Titre Original : Prooi
De : Dick Maas
Avec Sophie Van Winden, julian Looman, Mark Frost, Rienus Krul
Année: 2016
Pays: Pays-Bas
Genre : Horreur, Thriller
Résumé :
Un lion sème la terreur à Amsterdam.
Avis :
Dick Maas, c’est un peu le Maitre de l’horreur et du cinéma de genre en Hollande. On peut dire qu’avant Dick Maas, le cinéma de genre et d’horreur hollandais avait bien du mal à exister et l’amour de Dick Maas pour le genre a en ouvert la porte à plus d’un. Si le réalisateur est aujourd’hui plus discret, et que bien souvent ses films arrivent chez nous directement en DVD, c’est toutefois à lui que l’on doit des films comme « L’Ascenseur » ou « Amsterdamned » pour ne citer que ces deux-là.
Son dernier film, « Saint« , qui voyait transformer Saint-Nicolas en tueur maudit, datait de 2011. Depuis, le réalisateur était dans l’écriture d’un projet qu’il nourrit depuis une bonne quinzaine d’années. Ce projet, c’est « Prey« , une histoire un peu tirée par les cheveux, mais qui nous fera passer un bon moment de cinéma notamment grâce à son amour du genre, sa générosité et son honnêteté. Ici, Dick Maas se lance donc un film fun, avec des personnages hauts en couleurs. « Prey » sera un survival dans les rues d’Amsterdam et il ne manquera pas de surprendre et de tenir en tension son spectateur avec des scènes efficaces, même si ça ne se prend pas aux sérieux…
À peu près à une quarantaine de kilomètres d’Amsterdam, les corps de cinq personnes sont retrouvés mutilés, pour ne pas dire déchiquetés. Le chef de la police fait alors appel à Lizzy, une jeune vétérinaire qui travaille dans le zoo d’Amsterdam afin de l’aider sur l’origine des blessures. Pour Lizzy, le constat est sans appel. Au vu de la taille des griffures et morsures, ces dernières ne peuvent être faites que par un lion. Un lion se baladerait donc en liberté. Le lendemain, un homme se fait dévorer sur un terrain de golf tout près d’Amsterdam. Pour Lizzy et Brinkers, il ne fait aucun doute que l’animal se dirige vers la ville. Une traque commence alors dans les rues d’Amsterdam afin d’éviter autant que possible un massacre.
Premier film projeté à la nuit néerlandaise de l’horreur, « Prey » signé Dick Maas se trouve être un bon petit film sympathique qui offre son petit lot de sursauts, d’angoisse et de bien dégueulasse. Si l’histoire est conne au possible, elle est plutôt bien amenée et finalement, elle tient la route, à condition que l’on soit très indulgent avec elle.
Ce qui est bien avec le nouveau film de Dick Maas, c’est l’amour qui transparaît dans « Prey » pour offrir un bon cinéma de genre fun et ça, même quand ça ne marche qu’à moitié.
N’ayant par un budget phénoménal, Dick Maas va alors attendre avant de montrer son lion. Le réalisateur joue beaucoup avec les ombres ou le hors champs ainsi que le son afin de créer le malaise et la tension chez son spectateur et le truc, c’est que ça fonctionne plutôt bien. En fait, ça fonctionne parfois si bien, qu’on lui pardonnera ce lion pas crédible pour un sou une fois qu’on le verra. Ce lion avec un look rétro n’arrivera pas vraiment à atteindre son but. Il ne fait pas peur, on n’y croit pas vraiment, mais pourtant, on est forcé de constater que ça fonctionne et que ce look rétro ne peut être qu’un hommage du réalisateur à tous ces films sans thune qui essaient d’offrir un spectacle sympathique.
« Prey« , plus que cette histoire amusante, est avant un film qui offre son lot de massacres avec ce fauve lâché en milieu urbain. C’est de ce côté-là que le film fonctionne le mieux. Qui va y passer et surtout comment ? Le réalisateur s’en donne à cœur joie pour jouer avec ses victimes. Mort sérieuse ou fun, « Prey » nous en donne pour notre argent et le plus sympa, c’est qu’il ne lésine pas sur les SFX et autres maquillages crados. Blessures, morsures, têtes arrachées, corps mutilés, geysers de sangs, jambe sciée et j’en passe sont de la partie. Et le tout bercé dans une photographie bleutée très jolie. Une photographie bleutée que Dick Maas affectionne, puisque c’est la même qu’on trouvait déjà dans quelques-uns de ses précédents films.
Dick Maas est aussi compositeur et comme toujours, ou presque, c’est encore une fois lui qui s’est occupé de la BO de son film, offrant des notes sombres et prenantes qui soulignent et jouent bien avec les spectateurs.
Si les personnages de son intrigue sont, pour la plupart, peu crédibles, c’est avec amusement qu’on va les suivre. Sorte de caricatures dans leur genre, Dick Maas offre des personnages hauts en couleurs et bien souvent très second degré. On s’amuse beaucoup en leur compagnie, notamment avec le père chasseur et son fils ou encore ce chasseur anglais amputé d’une jambe qui se déplace avec un fauteuil qu’on pourrait très facilement comparer à un tank ! D’ailleurs, on notera des dialogues bien décomplexés, et des répliques qui font mouche.
Ce nouveau film de Dick Maas, malgré tous ses défauts, se trouve donc être un petit film aussi amusant qu’il sera nous faire sursauter, notamment avec les attaques assez dégueulasses de ce lion.
Projeté pour la première fois dans un « festival » en dehors de son pays, on ne peut pas dire si le nouveau Dick Maas arrivera jusqu’en salle, ce qui est dommage, car il vaut quand même le détour, mais si jamais il sort en DVD, laissez-vous tenter, vous trouverez là un film généreux, simple, drôle, offrant un final qui ne se prend absolument pas au sérieux. Bref, un bon petit film qui remplit bien sa mission finalement.
Note : 14/20
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Par Cinéted
Une réflexion sur « Prey »