avril 19, 2024

Au Nom de ma Fille

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De : Vincent Garenq

Avec Daniel Auteuil, Sebastian Koch, Marie-Josée Croze, Christelle Cornil

Année : 2016

Pays : France

Genre : Drame

Résumé :

Un jour de juillet 1982, André Bamberski apprend la mort de sa fille Kalinka. Elle avait 14 ans et passait ses vacances en Allemagne auprès de sa mère et de son beau-père le docteur Krombach. Rapidement, les circonstances de sa mort paraissent suspectes. L’attitude de Dieter Krombach ainsi qu’une autopsie troublante laissent beaucoup de questions sans réponse. Très vite convaincu de la culpabilité de Krombach, André Bamberski se lance dans un combat pour le confondre. Un combat de 27 ans qui deviendra l’unique obsession de sa vie…

Avis :

Vincent Garenq est le réalisateur français qui perce petit à petit ces dernières années. « Au nom de ma fille » est son quatrième long métrage et l’on peut se poser la question de savoir si le réalisateur n’est pas en passe de devenir le nouveau conteur d’affaire judiciaire de notre époque, puisque ce nouveau long métrage est le troisième qui va suivre une affaire française.

Après l’affaire Outreau et l’affaire Clearstream sorties l’année passée, voici que le réalisateur est de retour avec l’affaire Krombach. Pour son nouveau film, le réalisateur a donc décidé de nous raconter le combat d’un père pour la mémoire de sa fille. « Au nom de ma fille » sera donc un joli film, qui sera même presque irréprochable, bien ficelé, bien raconté, Vincent Garenq n’oubliera rien, et l’on ne pourra qu’être touché et même révolté face à l’injustice que cet homme a subie. Mais derrière le côté impeccable du film, on notera aussi que le film de Vincent Garenq reste parfaitement dans les clous et finalement se révélera très académique, ce qui est quelque peu dommage, car si le film est bon et plaisant, on aurait aussi apprécié qu’il ait moins ce côté « plaire à tous » et qu’il dégage plus de caractère.

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Juillet 1982, André Bamberski est en vacance au Maroc avec sa compagne. Sa fille Kalinka est en vacance chez sa mère et le compagnon de celle-ci en Allemagne. Un matin qui ressemble à tous les autres, la vie d’André bascule à jamais. À la suite d’un coup de téléphone, André apprend la mort de sa fille. Très rapidement, la mort de Kalinka apparaît comme suspecte aux yeux de son père. Des éléments ne collent pas, des questions trouvent des réponses assez vagues et très vite André se met à soupçonner Dieter, le compagnon de son ex-femme. André commence alors une enquête et un combat pour finalement faire arrêter le meurtrier de sa fille. Un combat qui va durer près d’une trentaine d’années.

Vincent Garenq, c’est un peu le réalisateur de l’injustice, faisant de son cinéma une lettre ouverte à l’injustice, dénonçant des malversations et mettant en lumière des personnages et des personnes qu’il ne faut pas laisser tomber dans l’oubli et rien que pour ça, le cinéma de Vincent Garenq vaut le coup d’être vu.

Mais voilà, derrière les belles intentions du réalisateur, derrière l’impeccabilité de ses films, qui sont toujours d’excellents moments, on note que Vincent Garenq ne prend pas beaucoup de risque dans son parcours et finalement livre un cinéma, certes révoltant, mais toujours très facile et c’est dommage, car, il ne manque pas grand-chose à ses œuvres pour passer à la case supérieur.

Pour son nouveau long métrage, le réalisateur a choisi de mettre en lumière le combat d’un homme et comme à son habitude, son nouveau film sera un bon moment de cinéma. Le réalisateur va nous raconter à grands coups d’ellipses trente années d’un combat acharné qui fera sombrer son personnage principal dans l’obsession et au bord de la folie. Porté par un Daniel Auteuil en grande forme qui porte le film presque à lui seul, « Au nom de ma fille » est très bien raconté. Indignation, espoir et désespoir se mélangent dans cette quête et c’est avec beaucoup d’attention qu’on suit les interrogations de ce père. Les petits détails qu’il regroupe, les suspicions, les procédures judiciaires et l’improbable laxisme de la justice française, mais aussi allemande et européenne. Mais si le film est bien raconté, on ne peut pas dire qu’il soit passionnant et surtout bouleversant. Tout est impeccable et pourtant, il lui manque l’émotion, l’ambiguïté et de la profondeur pour être inoubliable. On suit « Au nom de ma fille » avec beaucoup d’attention, on est forcément touché et révolté sur l’instant face à l’horreur de l’histoire, mais il lui manque encore ce petit quelque chose en plus pour que le film nous hante et nous marque autant que le personnage joué par Daniel Auteuil.

Et c’est dommage, car pour le reste, encore une fois, c’est impeccable. La reconstitution des époques est très bonne. Le réalisateur nous fait voyager du Maroc en Allemagne, en passant par la France et le tout est bien filmé. Le film est bien construit, c’est fluide et à aucun moment on ne peut dire qu’on s’ennuie devant. On aimerait même que le film soit plus construit sur certains éléments, car parfois, il se fait un peu trop expéditif sur lesdits éléments, résumant parfois des avancées de la procédure en une seule scène, alors qu’elle aurait dû avoir plus de détails. « Au nom de ma fille » aurait mérité une bonne demie heure de plus, pour étoffer le tout.

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Vincent Garenq réalise donc un bon film, qui vaut le coup d’être vu en salle, car même si le film est loin d’être bouleversant comme on l’aurait aimé, il n’en reste pas moins le témoin d’une injustice qu’il fallait raconter.

Note : 13/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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