avril 19, 2024

Soilwork – The Ride Majestic

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Avis :

Combiner longévité et pays scandinave, voilà qui ne devrait pas toucher grand monde. D’autant plus si cela se passe dans le domaine du métal, style musical hautement boudé par les médias de masse à cause d’une image complètement dépassé. C’est vrai, à chaque fois que l’on entend parler métal par un non-initié, on retrouve tous les clichés du genre, entre satanisme, cannibalisme ou encore sacrifice animalier. Bref, on ne changera pas le monde et comme le disait Pierre Desproges, parler à un con, c’est aussi efficace que de se branler avec une râpe à fromage, c’est douloureux pour un résultat peu satisfaisant. Mais revenons-en à Soilwork, puisque c’est de ce groupe qu’il s’agit, qui officie dans le domaine du death mélodique depuis le milieu des années 90. Après quelques changements de line-up, le groupe proposera deux albums au début des années 2000 qui seront un carton et assureront une visibilité mondiale pour le groupe, le sortant de sa Suède natale. Et vingt ans plus tard, le groupe est toujours présent, proposant son dixième album à l’écoute, The Ride Majestic, et réussissant le tour de force de rendre le death mélodique accessible tout en gardant une posture non commerciale. Comment ont-ils fait ? Retour sur un excellent album.

Le skeud commence relativement fort avec le titre éponyme de l’album. C’est puissant, criard, agressif, puis arrive une sorte de calme lors du refrain, au point que cela en devient enivrant. En gros, le groupe arrive à une parfaite symbiose entre un death puissant et brutal et un métal plus accessible, moins violent. Seulement, le tour de force et d’arriver à éviter l’aspect mercantile de la chose comme le font bon nombre de groupes, officiant dans une alternance scream/chant clair, pour rendre sa musique plus douce et donc plus mainstream. Ici, le groupe suédois trouve un juste milieu qui conviendra parfaitement aux néophytes comme aux rompus du genre. La preuve en est faite avec d’autres titres beaucoup plus violents et virulents à l’image de Alight in the Aftermath avec sa redoutable double-pédale ou encore All Along Echoing Paths et son intro qui flirte avec le black métal, tout en restant un poil moins lourd. Néanmoins, on sentira tout de même un manque d’originalité avec ces titres, qui ont tendance à partir en vrille, surtout avec une double pédale frénétique et qui du coup sont beaucoup moins mémorisables, comme le prouve The Phantom ou encore Of Hollow Dreams, l’une des deux pièces bonus de l’album en édition de luxe.

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Mais réduire Soilwork à de la violence et à des titres tapageurs pour pas grand-chose serait bien mal connaître le groupe. En atteste des titres beaucoup plus avenants, restant un long moment en tête et faisant oublier les morceaux un peu plus faiblards. A titre d’exemple, on peut citer l’excellent Death in General, un titre plus conventionnel, plus doux, surtout à cause d’une voix claire beaucoup plus exploitée, mais tout en gardant des riffs hyper puissants et une certaine violence latente qui ne demande qu’à exploser. Dans le même genre, on peut se poser sur Enemies in Fidelity, où le chanteur expose sa voix la plus douce possible, partant parfois dans des aigus insoupçonnées lors du refrain et offrant un morceau hybride, où le batteur tabasse comme un malade ses grosses caisses alors que le chanteur pose sa voix claire. De ce fait, The Ride Majestic est un album hyper complet dans lequel certains titres font la parfaite synthèse entre grosse violence et passage plus calme, à l’image de Petrichor by Sulphur, qui est d’une intensité folle, mais qui garde un refrain en chant clair d’une grande puissance, avec une rupture toute calme, qui montre toute la technicité du groupe. Les solos sont aussi assez intéressants, dans le sens où dans ce genre de métal, il y a peu ou prou de solos et Soilwork se fait plaisir, avec des moments de pure beauté. Comment ne pas tomber amoureux de l’intro de Whirl of Pain, la fois lourde et d’une mélancolie maladive. Enfin, le dernier morceau de la version simple de l’album, Father and Son, Watching the World Go Down, est un très grand morceau.

Au final, The Ride Majestic, le dernier album de Soilwork, est une excellente surprise, alliant parfaitement une technicité brutale avec une subtilité qui réussit à ne pas prendre le dessus mais à fusionner de manière optimale. De ce fait, on obtient quelque chose de quasi parfait, ne lassant jamais et avec des morceaux qui rentrent rapidement en tête. Une belle réussite pour le dixième album du groupe, qui signe aussi ses vingt ans d’existence, ce qui n’est pas rien.

  1. The Ride Majestic
  2. Alight in the Aftermath
  3. Death in General
  4. Enemies in Fidelity
  5. Petrichor by Sulphur
  6. The Phantom
  7. The Ride Majestic (Aspire Angelic)
  8. Whirl of Pain
  9. All Along Echoing Paths
  10. Shining Lights
  11. Father and Son, Watching the World Go Down
  12. Of Hollow Dreams
  13. The End Begins Below the Surface

Note: 17/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=5aCvJWyeGnA[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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