avril 26, 2024

Une Question de Vie ou de Mort

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Titre Original: A Matter of Life and Death

De: Michael Powell et Emeric Pressburger

Avec David Niven, Kim Hunter, Marius Goring, Raymond Massey

Année: 1947

Pays: Angleterre

Genre: Drame

Résumé:

Durant la Seconde Guerre mondiale, le pilote britannique Peter Carter survit miraculeusement à un avion en flammes. Il retrouve alors June, l’opératrice radio américaine avec laquelle il était en contact avant de sauter de son avion. Les deux filent le parfait amour jusqu’à ce qu’un messager de l’au-delà vienne dire à Peter que sa survie n’était qu’une erreur. Ce dernier décide de faire appel pour rester sur Terre et vivre son amour avec June. Son sort devra dès lors être tranché devant un tribunal céleste…

Avis :

Michael Powell et Emeric Pressburger, c’est peut-être l’un des plus beaux duos de cinéastes qui n’ait jamais existé. Il y a un mois, je me lançais dans « Les chaussons rouges« , un film dont Martin Scorsese ne cessait de vanter les mérites. Le film m’a beaucoup séduit et je décidais de retenter l’expérience avec « Le Narcisse noir« , qui me mit une sacrée claque. La curiosité et l’envie faisant le reste, voici que je me lance dans mon troisième film du duo et encore une fois, j’en ressors enchanté.

Comme je ne fais pas les choses à moitié et que mes deux premières incursions dans l’univers des deux cinéastes m’ont beaucoup touché, je me suis donc lancé dans leur filmographie. Mais le choix pour ce troisième film a été assez difficile. Premièrement parce que les deux premiers films que j’ai vus d’eux font office de révélation, mais aussi parce qu’en lisant les synopsis de leur film, chacun d’eux ressort et tout, absolument tout, a l’air d’être on ne peut plus intéressant. Mais bon, il fallait en choisir un et mon choix s’est arrêté sur « Une question de vie ou de mort« , dont l’intrigue est vraiment très originale, particulièrement pour l’époque. Et devinez quoi ? Encore une fois le duo m’a totalement conquis et j’ai passé presque deux heures partagé entre sourires, larmes et émerveillement !

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Mai 1944, Peter Carter est un pilote de bombardier. Lui et son équipage viennent d’essuyer des tirs ennemis, et l’appareil sur lequel Peter vole est très endommagé. Il est le dernier survivant et son appareil va se crasher. Peter ne veut pas mourir brûler, il décide alors de sauter de l’appareil en plein vol sans parachute, ce qui le voue à une mort certaine. Avant de sauter, il tient à informer son quartier général de la situation et ainsi faire transmettre ses messages d’adieu. À l’autre bout de la radio, il tombe sur June, une jeune femme charmante et agréable. L’espace de cette dernière conversation, Peter tombe amoureux de June, mais le destin en a décidé autrement et après des adieux, Peter saute dans le vide. Mais à cause d’un brouillard des plus épais, et une confusion au bureau des admissions, Peter ne meurt pas. Il décide alors de retrouver June et de vivre pleinement cette nouvelle chance, mais dans l’au-delà, c’est la panique, car Peter est censé être mort. L’au-delà envoie donc un émissaire sur place pour convaincre Peter de renoncer à la vie et de faire ce qui aurait dû être fait, s’il n’y avait pas eu ce cafouillage. Peter refuse et demande alors un procès pour se défendre.

Michael Powell et Emeric Pressburger continuent de me surprendre avec cette fois-ci une comédie dramatique à l’intrigue aussi brillante qu’originale. Ici, l’au-delà est en noir et blanc et la vie est en technicolor. Ici, le brouillard permet de perdre un homme voué à une mort certaine pour finalement être vivant, avec l’intention de le rester. Ici, l’amour véritable naît dans un message d’adieu. Ici, pour se défendre contre l’au-delà et ses bourdes, on peut choisir n’importe quelle personne morte depuis la création. Bref, le scénario de ce film est tout simplement incroyable et s’avère être l’un des plus originaux que j’ai pu voir, c’est presque inédit d’ailleurs, je n’arrive pas à voir d’autres films qui ont abordé une idée pareille. Ce qui est génial avec « Une question de vie ou de mort« , c’est que le film qui ne se prend pas au sérieux, qui s’amuse avec une histoire presque absurde, tient parfaitement la route et s’impose finalement plus profond et « sérieux » qu’il n’en a l’air. Le film est bourré de trouvailles, le duo ne cessant d’inventer pour notre plus grand plaisir. On rit, grâce à l’émissaire français envoyé (Marius Göring, extraordinaire) par l’au-delà, qui est complètement dans son monde. Drôle et mystérieuse, chacune de ces interventions est fascinante. On pleure et on reste en suspens pendant ce procès improbable, véritable choc des époques, qui parle de l’ancien, pour parler en fin de compte de l’actuel et au bout de l’amour. C’est un film très touchant et émouvant, qui s’accroche à la vie avec rage et espoir et s’avère être une magnifique fable sur la vie, la mort et l’amour. Ce personnage principal qui défie la mort, qui la traîne en procès même, par amour, est peut-être bien l’un des plus beaux personnages que le cinéma ait vu.

Le scénario est donc parfait jusqu’à la fin, mais le film va encore plus loin et pousse la perfection aussi dans sa mise en scène. Le duo britannique a réalisé un film incroyable, riche, totalement novateur, aussi bien dans son histoire, vous l’aurez compris, que dans sa réalisation et ses décors grandioses. Ce constat, on le fait dès sa scène d’introduction, qui est tout simplement incroyable pour l’époque, totalement novatrice, déroutante, surprenante (même encore aujourd’hui). Une question de vie ou de mort fourmille d’idées visuelles. Tout est bien pensé, bien réalisé et les effets spéciaux (qui n’ont pas vieilli) sont au service du film. L’escalier qui monte vers l’au-delà est extraordinaire. Le temps qui s’arrête est magnifique. Le procès est incroyable aussi bien dans sa lumière que dans ce qu’il s’y dit. Les dialogues sont des trésors. Bref, ces deux mecs sont de véritables visionnaires et une source d’inspiration.

Ce film est à coup sûr l’un des plus belles histoires d’amour que le cinéma ait connu et les deux acteurs qui tombent amoureux l’un de l’autre y sont pour beaucoup. David Niven et Kim Hunter sont sublimes, ils forment le couple parfait des années 40. Il y a une belle alchimie qui se dégage d’eux. J’ai été complètement captivé par la présence incroyable d’Abraham Sofaer, qui incarne le juge dans ce procès céleste. L’acteur bouffe littéralement l’écran. Ravi aussi de voir dans un petit rôle l’imposante Kathleen Byron, que le duo mettra en vedette quelques années plus tard dans « Le narcisse noir« .

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Je suis heureux tout simplement de m’être lancé dans la filmographie de ces deux réalisateurs, je pense même que c’est la meilleure idée que j’ai eue cette année. Ils m’ont déjà foutrement convaincu avec « Les chaussons rouges » et « Le narcisse noir » et avec ce chef d’œuvre, parce que c’est un chef d’œuvre a n’en pas douté, ils franchissent une étape et il leur aura fallu trois films pour qu’ils me « fanifie » et je vais très vite me faire les quelques films que j’ai déjà d’eux.

Note: 20/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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