De : Woody Allen
Avec Woody Allen, Mia Farrow, Nick Appolo Forte, Jackie Gayle
Année: 1984
Pays: Etats-Unis
Genre: Comédie
Résumé:
L’imprésario Danny Rose se dévoue corps et âme pour ses protégés, artistes ringards du music-hall. Le lancement d’un crooner auquel il croit dur comme fer est peut-être la clé de la réussite tant attendue.
Avis:
Je sors tout juste de « Zelig« , excellent faux documentaire de Woody Allen, que j’ai envie de m’en refaire un tout de suite. Le film était si surprenant dans son concept et si court en même temps que j’ai voulu rester dans le domaine en passant avec le film suivant du réalisateur.
Pour ce film, Woody Allen retourne à la comédie et va nous compter à travers un personnage, un moment de la vie de Danny Rose, imprésario, passionné et malchanceux. Avec ce film Woody Allen revient à la comédie rocambolesque et nous offre encore une fois un court moment, le film ne fait pas plus d’une heure vingt, mais ce sera un enchaînement de gags et de quiproquos bien amusant.
Dans un restaurant de Broadway des hommes discutent. Ils parlent d’un homme en particulier, Danny Rose, un imprésario new-yorkais, qui est peut-être bien l’homme le plus malchanceux de la profession. Capable de se défoncer comme jamais pour lancer ses artistes, mais une fois celui-là en route vers la gloire, il le lâche pour aller voir ailleurs. Alors qu’il essaie de relancer un chanteur de music-hall ringard, il va très vite se retrouver emporté dans un tourbillon d’aventures incroyables. Entre mafias qui veulent sa peau et la maîtresse du chanteur qui n’a pas l’air d’être très normale, le pauvre Danny n’est pas sorti de l’auberge ce jour-là.
À l’époque Woody Allen enchaînait les films, mais ils ne se ressemblaient pas. Après avoir débuté les années 80 avec un film très personnel, un film inspiré de William Shakespeare et un faux documentaire, le réalisateur new-yorkais est de retour avec la comédie absurde, un style qui lui va bien et dans lequel son écriture fait des merveilles.
Le scénario va suivre dans un joli noir et blanc, Danny Rose, un homme capable de tout pour lancer un de ses poulains. Son dernier en date, Lou Canova, un chanteur qui connut la gloire dans les années 50, et qui depuis enchaîne les salles minables, et qui grâce à Danny est sur le retour, lui demande d’aller chercher sa maîtresse et l’amener discrètement à son concert, car il ne peut rien sans elle. Grace à son intrigue finement amenée, Woody Allen va faire partir totalement en vrille cette petite mission qui paraissait si simple au départ. Gags, courses poursuites, quiproquos et comique de situation sont de rigueur dans ce film qui une fois lancé ne va pas arrêter une minute. L’ambiance est absurde, tout le film sonne comme un gag. L’histoire parle complètement en vrille et reste dans un sens, cohérente. On s’amuse des situations dans lesquelles Danny et Tina, la maîtresse un peu folle, se retrouvent. La magie comique de Woody opère et le film nous réserve deux ou trois bonnes situations tordantes. Une scène où les deux personnages se retrouvent ligotés m’a particulièrement fait rire. C’est un peu du grand n’importe quoi, pas crédible une seconde et pourtant, ça fonctionne bien. Surtout qu’en plus, le film est soutenu par une bande originale aussi absurde que les situations dans lesquelles nos personnages se retrouvent et qui m’a fortement rappelé « Bananas » le troisième film de Woody Allen. Il se sert de la musique pour tourner en dérision le comique et faire que ce qui ne fonctionnerait pas chez quelqu’un d’autre, marche parfaitement chez lui.
Le film fonctionne aussi sur ce tandem insupportable, et même si la recette est vieille comme le monde, elle marche toujours aussi bien et les deux personnages sont drôles, très drôles même. Chacun étant l’opposé de l’autre, quand on suit leurs aventures, on se rend compte qu’ils sont indissociables et qu’ils se complètent très bien. Danny, qui est joué par Woody Allen lui-même est tordant, surtout dans son incompréhension et touchant aussi, c’est même le personnage le plus touchant du film. Tina, quant à elle, est jouée par la nouvelle muse du réalisateur, c’est-à-dire Mia Farrow qu’il retrouve pour la troisième fois consécutive et l’actrice, dans ce rôle démesuré, s’en donne à cœur joie pour jouer les divas insupportables à qui l’on aimerait bien mettre des claques par plaisir. L’actrice m’a beaucoup fait rire, avec ce qui sera peut-être le personnage le plus déluré qu’elle ait joué pour Woody Allen.
J’ai donc passé un bon moment de rigolade devant ce cru Allenien de 1984. « Broadway Danny Rose » est un bon film comique, qui prouve encore une fois tout le génie de la plume de Woody Allen, que rien n’arrête à l’époque. C’est donc un film à découvrir, car en plus, je crois que c’est un film assez méconnu dans la carrière du cinéaste.
Note : 14/20
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Par Cinéted