De : Philippe Petit
Avec Swann Arlaud, Sarah Adler, Grégoire Oestermann, Pascal Rénéric
Année : 2023
Pays : France
Genre : Drame
Résumé :
Max ne rêve pas de faire des murs végétaux pour des hôtels cinq étoiles. Paysagiste tenace, engagé mais acculé, il se bat pour créer un jardin sauvage, sans clôture, en plein centre-ville d’une métropole : une zone végétale ouverte à tous. Après des années de refus, son projet arrive en finale d’un concours d’architecture. Pour Max, c’est la dernière chance d’offrir de l’oxygène aux habitants qui suffoquent dans un enfer urbain, sous le soleil qui frappe.
Avis :
Acteur et réalisateur naviguant dans le cinéma d’auteur, pas vraiment connu du grand public, Philippe Petit commence pourtant à avoir une jolie carrière où se côtoient des noms comme Quentin Dupieux, Cédric Jimenez, Fabrice Du Welz, Sébastien Betbeder, Mia Hansen-Løve, ou encore Elie Wajeman. En tant que réalisateur, c’est en 2001 que Philippe Petit passe pour la première fois derrière la caméra avec un premier court-métrage, « Un pied dans la tombe« . Par la suite, il va très peu réaliser, laissant pas mal d’années entre ses films. Toutefois, au milieu de ses courts-métrages, en 2014, il propose « Danger Dave« , un documentaire qui suit la chute d’un skateur qui arrive en fin de carrière, et qui n’a strictement aucune envie de mettre fin à celle-ci.
« Tant que le soleil frappe » est le premier film de fiction de Philippe Petit, et pour cela, l’acteur réalisateur a décidé de nous entraîner dans le quotidien de Max, un jardinier qui rêve de construire un jardin évasif en plein centre d’une ville, dans un quartier défavorisé. Cinéma social à la française, « Tant que le soleil frappe » est tenu par un excellent Swann Arlaud, mais derrière ce très bel argument, « Tant que le soleil frappe » est un film qui n’a pas réussi à m’entraîner dans son intrigue. Certes, cette dernière est intéressante et le ton du film, qui vise le réel, l’est tout autant, mais finalement, ce quotidien et ces personnages se sont fait ennuyant, et au bout du compte, on se pose la question du pourquoi Philippe Petit avait envie de nous raconter cette histoire.
« Loin des artifices, « Tant que le soleil frappe » s’inscrit parfaitement dans le cinéma social français . »
Max et Gaspard, deux amis, se sont mis en tête de faire d’une place abandonnée en plein milieu d’une ville un jardin qui se poserait comme une zone hors du temps en plein cœur d’une ville et surtout d’un quartier oublié des pouvoirs publics. Après avoir fait plusieurs propositions, et même des concours pour que leur projet voit le jour, Max finit par intéresser Paul Moudenc, un architecte très connu qui cherche justement un jardinier paysagiste pour aménager le jardin du bar lounge que Djibril Cissé vient de s’offrir. Max accepte de rejoindre le cabinet de Paul avec l’espoir que ça lui ouvre des portes pour enfin faire son jardin et mettre de la verdure au cœur de la ville.
« Tant que le soleil frappe » est un film qui m’intéressait beaucoup, car en plus de trouver l’excellent Swann Arlaud en tête d’affiche, j’étais très curieux de découvrir un nouvel œil, car « Tant que le soleil frappe » est le premier film de fiction de Philippe Petit, et j’aime énormément découvrir des premiers films. Un premier film, c’est le moment où un univers se construit, et souvent les jeunes réalisateurs y mettent tout ce qu’ils ont. Du coup, je suis entré en salle confiant, car en plus de ça, le sujet avait l’air intéressant, et finalement, j’en ressors ennuyé.
Ennuyé et partagé face à un film qui a de jolies qualités pour lui, comme une belle réalisation qui propose certaines choses dans sa mise en scène qui sont intéressantes. Philippe Petit a su capturer la réalité de ses personnages, notamment dans l’intimité, filmant une magnifique relation amoureuse avec un couple qui dure, bien loin des clichés habituels. Par la suite, il faut aussi souligner la belle photographie sans artifice de Pierre Hubert Martin (le mec a beaucoup travaillé avec Arnaud Desplechin). Cette lumière amène le film dans ce réalisme que cherche son réalisateur. D’ailleurs, lorsque l’on parle de réalisme, de ce côté-là aussi, le film est très réussi. Loin des artifices, « Tant que le soleil frappe » s’inscrit parfaitement dans le cinéma social français qui cherche à filmer au plus près de la réalité, et ici ça fonctionne très bien.
« »Tant que le soleil frappe« , c’est avant tout Swann Arlaud. »
Toujours dans ses bons côtés, « Tant que le soleil frappe » est habillé par une très belle BO signée Andy Cartwright. Le compositeur mélange des instruments acoustiques avec des percussions et des moments de musique électronique et cette conjugaison fonctionne bien, donnant un joli cachet au film.
Enfin, dernier bon point, c’est bien entendu son casting. Un casting qui mélange acteurs confirmés et acteurs non-professionnels. Si on retiendra Sarah Alder et Pascal Rénéric, « Tant que le soleil frappe« , c’est avant tout Swann Arlaud, et derrière lui Grégoire Oestermann, tout deux tenant des personnages intéressants.
Mais voilà, face à tous ces bons éléments, « Tant que le soleil frappe » a finalement bien eu du mal à m’entraîner dans son intrigue. Cette plongée dans le quotidien d’un jeune paysagiste qui essaie tant bien que mal de se battre pour son projet n’a pas réussi à me saisir, et même si le scénario passe par des sujets intéressants, sur l’ensemble, je dois dire que je me suis ennuyé et je n’ai pas bien compris pourquoi on m’a raconté cette histoire-là.
« Il manque de l’affect envers les personnages. »
De plus, le scénario est parfois sinueux, imposant des éléments qui ne servent pas vraiment l’intrigue de base. Parfois, le scénario veut amener des éléments qui se voudraient touchants, mais ça ne fonctionne pas vraiment, car en plus de s’ennuyer devant cette histoire, souvent ça arrive trop vite, c’est mal placé et derrière tout ça, il manque de l’affect envers les personnages, ce qui fait que je suis resté en permanence sur le côté de ce film, attendant au-delà de l’ennui, qu’il me prenne dans son histoire, chose qui n’est jamais arrivée.
Ainsi, je ressors déçu et partagé de ce premier film de Philippe Petit, car si du côté technique, le réalisateur offre de très belles choses et est arrivé à capturer un réalisme intéressant, dans son scénario, dans son intrigue et dans ses personnages, « Tant que le soleil frappe » n’aura jamais su m’entraîner avec lui, et c’est dommage.
Note : 09/20
Par Cinéted