avril 19, 2024

Rocky IV – Boxe Froide

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De : Sylvester Stallone

Avec Sylvester Stallone, Dolph Lundgren, Talia Shire, Burt Young

Année : 1985

Pays : Etats-Unis

Genre : Drame, Action

Résumé :

Apollo Creed, ancien adversaire et dorénavant ami de Rocky Balboa, est tué sur le ring par le boxeur russe Ivan Drago. Se reprochant de n’avoir pu sauver son camarade à temps, Rocky va demander un combat contre Ivan Drago afin de le venger. Une confrontation qui se déroulera sur le sol russe.

Avis :

Icône du septième art, Rocky Balboa fait partie de ces figures emblématiques qui ont surpassé leur image de figure fictive du cinéma pour devenir de vrai leitmotiv pour diverses personnes. Image réussie et touchante du working class hero, symbole du rêve américain grâce à un coup de pouce du destin, les deux premiers films étaient assez similaire à la carrière de Stallone à ce moment-là, un jeune débutant qui galérait et qui a eu la chance de vendre un scénario et de jouer dedans. Quoiqu’il en soit, à partir du troisième épisode, Rocky devient une bête et se révèle être indestructible comme dans ses films d’action bourrins. Déjà en deçà des deux premiers, ce troisième film sortait son épingle du jeu grâce à un effet miroir avec le premier, à la mort tragique de l’un des personnages principaux et à une nouvelle amitié avec Apollo Creed. Il était logique qu’un quatrième opus sorte et ce sera en quelque sorte la douche froide, même si aujourd’hui, le film reste tout de même regardable.

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Il fallait trouver une nouvelle facette du héros à creuser ou alors un aspect sociétal non évoqué dans les films précédents. Et c’est assez maladroitement que le film va partir sur un conflit qui sera une métaphore à la guerre froide. Très manichéen dans son déroulement, le film essayera tant bien que mal de toucher le spectateur dans ce combat intérieur que mène Rocky après avoir perdu ses deux mentors. D’un point de vue psychique, le film est assez bien vu car il va confronter Rocky à ses responsabilités et à sa volonté de se battre tout seul dans une sorte de revanche fort peu appropriée. A partir de là, le scénario demeure très léger, n’explorant que très peu la psychologie de ses personnages et n’allant pas vraiment au bout des choses. D’ailleurs, les clichés iront bon train avec un Rocky s’entrainant tout seule dans la neige et hurlant le nom de son adversaire en haut d’une montagne enneigée, ou encore le russe qui s’entraine avec des machines et se dope. Il manquera vraiment un aspect sociétal à l’ensemble pour le rendre plus cohérent. Le méchant russe sera un adversaire qui manquera de charisme à cause de son mutisme et de sa femme qui prend trop les devants et auquel il manque un réel background.

En fait, le film est un peu trop hagiographique en faveur des Etats-Unis. La Russie est un pays dur, haineux, tricheur et qui voue un culte pour la réussite et n’accepte pas l’échec. A contrario, Rocky, et par extension son pays, est perçu comme un personnage pur, bon et donneur de leçon humaniste. C’est presque gênant de voir autant de racisme au sein d’un film qui lorgne volontiers du côté de la guerre froide et de la confrontation intemporel entre russes et américains. Le film loupe aussi le coche avec les séances d’entrainement du russe. Expédiées manu militari, elles ne sont plus d’actualité aujourd’hui et c’est le risque que l’on prend lorsque l’on veut mettre de la technologie. Le temps passant, les ordinateurs et autres oscillographes sont obsolètes, renvoyant un côté kitsch et malavisé.

Alors que reste-il au film pour qu’il soit regardable ? Il y a trois points qui sauvent le film du naufrage. Tout d’abord, il va y avoir un nouveau drame dans la vie de Rocky, la perte de son meilleur ami Apollo Creed, qui va tomber sous les coups de son adversaire. Cette scène est relativement forte, car elle résonne comme un tournant dans la saga, le boxeur y étant depuis le tout premier épisode et ayant un background fort attachant. Ensuite, le combat de Rocky est très bien filmé. Le découpage est dynamique, les coups pleuvent et on ressent une réelle violence dans les coups. Certes, on n’arrive pas à la maestria des plans-séquences de Creed, mais trente ans séparent les deux films. Enfin, malgré le peu d’empathie ressenti pour le russe, Dolph Lundgren assure dans le rôle de ce géant blond à la musculature exacerbée. Mutique, froid, il incarne bien cette Russie qui se veut forte et inexpressive, aussi bien dans ses joies que dans ses doutes.

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Au final, Rocky IV est certainement le moins bon de toute la saga, mais il reste un bon divertissant même s’il oublie en chemin tout le côté social qui a fait la force des trois premiers films. Ce quatrième opus est plus simpliste, plus manichéen, mais il contient la BO la plus resplendissante de la saga et surtout, il reste encore appréciable aujourd’hui, ce qui n’est pas le cas de tous les films des années 80. Un Rocky en deçà, donc, mais qui reste de bon aloi et continue un petit peu à faire évoluer son personnage. Encore un fois, reflet de la carrière de Stallone, à cette époque, il était indestructible et il le prouve avec ce film.

Note : 13/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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