De : Michael Winterbottom
Avec Shirley Henderson, Gina McKee, Molly Parker, Ian Hart
Année: 1999
Pays: Angleterre, Etats-Unis
Genre: Comédie dramatique
Résumé :
Portrait intime d’une famille, le temps d’un week-end, dans le sud de Londres. Les parents, Bill et Eileen, mariés sans amour souffrent, du départ de leur fils qui a quitté la maison depuis plusieurs années sans donner de nouvelles. Ils ont également trois filles: Molly, enceinte de neuf mois. Eddie, son mari, affolé par sa prochaine paternité, quitte le domicile conjugal. Debbie est coiffeuse et élève seule son fils de neuf ans. Elle aime la compagnie des hommes autant qu’elle méprise le père de son fils. Nadia travaille dans un café de Soho et cherche l’âme sœur.
Avis :
J’aime le cinéma de Michael Winterbottom. J’ai toujours trouvé que c’était l’un des réalisateurs les plus intéressants du Royaume-Uni. C’est un réalisateur touche à tout capable de faire des films tous très divers les uns des autres. Il passe du film en costume (« Jude« , « Rédemption« ) au drame (« Un été italien« , »9 songs« , « Wonderland« ) , de la pure comédie anglaise(« Tournage dans un jardin anglais« , « The Trip« ), au film engagé (« Welcome to Sarajevo » et « Un cœur invaincu« ) ou au thriller glauque (« Killer inside me« ) et même au documentaire avec « La Stratégie du choc » . Tous ces films pourtant très différents les uns des autres portent sa marque. Avec « Wonderland« , le réalisateur s’attaque au portrait de famille et nous offre un film simple, sincère et optimiste en nous faisant partager le temps d’un film la vie de cette famille londonienne.
Le temps d’un week-end, le réalisateur nous propose d’entrer dans l’intimité d’une famille. Il y a les parents Bill et Eileen qui sont mariés depuis beaucoup trop d’années et que la routine tue à petit feu. Il y a aussi leurs trois filles. Molly qui ne va pas tarder à accoucher et dont le mari Eddy commence légèrement à angoisser. Debbie une coiffeuse quelque peu excentrique qui vit seule avec son fils. Il y a aussi Nadia la plus jeune des filles, qui travaille comme serveuses et qui enchaîne les rendez-vous à la recherche d’un homme bien. Dans cette famille il y a aussi le fils Alex qui est parti de la maison et qui donne peu de nouvelle.
Toutes ces personnes ont en commun de chercher le bonheur et essaient de réussir leurs vies du mieux qu’elles peuvent avec les petits problèmes du quotidien.
« Wonderland » est surement le film le plus londonien de Michael Winterbottom. Le réalisateur anglais arrive parfaitement à capter l’ambiance unique de cette ville à travers les histoires de plusieurs générations au sein de la même famille.
J’ai adoré le portrait que le réalisateur nous offre-là. C’est un portrait simple, intime. Les personnages sont tous plus ou moins attachants, hormis peut-être celui de la mère de famille qui a tendance à m’agacer. Les personnages sont vivants, avec leurs joies et leurs peines. Ils nous ressemblent, ça change un peu de beaucoup de film, ici on oublie les avocats et autres architectes, non, là on a affaire à des gens sympas dans lesquels je me suis reconnu.
Michael Winterbottom maîtrise très bien son film. Il nous fait passer d’une histoire à l’autre avec beaucoup d’aisance. Il entremêle ses histoires, il nous fait passer par la même occasion par tout un tas d’émotions, allant de scènes légères et rigolotes avec Nadia l’une des sœurs, puis d’un coup, il y a de la tension, du drame revenant dans la vie de Molly et Eddie.
J’ai adoré me laisser entraîner dans ses histoires. J’ai aimé découvrir la vie de chacun, sa façon de chercher le bonheur, d’y croire, de le vouloir, de le fuir aussi. C’était simple, filmé au plus proche des personnages, réaliste et prenant. Le réalisateur ne tombe jamais dans le déprimant, pourtant le film n’est pas une comédie, même si certains moments sont drôles et avec un sujet comme ça, la limite peut vite être dépassée et l’on peut vite tomber dans le déprimant et glauque. Mais non, ici ce n’est pas le cas, le réalisateur arrive toujours à faire de jolies scènes justes et il s’en sort à merveille.
J’aime aussi les réalisations de Winterbottom car ses films sont toujours très classe, avec une belle photo, d’ailleurs dans ce film elle est sublime, les scènes de nuit sont très belles, j’ai adoré l’ambiance que dégage le film et le grain de l’image. En plus, le film jouit d’une très belle BO au violon, signée Michael Nyman qui sera alors un habitué du cinéma de Winterbottom.
Comme pour beaucoup de ses films, Michael Winterbottom s’est entouré d’un casting solide très british. Un casting composé d’acteurs anglais que j’aime. A commencer par Gina McKee qui est excellente en jeune femme paumée en mal d’amour. John Simm est terrible en jeune futur père de famille qui commence à angoisser à l’arrivée de son petit bout. Sa femme jouée par Molly Parker est tout aussi bien que lui. Sur toutes les histoires du film, c’est celle qui m’a le plus touchée. J’ai beaucoup apprécié Shirley Henderson que je trouve drôle malgré elle. Son personnage est un peu vulgaire et à l’ouest, puis la comédienne a une bonne façon de jouer ce personnage. Son ex-mari aussi est excellent. Il est joué par Ian Hart que j’avais bien aimé dans la série « Dirt« . On retrouvera aussi Stuart Townsend dans le rôle d’un tombeur, Kika Markham dans celui de la mère de famille. L’actrice est très bien, mais son personnage m’a insupporté. Et enfin Jack Sheperd dans le rôle du père de famille.
« Wonderland » de Michael Winterbottom est encore une belle réussite de la part du réalisateur britannique. Ce n’est pas le meilleur que j’ai vu de lui, mais c’est un excellent moment de cinéma typiquement anglais et qui est trop peu connu à mon gout. Et puis il faut dire aussi que Winterbottom sait très bien filmer l’ambiance de Londres, surtout la nuit.
Note : 15/20
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Par Cinéted