faire mentir. Bourrin et crasseux, le titre annonce la couleur et envoie du pâté, que ce soit en vitesse d’exécution, en technique ou en dissociation des instruments. On entend clairement la ligne de basse avec un bassiste qui pince ses cordes comme si sa vie en dépendait et une double pédale qui ressemble à un moteur de Harley. Malgré tout, malgré la puissance du titre et l’énergie dégagée, les premières scories se font aussi sentir. En premier lieu, on a vraiment la sensation d’avoir à faire à du sous Slayer, autant dans la façon de chanter que dans la maîtrise des instruments. Ensuite, on ressent que c’est un premier album puisque la production laisse un peu à désirer. La voix du chanteur est trop en retrait et ne semble pas assez puissante pour passer par-dessus les guitares ou la batterie. Fort heureusement, quelques moments plus calmes vont venir calmer le tout afin de proposer des ruptures où l’auditeur va pouvoir souffler. Parce que non seulement les morceaux sont longs, dépassant très souvent les cinq minutes, mais en plus de cela, le groupe ne s’arrêtera pas durant les dix pistes proposées. Le groupe n’est pas là pour rigoler et il le fait savoir.

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Et si Electrical Death était vraiment un morceau très violent dès le départ, le groupe va savoir faire la part des choses par la suite pour harmoniser son énergie. A titre d’exemple, Chronicles of a Paraphiliak est un très long titre qui démarre doucement pour ne plus jamais lâcher son auditeur jusqu’à un KO total et un solo en milieu d’album relativement faramineux. Arpentant aussi le chemin de l’atmosphère lourde et inquiétante, le groupe sera faire des intros rentrant parfaitement dans ce genre avec Anatomy of an Angel, un autre long titre qui sera plus calme dans son début, mais qui partira rapidement en eau de boudin sur la fin, allant presque chercher ses origines vers le Death, notamment au niveau de la voix, plus gutturale. Mais la pièce maîtresse du skeud demeure Abandonement to the Hanger, un morceau de plus de neuf minutes qui passe par toutes les étapes du métal et qui se révèle être un belle surprise. On regrettera simplement certaines morceaux beaucoup trop violents, ne trouvant presque plus de sens ni dans leur structure, ni dans leur place sur l’album, en particulier The Finest Form for Body Modification qui ne dépasse pas les deux minutes et qui n’aucune mélodie ou harmonie. Rien de bien méchant au sein de l’album, mais c’est à ça que l’on voit que l’on est dans un premier album, avec des titres possédant une fougue mal maîtrisée.

Au final, Anatomy of an Angel, le premier album de Benefactor Decease, est plutôt une réussite puisqu’il arrive à cumuler deux choses, une énergie débordante et une technicité incroyable. Certes, parfois cette fougue est mal gérée et donne lieu à des titres beaucoup moins intéressants que d’autres, mais elle reste communicative et laisse libre cours à des partitions de grattes absolument monstrueux. Certes, ce n’est pas l’album de l’année et il pourrait sembler trop hardcore pour rentrer pleinement dans le domaine du thrash métal, mais il reste intéressant à plus d’un titre et montre que la Grèce à autre chose à proposer que des crises économique et Nana Mouskouri.

  1. Intro – Intermental Excitation
  2. Electrical Death
  3. Chronicles of a Paraphiliak
  4. Anatomy of an Angel
  5. The Finest Form for Body Modification
  6. Feeling the Razor’s Touch
  7. Abandonement to the Hanger
  8. Subsistence for Regeneretic Impulse
  9. Lyssa
  10. A Blade in the Dark

Note: 15/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=maWA820yFrU[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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