avril 25, 2024

Positif – David Wellington

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Auteur : David Wellington

Editeur : Bragelonne

Genre : Post-Apocalyptique

Résumé :

Le signe « plus » tatoué au dos de la main de Finnegan le marque comme un positif. À tout moment, le virus zombie pourrait se diffuser dans son corps, transformant l’être humain rationnel qu’il est en un monstre affamé. Sa seule chance de mener une existence normale est de survivre à la période d’incubation potentielle.

Finn se lance alors seul dans un voyage infernal qui lui fait traverser une Amérique métamorphosée – un territoire sombre et dangereux, peuplé de héros, de pillards, de fous furieux et de hordes de zombies. Et bien que ceux-ci soient partout, Finn ne tarde pas à découvrir que le plus grand danger vient peut-être de ses frères humains…

Avis :

Quand on lit des accroches rappelant deux films qui ont fonctionné au box-office ou qui font écho à un film culte posant les bases d’un genre, il faut souvent se méfier. Tagline marketing dans le but de faire d’énormes recettes, la littérature n’est pas en reste quand il faut appuyer sur le bouchon pour booster des ventes. Affichant Mad Max et World War Z sur sa couverture, il était évident de savoir les thèmes brassés par Positif, le tout nouveau roman de David Wellington, déjà responsable des sagas Zombie Planet et Vampire Story. Donc oui, ce roman parle de zombies dans un monde post-apocalyptique et on ne peut pas dire que ce bouquin brille par son originalité, tant il ressemble à ce qui se fait déjà. Mais pour autant, doit-on le laisser de côté, puisque si le zombie déambule de plus en plus souvent dans les rayons littéraires, le post-apo se fait rare, au contraire du Steampunk qui prend de plus en plus d’ampleur, et il est toujours intéressant de voir le traitement d’un genre plutôt cinématographique dans un roman.

L’histoire se focalise essentiellement sur Finnegan, un jeune homme qui vit dans un New-York protégé mais au bord du gouffre. 99% de la population a été décimée et dans les friches, il n’y a que des zombies et des pillards. Seulement, un virus peut transformer les gens en zombie et cette maladie peut se déclencher à n’importe quel moment, du moment où l’on est infecté jusqu’à vingt ans. Si l’on est porteur du virus, ou suspecté de l’être, on est positif et on part vivre dans un camp militaire. C’est ce qu’il va se passer avec Finn, qui va découvrir que sa mère était porteuse et qu’il est donc un positif à cause du lait maternel. Il doit alors partir dans un camp sanitaire, mais il va se faire agresser en cours de route par des pillards, puis se faire recueillir par un autre, lui expliquant les rouages de la vie dans les friches. Il va s’ensuivre un voyage initiatique pour Finn qui va apprendre à survivre, à vivre, à aimer et à construire.

L’univers de Positif se tient bien et propose une vraie vision d’un avenir peu engageant. En fait, le monde est composé de trois parties, les humains négatifs, qui vivent dans des villes fortifiées, les zombies et les positifs qui vivent où dans des camps sanitaires gérés par le gouvernement ou dans les friches, vivant de pillage et autres larcins. Ce monde décrit par l’auteur reste assez intéressant dans le sens où l’on ne sera jamais vraiment qui sont les bons et qui sont les mauvais. Comme la vie de tous les jours, il propose une vision complexe de la vie et de l’humanité, ne tombant pas dans le cliché zombiesque de l’humanité est toute pourrie. Ainsi, certains personnages sont gentils mais possèdent une face sombre et vice-versa. Mais cet univers contient un principal défaut, c’est son classicisme. En effet, il ne se démarque en rien de ce que l’on a pu déjà voir ou lire dans le domaine du Post-apo. Et on sent poindre une grosse baisse de régime sur le milieu du livre qui tend à se répéter.

D’autant plus que le déroulement des évènements est assez répétitif, racontant un voyage mouvementé basé sur la volonté du héros à partir dans un camp de l’Ohio. C’est très linéaire et il n’y aura que peu de surprises. Cela est dû au fait que l’histoire est racontée à la première personne du singulier. De ce fait, les enjeux dramatiques de l’histoire sont complètement annihilés, faisant comprendre au lecteur que le héros, même s’il en prend plein la gueule est toujours vivant sur la fin. D’ailleurs, Finnegan est résolument le héros qui en prend plein la gueule, mais on n’aura pas peur pour lui puisqu’il raconte l’histoire et que l’on comprend rapidement qu’il sera toujours vivant. Il manque aussi pas mal de consistance aux personnages secondaires qui ne seront que des ébauches auxquels on aura du mal à s’attacher ou même identifier.

Enfin, le livre se consacre uniquement sur une grande méchante qui reviendra sans cesse alors que le héros fait un long voyage, la semant très souvent. Il y a une grosse part d’improbabilité dans cette histoire, décrédibilisant un environnement pourtant assez réaliste. Fort heureusement, certaines thématiques sont très intéressantes et plutôt bien développées comme l’arrivée de cette secte qui combat le gouvernement et qui voit dans la mort un développement de la puissance ou encore cette volonté presque positive de savoir l’homme capable de reconstruire et de retrouver un semblant de dignité et d’humanité. Encore une fois, cela est souvent nuancé, ce qui est une bonne chose, la vie n’étant pas toute noire ou toute blanche.

Au final, Positif de David Wellington n’est pas forcément déplaisant même si le livre contient beaucoup de défauts. A force de vouloir dresser des portraits ambivalents, l’auteur s’approfondit pas assez ses personnages et perd en empathie alors que cela doit être un élément central dans ce genre de récit. Survival classique dans un monde dévasté, Positif ne brille pas par son envie d’innover, mais reste honnête dans le sens où il est généreux en action et essaye de faire un voyage initiatique dans lequel un adolescent devient adulte et trouve la force de reconstruire un semblant de civisme. Une pointe d’espoir dans un monde de brutes qui aurait pu être un peu plus que ce qu’il est.

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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