décembre 11, 2024

Playstation VR Worlds

Résumé :

PlayStationVR Worlds est une compilation de 5 jeux, jouables avec le PS VR. The London Heist, Ocean Descent, Scavengers Odyssey, VR Luge et Danger Ball. De l’action, de l’exploration et du sport il y en a pour tous les goûts pour les amateurs de réalité virtuelle.

Avis :

Si la réalité virtuelle a longtemps alimenté les œuvres de science-fiction, elle a été l’objet de nombreux essais avortés par le passé. Qui se souvient du Virtual Boy ou de l’Atari VR ? Des casques qui promettaient une expérience de jeu inédite dans les années 1990. Leur échec commercial était-il dû aux limites technologiques ou à une ergonomie trop contraignante ? Entre temps, les moyens technologiques ont grandement évolué pour fournir des jeux toujours plus saisissants en matière de graphismes, mais aussi de gameplay. Revenu sur le devant de la scène depuis peu, les casques de réalité virtuelle offrent une immersion totale, du moins en théorie. En marge de l’Oculus Rift, le PlayStation VR marque-t-il les premiers jalons de l’avenir vidéoludique ?

Au lancement de la Wii, on se souvient de Wii Sports, censé présenter une autre manière de jouer en s’essayant à cinq sports. L’idée ? Familiariser le joueur avec la détection de mouvements et l’initier à une approche inédite du jeu vidéo. Avec PlayStation VR Worlds, c’est exactement le même principe qui est repris. À savoir, offrir une expérience nouvelle à travers cinq genres différents. Là où certains pestent pour des raisons plus ou moins avérées, il ne faut pas le considérer comme un titre à part entière ou une compilation de démos. On le définira plutôt comme une étape intermédiaire pour présenter le potentiel de la réalité virtuelle et, par extension, du casque de Sony.

Ceci étant dit, le panel est assez large, car il concerne cinq genres différents susceptibles de toucher les hardcore gamers et les joueurs occasionnels. Pour ces derniers et même les personnes qui n’ont jamais pris une manette en main, Ocean Descent est particulièrement indiqué. Il s’agit d’une expérience VR qui nous plonge (littéralement) dans des excursions sous-marines. L’interaction est minimaliste, mais l’immersion est au rendez-vous. Tour à tour relaxantes, étonnantes ou stressantes (mention spéciale aux attaques répétées du requin), ces trois plongées proposent une entame convaincante, bien qu’on le devine, la rejouabilité n’est pas forcément de circonstances à court terme.

On enchaîne avec VR Luge qui est censé exploiter les sensations de vitesse des jeux de course. De ce point de vue, les challenges remplissent leur office avec un défilement fluide, et ce, malgré une patte artistique relativement basique dans le level design. La direction de son bolide passe par la reconnaissance des mouvements de la tête. Une maniabilité un peu difficile à assimiler. Néanmoins, le réel écueil reste une circulation qui porte à peu de conséquences sur la maîtrise de la luge. Seule la collision avec les limites des circuits (au nombre de 4) ralentit la course et demeure l’unique facteur d’échec. Une expérience relativement plaisante qui incite à la persévérance, mais qui est loin d’être la plus mémorable.

On quitte ensuite les parcours un peu terre-à-terre pour s’envoler dans l’espace intergalactique avec Scavengers Odyssey. Si les tenants de l’intrigue sont assez sommaires, il s’avère un bon exemple de ce que peut proposer le casque en matière de voyage interstellaire. Certes, cela reste un jeu de shooting où il convient d’éliminer l’afflux régulier d’ennemis. Pour autant, l’exploration, somme toute linéaire, permet de jouer sur les perspectives de l’environnement et l’assimilation de son architecture. Les sauts fournissent une impression d’apesanteur courte, mais vraiment surprenante. Il suffit que la caméra change d’angle pour aborder le terrain différemment et ressentir une modeste sensation de vertige. On s’amuse à imaginer ce qu’un Dead Space serait capable de réaliser dans un contexte similaire…

Autre registre, Danger Ball retranscrit des matchs où deux adversaires se renvoient une balle. Tout comme pour VR Luge, le gameplay se fait uniquement à partir de la reconnaissance des mouvements de la tête. Il suffit de fixer la direction du projectile pour le bloquer et le relancer. Avec un univers à mi-chemin entre Pong et Tron : L’Héritage, il s’agit du titre qui offre le plus de rejouabilité. Le tournoi en six manches présente un challenge évident pour contrer les aptitudes des ennemis. Smash, effet, dédoublement de la balle… Tout concourt à retenter les matchs à la difficulté croissante pour progresser et perfectionner ses réflexes. Simple et très addictif.

Enfin, The London Heist pose les bases d’une expérience embryonnaire pour des jeux d’aventure et d’action où la narration est la plus travaillée. Dans une ambiance évoquant GTA ou The Getaway (on se situe à Londres), ce dernier soft varie les séquences et les manières d’aborder chaque chapitre sous l’angle de l’acteur ou du témoin. Interrogatoire sous forme de flashforward, fusillade, course-poursuite sur le périphérique londonien… Si quelques ajustements peuvent améliorer la précision des tirs, le fait de se mettre à couvert, puis de faire feu, offre la parfaite illusion d’être au cœur des événements. The London Heist implique tellement le joueur qu’on en oublie tout le reste. Par la même, sa brièveté ne s’en fait que plus ressentir.

Comme évoqué précédemment, la durée de vie de PlayStation VR Worlds dépend uniquement de l’intérêt que l’on portera à l’ensemble de ses titres ou une partie. Avec une moyenne approximative de 1 h à 1 h 30 pour les titres les plus courts, on se situe dans la veine d’un jeu standard, même si la rejouabilité fluctue d’une expérience à l’autre. Le contenu à débloquer se fait sous la forme de trophées afin d’exploiter pleinement toutes les possibilités. Si VR Luge encourage à réaliser de meilleurs chronos, seul Danger Ball se distingue de ce point de vue. Étant donné la teneur du jeu, il n’en demeure pas moins que celui-ci se place un cran au-dessus de ses homologues.

Au final, PlayStation VR Worlds remplit son contrat. Sans révolutionner l’actuel paysage vidéoludique, il offre une expérience (presque) inédite où l’immersion reste le maître mot. Sur le même principe que les vitrines technologiques, le titre de Sony présente le potentiel du PlayStation VR dans des domaines aussi variés que dissemblables. Malgré une durée de vie relativement modeste, on retiendra cette grande facilité à effacer l’environnement domestique pour se plonger en des lieux et des époques différentes. Ne reste plus qu’à espérer que le géant nippon poursuive sur sa lancée et ne se cantonne pas à quelques « jeux-gadgets ». Une approche plaisante et divertissante au possible.

Note : 14/20

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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