Avis :
Quand on parle de métal, la masse populaire a tendance à voir des gros bonhommes tout tatoué qui passent leur temps à gueuler sur un pauvre micro qui ne leur a rien fait. Et si en plus on rajoute la nationalité allemande, on n’est pas loin de l’image nazie avec toute la violence qui va avec. Pourtant, le pays teutonique a son lot de superstars rock et métal sans que cela soit accolé à l’adjectif nazi. Parmi les plus connus, il y a Scorpions, qui se trouve être le plus grand groupe allemand, du moins celui qui est le plus connu par la masse. C’est-à-dire que même les gens qui n’écoutent pas forcément du métal ou du rock connaissent Still Loving You ou Wind of Change. Puis plus tard, pour ce qui est du métal industriel, on retrouve Rammstein. Et puis pour les néophytes du genre, ça s’arrête là. Pourtant, à la toute fin des années 60, un groupe va émerger dans un genre encore inédit, le Heavy Métal. Ce groupe, c’est Accept. Beaucoup moins connu, restant constamment dans l’ombre de Scorpions, ce groupe c’est pourtant pas moins de quatorze albums, trois reformations et des genres aussi variés que le Power, le Speed, le Heavy ou encore des essais avec des morceaux de musique classique. Et c’est peut-être cela qui lui a fait du tort. The Rise of Chaos est le quinzième album et on peut dire que le groupe tient encore une bonne forme.
Le skeud commence avec Die by the Sword qui un morceau assez classique pour un groupe tel que Accept. C’est-à-dire que le titre est dans un style Heavy très classique, avec ce qu’il faut de solo de grattes et surtout un refrain très marqué qui donne immédiatement envie de chanter. En même temps, retenir « If you live by the sword, you will die by the sword » est assez simple et presque fédérateur dans une rythmique pêchue et rapide. Le morceau suivant sera du même acabit, puisque Hole in the Head suit le même schéma structurel et rythmique, malgré une légère tendance à accélérer le tempo et à raccourcir le titre afin de le rendre encore plus efficace. Un rythme qui ira crescendo jusqu’à la troisième piste portant le même titre que l’album, et qui s’avère être une énorme boule d’énergie qui donne immédiatement envie de headbanger, notamment lors des breaks où la double pédale se fait bien entendre et le rythme prend des airs de métalcore surpuissants pendant une paire de secondes. Cette efficacité et cette grosse rythmique, on la retrouve dans quasiment tous les titres de l’album, que ce soit pour les moments plus « militaires » de No Regrets ou encore les moments plus speed de Carry the Weight et son refrain immanquable, Accept ne fait pas dans la dentelle mais il ne prend pas non plus de risque.
Et c’est un peu là le point faible de cet album (comme pour l’album précédent d’ailleurs), d’avoir un certain manque de variété au sein de l’album. Oscillant constamment entre le Speed et le Heavy, le groupe ne manque pas de souffle ou d’énergie, mais il manque de renouvellement. C’est-à-dire qu’au bout de deux ou trois écoutes, on commence déjà à ressentir une certaine lassitude car peu de titres marquent vraiment l’auditeur. Et si on excepte les refrains qui sont bien souvent marquants, on perd rapidement le fil de ce que l’on écoute. Alors oui, techniquement, c’est irréprochable, mais il manque un petit truc en plus pour réellement créer un attachement. En fait, dans l’album, seuls deux morceaux restent vraiment en tête : Koolaid et Analog Man. Koolaid car c’est un vrai hit sur patte. L’introduction fonctionne du tonnerre et annonce une belle avalanche de riffs puissants, le rythme est très hard teinté de Heavy et passe parfaitement et le refrain est vite addictif avec ses chœurs masculins pour rajouter de la puissance. Quant à Analog Man, c’est tout simplement du AC/DC. Depuis la voix du chanteur Mark Tornillo jusqu’à la rythmique tenue comme des métronomes par les musiciens, tout fait penser au groupe d’Angus Young et cela nous sort un peu de la routine dans laquelle nous entraine l’album.
Au final, The Rise of Chaos, le dernier album en date d’Accept, est un bon album. Entre des titres très Heavy années 80 et quelques fulgurances flirtant avec le hard rock australien, le groupe fournit un skeud rapide, concis, qui ne se permet pas de ballades lénifiantes et qui va droit au but. Cependant, on peut reprocher au groupe de fournir une recette routinière et qui à la longue, finit par lasser, restant constamment dans une zone de confort qui manque de mordant et de nouveautés. Mais finalement qu’importe, puisque cet album reste très bon malgré tout.
- Die by the Sword
- Hole in the Head
- The Rise of Chaos
- Koolaid
- No Regrets
- Analog Man
- What’s Done is Done
- Worlds Colliding
- Carry the Weight
- Race to Extinction
Note : 15/20
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=mE9L7Pk78D8[/youtube]
Par AqME