avril 23, 2024

Le Fils de Frankenstein – Héritage Maudit

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Titre Original : Son of Frankenstein

De : Rowland V. Lee

Avec Boris Karloff, Bela Lugosi, Basil Rathbone, Josephine Hutchinson

Année : 1939

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Après la mort du baron Henry Frankenstein, son fils, Wolf, retourne habiter au manoir dont il a hérité avec sa famille. Alors que les villageois sont toujours terrifiés par les expériences jadis effectuées par son père, Wolf fait la rencontre d’Ygor, ancien assistant du baron qui lui demande de l’aider à faire renaître le monstre de son père.

Avis :

Parmi tous les grands monstres de chez Universal, il y a en a un qui demeure plus humain que les autres. La créature de Frankenstein, et non pas Frankenstein himself, est la créature la plus monstrueuse physiquement, mais celle qui est le plus à la recherche d’humanité. Monstre incompris et maladroit, il a de suite trouvé son public pour amorcer plusieurs suites. Si les plus connus restent l’original et La Fiancée de Frankenstein par James Whale, cinq suites verront le jour, dont la dernière est une comédie loufoque. Seulement, difficile de réhabiliter une œuvre des années 30/40 qui est elle-même reniée par son acteur principal, Boris Karloff, qui incarnera pour la dernière fois le costume de la créature. Et pourtant, entre un travail de restauration exemplaire et un scénario qui tient la route, Le Fils de Frankenstein est une bonne surprise, même s’il reste en deçà de ses aînés.

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Le professeur Frankenstein est décédé et c’est son fils, Wolf, qui hérite du château et du laboratoire, ainsi que de tous les documents de feu son père. Alors qu’il visite les ruines du laboratoire, Wolf rencontre Ygor, l’ancien majordome de son père. Celui-ci lui montre alors l’emplacement du tombeau de son père, et lui révèle que la créature est toujours vivante, mais dans un sommeil profond suite à une frappe de la foudre. Le considérant comme son frère et étant lui-même un scientifique, il décide de réanimer la créature. C’est alors que des meurtres commencent à faire leur apparition et Wolf est suspecté, comme son père, d’avoir créé une abomination. Mais dans l’ombre, Ygor manipule la créature pour assouvir sa vengeance.

Comment passer après deux chefs-d’œuvre signés James Whale. Le pari était difficile, voire impossible, et pourtant, malgré une réputation sulfureuse, Le Fils de Frankenstein, tout en se révélant inférieur, reste une bonne surprise. Cela est tout d’abord dû à une réalisation léchée et relativement splendide de Rowland V. Lee. Si le film fait moins gothique et médiéval, il reste assez grandiloquent dans sa gestion du noir et blanc. Le film est tout en ombre portée, laissant supposer que la partie obscure de l’homme est celle que l‘on voit le mieux. Tout en étant moins grandiose, le film s’avère fort agréable à regarder, arborant des scènes proches de tableaux impressionnistes ou réalistes.

Mais en dehors de toute technique, le scénario est assez malin puisqu’il profite d’une descendance pour ressusciter une créature bankable du cinéma. Si l’odeur de l’argent est encore bien loin du cinéma à cette époque, difficile de ne pas y voir comme un certain opportunisme. Fort heureusement, l’idée de vengeance est plutôt bien vue et permet d‘installer un nouveau personnage qui deviendra récurrent, le bossu. Etre abject et manipulateur, il est l’élément perturbateur de la psyché de la créature de Frankenstein. Complètement inhumain, il volera presque la vedette au monstre mythique, grâce à un design intéressant et un background plus recherché. Il sera d’ailleurs l’antonymie de Wolf Frankenstein, le véritable héros du film, sorte de copie de Victor, en moins fanatique et ayant un fils à protéger des griffes du monstre. On ressent vraiment une vraie recherche au niveau des personnages et le réalisateur joue avec l’ambiguïté de la créature. On ne sait jamais si elle est réellement méchante, ou si elle est juste un automate répondant aux ordres d’un être qui lui ressemble.

Enfin, parlons clairement de l’aspect fondamental d’un film d’horreur, la peur. Certes, il est vrai que dans les films de cette époque, la façon de faire peur était amoindrie par rapport à aujourd’hui, mais certains effets restent relativement efficaces, comme cette ambiance à la fois proche et éloignée du gothisme. On retrouvera certains éléments chers à ce style, comme l’orage, la disproportion de certains éléments du décor ou encore les arbres rabougris, mais l’architecture sera relativement absente, révélant une volonté de plus coller à une réalité proche et fonctionnant à merveille. Si les meurtres sont très soft et toujours hors-champ, le film mise surtout sur le danger qui pèse sur la famille et des personnages plus torturés que d’habitude, à l’image du policier et de son bras en bois.

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Au final, Le Fils de Frankenstein est un bon film qui est loin d’égaler ses aînés, mais qui n’est pas honteux pour autant. Essayant de s’éloigner de l’aspect visuel des deux premiers tout en gardant la mythologie instaurée, ce métrage s’avère être quelque chose d’hybride, possédant un ventre mou en son milieu, mais se révélant divertissant et plus intelligent qu’il n’y parait. Bref, une belle découverte dans un bluray d’une grande qualité que tout collectionneur de monstres légendaires se doit d’avoir.

Note : 15/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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