Avis :
Il est intéressant de voir comment en ce moment le rock des années 60/70 revient en force. Il suffit de regarder la télé et les publicités pour se délecter de morceaux des Rolling Stones, de Led Zeppelin ou encore de Jimi Hendrix. Il faut dire que depuis quelques années, les vrais rockeurs se sont peu à peu effacés pour laisser la place à de la pop musique de bas étage et qui ne relève pas du tout le niveau. Ce revival n’est donc pas un hasard, puisque d’une manière ou d’une autre la qualité finit toujours par refaire surface, renvoyant à une lassitude de la mode ambiante. Même les films reviennent vers des musiques plus old school ou faisant références à des groupes cultes, à l’image de Kingsman Service Secret, qui cale du Dire Strait ou encore du Lynyrd Skynyrd (Free Bird bordel !!). Et ce revival est en train de se voir dans les sorties d’album, puisque cela fait quelques temps que des groupes offrant un son plus ancré dans les années 70 font surface. Ainsi, Rival Sons est un groupe assez récent, formé en 2009 à Long Beach, et qui a offert en 2014 un quatrième album d’une grande qualité. S’inspirant fortement de The Animals, de Led Zeppelin ou encore de Deep Purple, le jeune groupe fournit un skeud assez court mais démontrant d’une technicité et d’une authenticité qui fait plaisir !
Le skeud débute avec Electric Man et cela démarre fort. On nage en plein retour à du bon vieux rock où le chanteur se laisse aller à de trémolos à la Elvis. Les riffs sont agressifs, restant rétros tout en gardant une certaine hargne actuelle. On a même droit à un solo qui part en sucette en milieu de chanson et le tout donne un ton vraiment électrique. C’est énergique, c’est technique et surtout, on pense directement à Jimi Hendrix et à Woodstock et ça fait du bien en 2015 d’entendre ça ! Et d’ailleurs, ce ne sera pas le seul morceau à être de cet acabit. Good Luck, dans un style plus léger, offre aussi de sacrés moments de grattes et profite de cette accalmie pour fournir quelque chose de plus rock classique et d’un peu moins nerveux. Néanmoins, le morceau reste technique et on aura toujours droit à un solo de folie qui fera headbanger plus d’un vieux rockeur. Secret sera dans le même genre tout en partant dans quelque chose de plus lourd et de plus technique. L’entrée en matière avec la ligne de basse est parfaite puis l’enchainement avec les guitares est idéal. Le chanteur se lâche complètement avec un vieux micro qui sature et on arrive à quelque chose qui se rapproche grandement d’un Led Zeppelin et c’est vraiment très très bon. On peut citer aussi Play the Fool qui enchaine les riffs accrocheurs qui restent en tête très rapidement ou encore Open my Eyes, un titre purement rock and roll qui rappelle à quelque part Audioslave et c’est vraiment un gage de qualité.
Au rayon des références, le groupe peut aussi partir vers le stoner, avec notamment Rich and the Poor, qui fait irrémédiablement penser à Queen of the Stone Age. La présence du clavier permet aussi d’identifier en quelque sorte une touche de The Animals et c’est juste parfait. Mais la force du groupe, c’est qu’il ne se repose pas seulement sur des riffs agressifs et propose aussi des ballades sublimes et maîtrisées de bout en bout. A titre d’exemple Good Things est le morceau adéquat pour illustrer cela, car il s’agit d’un morceau calme, beau, mais qui reste tout de même très rock avec un solo de clavier ce qui devient très rare en ce moment. Mais le plus beau morceau d’amour est Where I’ve Been, l’un des meilleurs morceaux de l’album, prenant et très fort, tout en gardant un refrain entêtant et où le chanteur montre tout son talent. Enfin, Destination on Course est aussi un excellent titre, partant parfois dans le rock psychédélique et faisant parfois penser à du Muse.
Au final, Great Western Valkyrie, le quatrième album des Rival Sons (en 5 ans, on peut dire qu’ils sont productifs), est un excellent album de rock. Référentiel, honnête, pur, varié, il s’agit de l’un des meilleurs skeuds de rock de l’année dernière et il serait dommage de passer à côté ou de s’en priver. D’une grande technicité tout en restant abordable, on est face à quelque chose qui fait vintage tout en restant moderne. Une vraie réussite.
- Electric Man
- Good Luck
- Secret
- Play the Fool
- Good Things
- Open my Eyes
- Rich and the Poor
- Belle Starr
- Where I’ve Been
- Destination on Course
Note : 17/20
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=WnEZzLSPNZY[/youtube]
Par AqME