avril 16, 2024

L’Etrange Noël de Mr Jack

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Titre Original : The Nightmare Before Christmas

De: Henry Selick

Avec les Voix de: Chris Sarandon, Danny Elfman, Catherine O’Hara, William Hickey

Année : 1994

Pays : Etats-Unis

Genre : Animation

Résumé :

Jack Skellington, roi des citrouilles et guide de Halloween-ville, s’ennuie : depuis des siècles, il en a assez de préparer la même fête de Halloween qui revient chaque année, et il rêve de changement. C’est alors qu’il a l’idée de s’emparer de la fête de Noël…

Avis :

Parmi les inconditionnels des films de noël, perdu entre Maman j’ai Raté l’Avion, Die Hard : Piège de Cristal ou encore Gremlins et Batman, il y a l’Etrange Noël de Mr Jack. C’est durant les années 80 que le prolifique Tim Burton a eu une idée en regardant une vitrine de magasin. Il est tombé pile poil lorsque les vendeurs enlevaient les décorations d’Halloween pour mettre celles de Noël. De là, il écrit un poème qui deviendra, près de 14 ans plus tard un film en stop-motion. La stop-motion est un genre à part entière dans le domaine de l’animation. Sans effet numérique, il s’agit de filmer des personnages en pâte à modeler en les faisant bouger lentement et en filmant cela image par image. C’est un procédé très long et bien fastidieux pour un résultat bluffant. Durant les années 30, c’est ainsi que la plupart des effets spéciaux étaient tournés comme pour King Kong par exemple.

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Mais bien que ce soit Tim Burton à la l’origine du projet, c’est Henry Selick qui dirigera les opérations derrière sa caméra. Après trois ans de tournage, il faut dire qu’une minute de film prend trois semaines de tournage, le film voit le jour et c’est une première. Car l’Etrange Noël de Mr Jack est le premier film entièrement tourné en stop-motion. Près de vingt ans plus tard, le film a-t-il perdu de sa superbe ?

Jack Skellington est le roi d’Halloween dans son monde entièrement dédié à la fête des morts. Peuplé de vampires, momies et autres zombies, Jack n’a pas son pareil pour organiser la fête d’Halloween. Mais Jack est blasé de fêter à chaque fois la même fête et en errant dans les bois, il tombe sur un lieu mystérieux. En ouvrant un arbre, il se retrouve dans le monde de Noël et décide alors de remplacer le père Noël cette année. Après le kidnapping du gros barbu, Jack va faire de son mieux pour remplir son nouveau rôle.

Il est clair que si l’on replace le film dans son contexte, dans son époque, cela a dû être une révolution. Premier film en stop-motion, la seule chose qui vient à l’esprit quand on le regarde aujourd’hui, c’est qu’il n’a pas pris une ride. Le character design est toujours aussi impressionnant, tout comme l’animation qui reste fluide et d’une grande beauté. Difficile aussi de critiquer l’univers qui est propre à ce que fait Tim Burton (même si ces dernières années, il a plus tendance à faire du commercial). On est dans quelque chose de gothique, qui possède cet aspect dissemblable, le macabre et la poésie. C’est beau tout en étant distordu, c’est joyeux tout en arborant un design proche du dépressif, bref, c’est antinomique mais ça fonctionne vraiment. Ensuite, le film est très court, ne durant qu’une heure et quart, du coup, on n’a pas le temps de s’ennuyer et le film ne possède vraiment aucun temps mort. Enfin, difficile de ne pas tomber sous le charme de la séquence du méchant. Sorte de casino de la mort, la séquence chantée pour tuer le père Noël est incroyable visuellement et possède encore une fois un univers très marqué que l’on ne retrouvera nulle part ailleurs.

Seulement, L’Etrange Noël de Mr Jack n’est pas exempt de défauts. En premier lieu, si le film est court, il empêche un traitement plus approfondi des personnages. Si Jack est favorisé (logique), il n’en est pas de même avec d’autres personnages comme le maire, Zéro ou encore Oogie Boogie, le grand méchant de l’histoire. On le voit très peu, et même s’il possède une séquence démentielle, on ne connait pas vraiment son histoire et c’est dommage. Mais le principal défaut du film (et c’est vraiment personnel), c’est la musique. Le film est quasiment musical tout le temps. Si les chansons servent tout de même le propos, elles restent des chansons assez édulcorées et à la longue, cela devient franchement pénible. Alors quand on est hermétique aux morceaux Disney ou à la musique de dessin animé, on est mal servi par ce film. Enfin, dernier point, et pas des moindres, la morale du film reste assez douteuse. Si Burton n’est pas forcément un adepte des films à morale, on peut lire dans L’Etrange Noël de Mr Jack le message suivant : Fais ce pour quoi tu es fait mais surtout n’essaye pas autre chose. C’est peu l’anesthésie du courage et de la diversité, et même si ce n’est clairement pas le message premier, certaines personnes peuvent le prendre comme tel et c’est presque ennuyeux.

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Au final, L’Etrange Noël de Mr Jack n’est pas un mauvais film, bien au contraire, mais ce n’est pas non plus le film culte tant promis. Certes, il est techniquement impressionnant et n’a pas pris une ride malgré ses vingt ans d’âge. Mais le film comporte des défauts qui peuvent déranger, et notamment des musiques omniprésentes parfois bien chiantes. Bref, un bon film qui correspond parfaitement à l’univers de son créateur, et on peut aisément comprendre que certaines personnes soient absolument fans tant l’ambiance est le design sont travaillés.

Note : 14/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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Une réflexion sur « L’Etrange Noël de Mr Jack »

  1. Bonsoir ! Alors j’arrive 6 ans trop tard mais je pense plutôt que la morale traite des dérives de l’appropriation culturelle. En effet, Jack est en quête d’exotisme, de changement, et quand il tombe sur Chrismastown il est tellement fasciné qu’il veut importer cette culture chez lui, de la mauvaise manière, et tombe vite dans le cliché, dans le grotesque. Je pense que le film veut surtout dire qu’on peut respecter et aimer la culture de chacun sans se l’approprier.

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