avril 18, 2024

Orange Mécanique

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Titre Original : A Clockwork Orange

De : Stanley Kubrick

Avec Malcolm McDowell, Patrick Magee, Michael Bates, Philip Stone

Année: 1971

Pays: Etats-Unis, Angleterre

Genre: Science-Fiction, Drame

Résumé :

Au XXIème siècle, où règnent la violence et le sexe, Alex, jeune chef de bande, exerce avec sadisme une terreur aveugle. Après son emprisonnement, des psychanalystes l’emploient comme cobaye dans des expériences destinées à juguler la criminalité…

Avis :

En 1971, Stanley Kubrick va monter une œuvre qui va changer la vision du cinéma pour beaucoup de monde. Perçu comme un chef d’œuvre pour certains, d’autres y voit une exacerbation de la violence et du sexe, gratuitement, prônant cette œuvre au rang des choses détestables et nuisibles. Orange Mécanique, car c’est bien de ce film que l’on parle, est une œuvre à part dans tous les sens du terme. Ne donnant aucun repère temporel, le film va intriguer, mais surtout, il va questionner sur un futur de plus en plus trouble à une époque où la crise semble encore bien éloignée. Et pourtant Stanley Kubrick livre un métrage âpre, sombre, cynique, violent, et dont la justesse du propos fait froid dans le dos. Retour sur un film qui a choqué et qui ne peut laisser indifférent.

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L’introduction est percutante. Regard glacial, musique classique, image à caractère pornographique, lexique employé troublant et une violence exacerbée, voilà l’introduction de ce film. Percutant est le premier mot qui vint à l’esprit. L’accroche est directe, questionne le spectateur, perdu sous une tonne de choses inattendues, qui prennent un sens petit à petit. On va donc suivre Alex, un jeune adolescent adepte de la violence et de Beethoven. Malheureusement, suite à un meurtre, il va devenir le cobaye d’une expérimentation gouvernementale visant à contrôler les actes de violence. Alex se porte volontaire pour sortir de prison. Si le pitch peut sembler simple, il n’en est rien, car le réalisateur ne donne aucun indice sur l’espace/temps de son film et c’est au spectateur de se faire une idée de l’époque. On comprendra très vite que cela se passe dans un futur plus ou moins proche, mais on n’a pas d’époque précise.

On passera rapidement sur la technique, qui est juste incroyable, avec des plans iconiques qui ont déjà fait le tour du monde, pour s’appuyer principalement sur le message et la portée de celui-ci. Le futur, selon Kubrick, c’est de la violence et une certaine incapacité à la police de réguler cette violence. Quand on voit les faits divers d’aujourd’hui, on ne peut que donner raison au réalisateur qui livre une vision nihiliste du futur. La violence est partout, tout le temps, et s’attaque à n’importe qui. Bagarre, meurtre, viol, rien ne nous sera épargné, allant surtout vers la loi du plus fort, annihilant les faibles et les nécessiteux. Cette violence sera aussi psychologique et se retournera sur son protagoniste principal. En fait, tout le film est violence et souffrance et cela pour tous les personnages et toutes les situations. En ce sens, ce film montre que la violence appelle la violence et que ce cycle est incassable. Cet engrenage est sordide mais terriblement vrai et Kubrick renvoie cela crument à la tronche du public. Alors effectivement, c’est choquant, parce que ça n’arrête pas dans le film, mais on n’est pas loin de notre société actuelle.

Ensuite, le futur est sexuel. Tout, absolument tout dans le film à un rapport au sexe. Que ce soit les rapports consentants, non consentants, les décorations, les tags, les obsessions des jeunes, tout n’est que sexe. Tout comme la violence, il est exacerbé et cela devient presque gênant, jusqu’au prof qui menace son élève en lui tenant les couilles ou encore aux piqûres que l’on fait dans le cul. C’est peut-être anodin comme façon de faire, mais ce choix n’est pas anodin dans un film comme celui-ci. Il renvoie un certain malaise de noter société, plus ouverte au porno et avec un rapport de force au sexe. La scène du meurtre avec la sculpture en forme de bite géante montre cet excès pour le sexe qui va détruire tout sur son passage, jusqu’à nos propres identités, pauvres humains relayés au rang de bons coups ou de petites bites. Encore une fois, on ne peut voir que l’œuvre visionnaire d’un génie qui avait tout compris aux vices de cette société dont certains malfrats en ont fait leur beurre.

Enfin, Orange Mécanique possède un message ultra cynique sur la médecine et le gouvernement. La première chose à laquelle pense le gouvernement, c’est de contrôler ces jeunes violents, à travers des tests affreux. De ce fait, plutôt que de régler le problème à la dure, on préfère lisser cela sous la forme de techniques innovantes et nouvelle génération. On remarquera aussi la présence des médias et la peoplisation des chefs de l’état. Encore une fois, on sent que Kubrick possède une vision lucide de l’avenir et c’est dommage qu’il soit parti, car ces films seraient devenus destructeurs et plus que nihilistes.

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Au final, Orange Mécanique est un chef d’œuvre visionnaire et presque indispensable. Violent, sulfureux, sans concession, il s’agit-là d’un film important qui montre les dérives de notre société et les conséquences de laisser les jeunes sans aide et en proie à la violence. Orange Mécanique est un film qui dépeint une société du vice qui déshumanise complètement l’être afin d’en faire une bête sauvage ne répondant qu’à ses instincts. Une œuvre majeure du cinéma encore aujourd’hui.

Note : 20/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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