But du Jeu :
Ramassez de l’argent, acheter des tuiles qui viendront enrichir votre alhambra et positionnez ces tuiles de façon optimale pour construire le plus grand et spacieux des alhambras.
Avis :
Etre critique, c’est faire preuve de discernement sur un produit qui a déjà reçu l’approbation de tout un panel de professionnels et de testeurs. Sauf lorsque l’éditeur ou un quelconque mécène vient mettre son grain de sel, corrompant les critiques spécialisées et autres jurys dans les jeux concours. Et même si le jeu de société reste en marge de toute réussite commerciale, (surtout au niveau des jeux de plateau que l’on ne trouve que dans les boutiques spécialisées) on peut voir de temps à autre des éléments assez perturbants sur les boîtes de jeu, comme vainqueur à tel concours ou nominé dans tel catégorie. Et les éditeurs sont assez malins puisqu’ils peuvent faire passer des vessies pour des lanternes en écrivant les résultats d’un concours en langue étrangère, histoire que le tout-venant ne comprenne pas ce qu’il y a de marquer, pensant que le jeu est bon alors qu’il n’a reçu aucun titre de noblesse. En fait, le seul moyen de savoir si un jeu est bon, c’est d’y jouer soi-même et de voir les extensions existantes, signe d’une réussite commerciale et, généralement dans le jeu de société hardcore, critique. Alhambra fait partie de cette catégorie.
Alhambra est un jeu qui mêle deux styles. Tout d’abord une phase d’achat pour acheter les tuiles qui constitueront notre alhambra, puis une phase de placement pour bien mettre sa tuile autour de sa fontaine, qui constitue le point de départ de notre alhambra. Le jeu se déroule en plusieurs phases. Sur le plateau, il y a une pioche avec des cartes représentant de l’argent. Les cartes sont de quatre couleurs différentes, permettant d’acheter des tuiles qui sont posées sur des cases face à des pièces correspondant aux couleurs des cartes argent. De ce fait, on ne peut dépenser que les cartes de la couleur correspondante pour remporter la tuile. Une fois la tuile prise, on la pose autour de sa fontaine pour construire son alhambra. Mais attention, les tuiles ne se placent pas n’importe comment, il faut qu’un passant puisse aller de la fontaine à toutes les tuiles sans avoir un trou ou un mur. Du coup, certaines tuiles que l’on prend peuvent bloquer l’expansion de l’alhambra. Bien évidemment, à la fin de la partie, celui qui a le plus de points gagne. Mais attention, il y a une règle très spéciale lors de l’achat de tuiles. En effet, un joueur peut payer plus cher pour prendre une tuile, le jeu ne rend pas la monnaie, mais si l’appoint est fait, alors le joueur pour faire un tour de plus, c’est-à-dire soit prendre de l’argent, soit racheter une nouvelle tuile. C’est très important pour prendre de vitesse quelqu’un.
Ainsi Alhambra mêle deux sortes de jeu pour en arriver à une certaine symbiose assez intéressante. Il s’agit d’une sorte de course contre la montre où les plus efficaces auront tôt fait de piocher les meilleures tuiles, ou tout du moins celles qu’ils peuvent se payer. Le jeu est très intéressant dans sa démarche d’essayer d’avoir à chaque fois un maximum de tuiles identiques. En effet, il y a deux décomptes avant la fin de la partie et chaque propriétaire ayant le plus de tuile d’un genre gagne plus de points que les autres. Sauf que certaines tuiles peuvent bloquer le joueur dans l’expansion de son alhambra et dès lors, il va falloir réorganiser son plateau, ce qui prend une action. Perte de temps donc, mais aussi d’efficacité pour prendre d’autres tuiles plus abordables. Du coup, le jeu prend un aspect stratégique inattendu, que ce soit dans le placement, ou dans l’achat des tuiles, essayant de bloquer son adversaire en lui prenant une tuile qui l’aurait fortement intéressé. Le seul défaut de ce jeu, c’est qu’il reste assez austère. En effet, l’univers arabique n’est pas assez exploité et l’ensemble reste assez minimaliste. Le plateau vu d’en haut est bien joli, mais il n’y a aucune interactivité avec et l’ensemble pourrait très bien se jouer sans lui. Ensuite, les dessins des tuiles sont tous identiques en fonction de leur genre (jardin, pavillon, arcades…), ce qui ne rend pas le jeu vraiment attrayant. Alors certes, jamais le design ne fera la force du jeu, mais il contribue grandement à faire entrer le joueur dans la partie, ce qui peut manquer ici.
Au final, Alhambra est un jeu relativement réussi et plaisant. Jouant parfaitement sur deux tableaux, entre pioche optimale et placement de tuiles, le jeu permet d’enchainer les parties sans jamais tomber dans le même schéma. Seulement, les mécanismes de jeu sont assez simples et ne varient pas pour offrir d’autres sensations (contrairement à Race for the Galaxy où chaque partie est différente) et le design assez austère ne favorise pas une rejouabilité immédiate. Un bon jeu donc, auquel il ne manque pas grand-chose pour devenir excellent.
Note : 14/20
Par AqME
Bon, le jeu se tape un bon vieux design de merde, heureusement complètement fonctionnel mais vraiment austère et pas très attirant.
Même les rééditions et éditions anniversaires n’ont rien fait pour régler le problème, voir persévérer dans l’erreur.
Heureusement, le jeu à un gameplay vraiment solide et varié, simple d’accès car les règles s’expliquent rapidement. L’alliance du choix des ressources, de la pose des tuiles et du système de majorité fait du jeu un exemple en la matière,et seulement dépassé depuis peu par le très bon Abyss.
Les nombreuses extensions rajoute un réel intérêt, surtout pour leur coût relativement peu élevé.
C’est réellement ce qu’on appelle un classique, à posséder si on aime ce style de jeu.
Sinon j’ai pas compris l’introduction sur les prix. Le Spiel del Jarhes est le plus prestigieux prix dans le monde. (ce qui empêche pas d’être critique sur les jeux)
En fait, je disais juste que ce n’est pas parce qu’un jeu a obtenu un prix qu’il doit forcément faire l’unanimité^^