avril 24, 2024

The Collector

the collector

De : Marcus Dunstan

Avec Josh Stewart, Michael Reilly Burke, Madeline Zima

Année: 2009

Pays: Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé:

Un escroc, ayant un besoin urgent d’argent, entre par effraction dans la maison de campagne de son patron. Mais, bientôt, celui-ci réalise que sa famille a été enlevée par un tueur ayant placé des pièges mortels partout dans la maison.

Avis :

Il est très difficile de se renouveler dans le cinéma d’horreur, tant il y a eu déjà des histoires dans tous les sens. Entre les films de fantômes, les slashers avec des tueurs plus ou moins variés, les possessions, les monstres, les zombies, les légendes urbaines, bref, il y a eu de tout et il y aura certainement de tout. Sans compter bien évidemment les incursions dans d’autres genres comme la comédie ou encore le drame (je pense à Blood Island par exemple). Le film qui nous intéresse ici est un croisement, comme on a bien souvent en ce moment, entre le film de torture à la Saw et le slasher avec un tueur masqué bien frappadingue. The Collector a vu le jour en direct to vidéo chez nous et pourtant, il possède des atouts indéniables et une qualité graphique incroyable. Sommes-nous devant un nouveau tueur charismatique de la trempe de Michael Myers ? Quoiqu’il en soit, le film mérite le détour et je vais pour le coup essayer de vous faire partager mon avis. Alors prêt à rentrer dans cette baraque et à esquiver tous les pièges ?

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Schtroumpf dormeur ?

Dans les films d’horreur, on a vu tout et n’importe quoi. On a pu admirer des tueurs silencieux effrayants et des enfants devenus cannibales à cause d’un gourou de 16 ans. On a vu des tueurs machiavéliques posant des pièges pour leurs victimes et des fantômes donnant la colique à des bébés. Devant un tel constat, il n’est pas évident de faire original sans paraître ridicule. Marcus Dunstan réalise alors The Collector, un film habile au scénario simple mais efficace. On va suivre Arkin, un jeune homme à tout faire mais qui doit de l’argent à sa femme qui a souscrit des dettes à des prêteurs sur gages. Pour sa femme, il est prêt à se replonger dans son passé de voleur et va entrer chez son patron pour voler une pierre précieuse dans un coffre. Sauf que lorsqu’il arrive, il va se rendre compte que la maison est piégée de la cave au grenier et qu’un psychopathe masqué a séquestré la famille dans la cave et leur fait des misères. Ce qui a d’intéressant dans cette histoire, c’est que l’on a affaire à un vrai malade, silencieux, méticuleux et franchement bizarre. Le seul point noir que j’ai trouvé, c’est le pourquoi l’homme piège-t-il la maison ? Mais comme je suis un grand garçon réfléchi, j’ai trouvé la réponse ! Tout simplement si jamais l’une de ses victimes se fait la malle, elle va prendre cher. Subtil et intelligent, l’histoire reste simple, compréhensible et surtout présente un huis clos qui oscille entre le sadisme d’un Saw et la terreur d’un Seven.

Mais la volonté du réalisateur n’était pas de faire un simple film d’horreur avec un énième tueur au masque sympathique. Il a réussi à intégrer des parties de cache-cache dans une maison pas si grande que ça et surtout, il nous sert un huis clos glacial grâce à plusieurs éléments. Tout d’abord, il met en place une ambiance un peu nostalgique, un peu triste, avec des personnages riches côtoyant des personnes dans le besoin et malgré la gentillesse de la famille bourgeoise, on ressent un gros écart. Puis grâce à des jeux de lumière efficace, cette ambiance va prendre une tournure inattendue dans la maison, basculant du simple thriller à l’horreur angoissante et prenante. Les couleurs bleues bien angoissantes flirtent avec les lumières jaunes, renforçant un sentiment de malaise et surtout de mal être. Tout cela est bien classique, mais très efficace, et surtout fait avec talent. Bien évidemment, l’ambiance est aussi instaurée par le tueur lui-même, véritable monstre machiavélique, dont le but reste inconnu jusqu’à un moment du métrage et dont l’allure, le masque et surtout les yeux sont terrifiants. Il est vraiment réussi et participe grandement à l’ambiance malsaine qui règne dans le métrage. La Bonde sonore n’est pas en reste, proposant du Korn ou du Dépêche Mode, favorisant ainsi une atmosphère étouffante pour un hui clos terrifiant. De plus, les pièges, relativement simple à faire, constituent aussi à l’angoisse, rendant un petit nid douillet om l’on est supposé être en sécurité en véritable enfer où chaque frôle la mort.

