avril 29, 2024

Renfield

De : Chris McKay

Avec Nicholas Hoult, Nicolas Cage, Awkwafina, Shohreh Aghdashloo

Année : 2023

Pays : Etats-Unis

Genre : Comédie, Horreur

Résumé :

Le mal ne saurait survivre une éternité sans un petit coup de pouce. 

Dans cette version moderne du mythe de Dracula, Renfield est l’assistant torturé du maître le plus narcissique qui ait jamais existé : Dracula. Renfield est contraint par son maître de lui procurer des proies et de pourvoir à toutes ses requêtes, mêmes les plus dégradantes. Mais après des siècles de servitude, il est enfin prêt à s’affranchir de l’ombre du Prince des ténèbres. À la seule condition qu’il arrive à mettre un terme à la dépendance mutuelle qui les unit.

Avis :

Venant de la télévision, Chris McKay a tout d’abord fait ses premières armes en bossant sur des séries d’animation comme « Robot Kitchen » et « Moral Orel« . Par la suite, se faisant remarquer, Phil Lord et Chris Miller le choisissent pour être le codirecteur de l’animation sur le film « La grande aventure Lego« . En ce qui concerne la réalisation, Chris McKay fait ses débuts en 2017 avec le film « Lego Batman« . Après avoir fait ses débuts en tant que scénariste sur « Le voyage du Docteur Dolittle« , en 2020, Chris McKay réalise son premier film en prises de vue réelles, l’énorme blockbuster « The Tomorrow War« , film qui devait sortir en salle et qui, pour cause de Covid, a échoué sur Amazon Prime.

Avant de se lancer dans les réalisations de « The Tomorrow War 2″ et « Lego Batman 2« , Chris McKay s’est vu proposer une comédie horrifique autour du laquais du Comte Dracula.

« Hilarant, déjanté, trash et gore »

Sorti la dernière semaine de Mai, emporté par un bouche-à-oreille pas terrible, « Renfield » était un film qui piquait énormément ma curiosité, notamment parce que pour jouer le Comte Dracula, Chris McKay a choisi Nicolas Cage. Avec un tel rôle, on imaginait déjà l’acteur en roue libre totale, s’éclatant dans la peau du célèbre Vampire, Prince des Ténèbres. Je suis donc entré en salle confiant, et je me suis éclaté du début à la fin. Hilarant, déjanté, trash et gore, improbable, tenu par des acteurs qui s’amusent, puis derrière ça, tenu par un fond intéressant, l’emprise d’un tiers sur soi, ce « Renfield » se pose aisément comme l’un des plus drôles et sombres coups de cœur de cette année. Pour dire, j’ai déjà envie de le revoir pour m’y éclater de nouveau.

Robert Montague Renfield, dit Renfield, un avocat britannique, s’est rendu il y a des années de cela en Transylvanie pour s’occuper d’une transaction fructueuse auprès du Comte Dracula. Depuis ce voyage, Renfield est devenu le familier du Comte, c’est-à-dire qu’il s’occupe de lui, de son bien-être, surtout pendant la journée. Rendu quasi-immortel pour le Comte, le duo vit ainsi depuis des décennies. Aujourd’hui, alors que le Comte se remet d’un affrontement avec l’église qui encore une fois a voulu l’éradiquer, Renfield se met à fréquenter un groupe de paroles où chacun peut parler de sa relation toxique. Si au départ, Renfield est là pour livrer les conjoints toxiques à Dracula, le fait de voir ces gens parler de leur mal-être lui fait quelque chose et bientôt, il comprend que lui aussi, il est sous le coup d’une relation toxique, et que peut-être, il peut arrêter tout cela…

« …ces défauts n’abîmeront jamais le délire et le fun version triple XXL . »

Il y a des films qui savent se poser comme d’excellentes surprises et ce « Renfield » en est un très bel exemple. J’y suis allé quasi-certain de m’amuser et Chris McKay m’a offert plus que ça, posant son film quelque part entre un défouloir jubilatoire, une comédie moderne qui a un joli fond d’actualité et autour de ça, une sensation que tout le monde à l’écran s’éclate dans un film qui s’amuse lui-même avec son idée.

