avril 19, 2024

Suzanne

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De : Katell Quillévéré

Avec Sara Forestier, François Damiens, Adèle Haenel, Paul Hamy

Année : 2013

Pays : France

Genre : Drame

Résumé :

Fille-mère à l’adolescence, Suzanne vit avec son père routier et sa sœur dont elle est inséparable. Sa vie bascule lorsqu’elle tombe amoureuse de Julien, petit malfrat qui l’entraine dans sa dérive. S’ensuit la cavale, la prison, l’amour fou qu’elle poursuit jusqu’à tout abandonner derrière elle…

Avis :

« Suzanne » fait partie des films français qui chaque année sortent sans vraiment faire de bruit et qui malgré la concurrence, grâce à leur charme et les histoires, arrivent quand même à sortir leur épingle du jeu. Avec un excellent bouche à oreille, avec son histoire, avec ses un peu plus de trois cent mille entrées et son César donné à la belle et talentueuse Adèle Haenel, « Suzanne« , le troisième film de la réalisatrice Katell Quillévéré a su attiser ma curiosité.

À l’époque de sa sortie en salle, la bande-annonce m’avait touché, mais malheureusement, malgré son petit succès, aucun de mes cinémas ne me projetait ce film et il a fallu que j’attende de me le procurer en DVD pour enfin pouvoir jeter un œil à cette histoire d’amour aussi triste que touchante. Donc deux ans après sa sortie, je reviens sur ce joli film lumineux qui a su gagner le cœur du public.

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Suzanne, c’est une jeune fille pleine de vie. Devenue mère très jeune, trop jeune, Suzanne vit comme elle peut. Elle est secrétaire dans une entreprise de transports, un poste qui est loin de la satisfaire. Suzanne a une sœur avec qui elle a une relation fusionnelle. Un jour comme un autre, alors qu’elle s’installe avec son fils Charlie chez sa sœur, pour changer d’air, elle va faire la connaissance de Julien, un jeune homme dont elle va tomber folle amoureuse. Peu après leur rencontre, Suzanne va alors tout abandonner par amour. Elle fuit avec Julien et cette fuite, qui va se transformer en cavale, va changer sa vie à tout jamais.

Il y a comme un vent d’amour qui a soufflé chez moi, le soir où j’ai décidé de regarder « Suzanne« . Katell Quillévéré a réalisé un film sur l’amour dans tout ce qu’il a de plus beau, de plus sauvage, de plus instantané, mais aussi tout ce qu’il de plus brutal, injuste, fou et autodestructeur.

Le film de Katell Quillévéré se passe sur plus d’une vingtaine d’années et ainsi, on va assister à la vie et au parcours simple, cruel, mais réel d’une jeune fille qui va faire beaucoup de mauvais choix. Et c’est à travers ses choix, douloureux ou non, qu’elle va grandir, s’affirmer, se révéler et aller de son propre chemin. L’histoire de « Suzanne« , c’est une trajectoire de vie avec ses rires et peines qui pourraient arriver à n’importe qui, et c’est ce que j’ai aimé dans ce film. Le film est parfois pathétique, d’autre fois saisissant, c’est drôle même, et toujours très juste, même dans les moments les plus agaçants. J’ai trouvé l’immaturité du personnage touchante. La réalisatrice, et surtout son actrice, m’ont ému et captivé par le destin de son personnage, et même quand cette dernière fait des choix qui sont agaçants, car on sait que ce sont les mauvais. Ce film, c’est une odyssée de tous les jours, un parcours initiatique, subtil et dramatique, lumineux et sombre en même temps.

J’ai beaucoup aimé, malgré la trajectoire dramatique de l’histoire, le sentiment de liberté qui règne sur ce film. À aucun moment la réalisatrice ne va juger son personnage ou ses personnages, elle les assume jusqu’au bout, eux assument leurs conneries, même quand ceux-ci font les pires choix possibles. Elle laisse le spectateur seul juge du ressenti qu’on peut avoir pour ses personnages. Il n’y a pas que celui de Suzanne qui est développé, elle réitère la chose sur chacun des protagonistes qui entoure la jeune femme. Son père, sa sœur, son fils, et même son copain sont développés jusqu’au bout et leurs choix, leurs réactions auront des conséquences et des influences sur le parcours de Suzanne.

Ce qui fait aussi une très grosse partie de cet attachement qu’on a envers le film, c’est ce trio d’acteurs parfait que la réalisatrice a parfaitement su guider. Sara Forestier est géniale comme toujours. Elle joue avec beaucoup de naturel cette Suzanne naïve et pleine d’amour. Adèle Haenel est magique, toute en sensibilité, l’actrice est belle et bien l’une des plus belles révélations françaises de ces dernières années. Mais celui qui m’a le plus étonné et touché, c’est François Damiens, qui est décidément excellent et bien trop sous-estimé. Oui François Damiens ne sait pas faire que rire et ce film en est encore une jolie preuve. Il joue le père des deux filles et je l’ai trouvé très attendrissant, très touchant dans sa façon de s’occuper et de regarder ses filles. La scène du procès m’a fait frissonner.

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« Suzanne« , c’est donc un très beau récit de vie que la réalisatrice Katell Quillévéré nous raconte de façon très simple, sans langue de bois. « Suzanne« , c’est un film qui vit l’instant présent et court après la vie et l’amour, qu’importe l’avenir. Bourré de charmes, de naturel et emporté par trois comédiens géniaux, « Suzanne » m’a fait passer un moment aussi bon que je l’espérais et je ne regrette aucunement de m’y être attardé.

Note : 15/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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Une réflexion sur « Suzanne »

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