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Bof, un meuble comme ça, en brocante, ça doit bien se vendre non ?

Ne s’arrêtant pas seulement à un scénario sympathique et surtout une ambiance bien dérangeante, le film peut se targuer d’avoir des acteurs crédibles et surtout très bons. On commence bien entendu avec le héros de l’histoire, Arkin, incarné par Josh Stewart, acteur au faciès quelconque et que l’on a pu voir dans diverses séries et notamment Esprits Criminels. Très à l’aise dans son rôle, il demeure vraiment l’homme de la situation, ayant un rôle de faux méchant, et qui se trouve malgré lui dans l’incapacité d’aider les occupants de la baraque, alors qu’il voulait les voler à la base. Jouant sur un double tableau, il reste convaincant et porte le film sur les épaules avec un autre personnage, le tueur. Juan Fernandez incarne le collectionneur, l’homme à la cagoule noire déformée, et il est vraiment terrifiant, que ce soit dans sa gestuelle ou dans son regard, qui est d’ailleurs glacial, presque inhumain. Un grand coup de force, l’éloignant de la nature de l’homme pour le rapprocher de l’araignée. Pour le reste du casting, ça reste sympathique, mais les rôles sont plutôt mineurs. Madeline Zima joue la fille ainée, et à part de belles jambes et de beaux seins, elle ne sert pas à grand-chose. Les parents sont finalement anecdotiques, et la petit fille, malgré son jeune âge n’est pas désagréable à hurler à tout bout de champs et elle reste très convaincante. Dans l’ensemble, c’est plutôt bon.

Au début de la critique, je disais que le film tend vers Saw à cause des pièges. Mais c’est d’autant plus vrai quand il faut parler des effets gores. Les pièges étant soit invisibles, soit activés par un mécanisme très simple, on ne s’attend pas à voir notre héros ou d’autres personnages tombés dans ces macabres pièges. Et pour les effets sales, on en prend plein les mirettes. Des rasoirs entre les planches qui obstruent les fenêtres, et qui font mal, une lame de machette qui se déclenche avec un fil invisible, des couteaux accrochés au lustre avec un mécanisme pour qu’il tombe, des fils rasoirs invisibles qui empêchent l’entrée dans une pièce, une catapulte vers un mur de clous, bref, que des joyeusetés qui font mal. Sans compter le sadisme du méchant, profitant du moment pour éviscérer, coudre une bouche à vif, ou encore pousser un homme dans un florilège de pièges à ours. Tous ces effets sont bien foutus et font très mal. D’autant plus que le réalisateur se paye des morceaux de sadisme avec l’homme qui prend l’électricité destinée au méchant et le méchant qui explose une serrure avec la tête d’un macchabé. Tout cela est rondement mené, on ne s’ennuie pas une seule minute et en plus, tout cela n’est pas redondant grâce à une réalisation léchée et un savoir faire exemplaire. La fin reste déroutante et m’a presque embêtée car je m’étais pris d’affection pour un des personnages.

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Alors coquine, toi aussi tu es une adepte du SM ?

Au final, The Collector est un film d’horreur dynamique, intéressant et surtout bien maîtrisé. On pourra peut être dire que les pièges sont trop sophistiqués et qu’ils ne servent à rien si le tueur n’est pas dérangé, mais il faut aussi avouer que cela est bien foutu et donne un autre regard sur un tueur charismatique et vraiment déglingué. Bref, il s’agit là d’une valeur sûre, et qui montre que finalement, les States ont peut être encore de jeunes réalisateurs talentueux ! A voir.

Note : 16/20

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AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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