Réjouissant, divertissant, trash et barré, « Renfield« , c’est une heure et demie de film qui passe bien trop vite. Partant d’une idée intéressante, se baser sur l’un des proches du Comte, « Renfield » est un film qui s’amuse à poser un dilemme moral, avec ce que Dracula demande et ce qui est bien de faire ou non. Résolument d’actualité, puisque Dracula pourrait presque être le Hastag Me Too de Renfield, Chris McKay et Ryan Ridley (scénariste) s’amusent énormément avec cette idée. Comme se débarrasser de l’emprise d’un tiers, d’autant plus quand ce dernier se trouve être le Prince des Ténèbres ? La question est drôle et le film, qui sait ce qu’il tient en termes d’intrigue, s’amuse tout autant avec cette dernière.

Ainsi, entre des scènes de fights ou d’un côté le pauvre Renfield s’est mis à dos la mafia locale, et de l’autre, Dracula en personne qui n’est pas content des services de son laquais, et il compte bien lui faire payer, le film de Chris McKay se pose comme un chemin de rédemption pour son personnage principal qui part en quête d’une liberté d’actes et de gestes qu’il a quitté il y a bien trop longtemps de cela. Si parfois, on pourrait reprocher au film d’aller un peu trop vite, ou encore d’être trop gros, ou facile dans certains de ses rebondissements, ces défauts n’abîmeront jamais le délire et le fun version triple XXL qu’on ressent face à cette comédie horrifique, qui sait exactement ce qu’elle est, et comment raconter et tenir son délire.

« Joliment trash, n’ayant pas peur d’offrir un film sanglant »

Dans l’innovation, on retiendra aussi la mise en scène de Chris McKay qui, comme son casting, a l’air de prendre un malin plaisir à filmer ses personnages et son histoire. Joliment trash, n’ayant pas peur d’offrir un film sanglant où la boisson préférée du vampire coule par litres, s’amusant lors de ses fights (le coup des bras arrachés qui servent d’armes de défense, il y a de quoi éclater de rire), proposant d’ailleurs d’excellentes chorégraphies bien nerveuses et pleines de trouvailles. Puis derrière ça, s’amusant avec ses hommages, avec la rencontre entre le Comte et Renfield en noir et blanc façon Tod Browning. On sent vraiment que Chris McKay, et tout le monde derrière lui, s’éclate avec ce projet atypique.

« Renfield« , c’est un duo de Nicolas qui sont excellents dans la peau du Comte et son laquais. Je suis allé voir « Renfield » pour le CageShow et je dois dire que je n’ai pas été déçu de ce côté-là, car Nic Cage, plus en retenue qu’on ne l’image d’ailleurs, est un pur plaisir à voir et suivre dans les habits du Comte. Comme je le disais, on sent vraiment que l’acteur s’éclate. Mais la vraie surprise vient de Nicholas Hoult, excellent acteur à la très belle carrière, qui trouve ici un rôle plus intéressant et profond qu’il n’en a l’air. S’amusant comme un dingue lors des scènes de fights et de tortures, il tient aussi un personnage qui est touchant, avec cette prise de conscience de ses actes, et des surtout son envie de se libérer de l’emprise des ténèbres.

Idem avec le personnage drôlement tenu par Awkwafina, le film pose la question de l’intégrité policière. La sorte de duo à la frontière de la romance entre les deux personnages fonctionne très bien aussi. Derrière eux, il ne faut pas oublier les méchants bien cools et en roue libre du film, tenus en partie par Ben Schwartz et Shohreb Aghdashloo.

Excellent de bout en bout, fun, trash, débridé, sombre, le film de Chris McKay est une bien bonne surprise. Comme je le disais, je partais déjà conquis et « Renfield » m’a offert bien plus drôle et prenant que je ne m’y attendais. Éclate totale, jubilatoire jusqu’au bout des ongles pointus de Dracula, ne se prenant pas au sérieux, tout ayant un fond sérieux, qui aborde un sujet intéressant qu’il sait exploiter de la bonne manière, ne perdant jamais de vue qu’il est avant tout une comédie horrifique… Bref, il est vraiment trop cool ce « Renfield » !

Note : 16/20

Par Cinéted

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