Titre Original : An American in Paris
De: Vincente Minnelli
Avec Gene Kelly, Leslie Caron, Oscar Levant, Georges Guetary
Année: 1951
Pays: Etats-Unis
Genre: Romance
Résumé:
Installé à Paris, Jerry Mulligan, peintre américain, peine à vivre de son art. En voyant ses toiles exposées dans la rue, une milliardaire tombe amoureuse de lui et décide d’être son mécène. C’est alors qu’il rencontre Lisa, une jeune Française dont il s’éprend, sans savoir que celle-ci est déjà fiancée à Henri Baurel, l’un de ses amis…
Avis:
Avec l’arrivée du cinéma parlant, Hollywood a connu l’un de ses plus gros changements dans son histoire. De nouvelles possibilités s’offrent alors aux studios, dont un style, tout neuf, qui va connaitre une énorme avancée, la comédie musicale. Les studios veulent faire rêver le public et donnent dans l’ »American Dream ». Comme tout courant cinématographique, il y aura les films oubliables et puis les autres, les perles, les chefs-d’œuvre indémodables qui traverseront les époques sans failles… ou presque…
Parmi les figures marquantes du style, il y a Gene Kelly, qui, avec Fred Astaire, est sûrement l’acteur le plus culte dans le domaine. Pour l’instant, je n’avais vu que « Chantons sous la pluie », qui m’avait simplement ébloui comme jamais et j’avais très envie de revoir un autre film de l’acteur. Parmi ses films devenus cultes, j’ai très souvent entendu parler de « Un Américain à Paris« . Je me suis donc dégoté le film histoire de passer un aussi bon moment que fut le précédent film que j’avais pu voir de Gene Kelly. Et si j’ai trouvé le film excellent, très beau et romantique à souhait, je suis un tout petit peu sceptique sur les dernières quinze minutes, qui sont d’une beauté indéniable, mais que j’ai trouvées quelque peu démonstratives.
Jerry Mulligan est un américain, artiste-peintre sans le sou, installé à Paris. Pour lui, Paris, c’est la ville de Lautrec, de Rouault et d’Utrillo et il ne voit pas d’autre endroit au monde pour exercer ce métier. Un matin comme un autre, une milliardaire est séduite par ses toiles et décide d’être son mécène. Mais alors qu’un soir, ils sortent dans un « pub » du côté de Montparnasse, Jerry fait la connaissance de Lise, une jeune et belle française, dont il tombe fou amoureux. La jeune n’est pas insensible au charme de cet américain, mais ce que ne sait pas Jerry, c’est que Lise est déjà fiancée et elle est fiancée à Henri Baurel, un ami de Jerry…
Six Oscars, dont celui du meilleur film ainsi que le Golden Globe dans la même catégorie, « Un Américain à Paris « , c’est la comédie musicale romantique typique. La France et surtout Paris, vu à travers les yeux des américains, c’est un peu cliché, mais trépidant, entraînant et vraiment romantique. Ce que j’aime bien dans les comédies musicales, enfin pour le peu que j’ai vu pour l’instant, c’est qu’il y a un côté très naïf avec des histoires certes un peu cul-cul la praline, mais touchantes, qui nous divertissent. L’Amérique de l’après-guerre a envie de rêver et de s’amuser et c’est tout à fait le genre de film qui mélange ces deux choses.
L’histoire est donc toute jolie, mais si elle ne va pas chercher très loin et que bien sûr, on connaît, enfin, on imagine bien comment le film va pouvoir se terminer, mais en même temps l’aurions-nous voulu autrement ? Je ne crois pas non. C’est donc dans un Paris presque irréel, un peu comme une peinture que le film nous fait évoluer. Car oui, malgré son titre, « Un Américain à Paris » n’a pas été tourné chez nous et c’est donc en studio que fut fait l’énorme travail sur les décors pour recréer la capitale des amoureux en Amérique. Avec ce côté irréel, ces décors, je trouve que cela parfaitement romantique et c’est en partie grâce à ces décors superbes, que ce soit les rues, ou les intérieurs de cafés, ou encore les berges de la Seine, cela laisse rêveur, sensible et romanesque.
« Un Américain à Paris« , c’est près de deux heures d’un superbe spectacle démesuré avec des chansons exquises et entraînantes, ainsi que des chorégraphies incroyables. Chorégraphies orchestrées en partie par Gene Kelly lui-même. Mais c’est là aussi qu’est mon petit problème avec ce film. Si j’ai pris plaisir à le regarder, à voir cette idylle amoureuse se tourner autour, se chercher, s’aimer et puis se révéler, l’une des scènes finales, une scène rêvée, où le film laisse exploser pendant plus d’un quart d’heure la musique et la danse, me laisse un peu perplexe quant à sa nécessité. Bien sûr, elle est tout simplement incroyable, magique, imposante, mise en scène d’une main de maître par Vincente Minnelli. Elle a le romantisme qu’il faut dans ces chorégraphies, et que Gene Kelly et Leslie Caron y sont fabuleux, mais la longueur un peu excessive de cette scène-là m’apparaît un peu comme un déballage de compétence. Comme si le réalisateur avait voulu montrer en une scène tout ce dont il était capable. Du coup, elle est sublime, mais je la sens fausse, surtout que dans l’histoire même, elle n’a pas vraiment de nécessité, et même si j’ai pris beaucoup de plaisir à la regarder, je dois avouer qu’elle me laisse un peu perplexe.
Gene Kelly et Leslie Caron y sont parfaits, romantiques, amoureux, désuets, drôles, fantaisistes, et vont si bien ensembles à l’écran. J’ai aimé les voir ensembles, j’ai adoré les voir se tourner autour avec dans des numéros superbes. Je reste encore une fois scotché devant le talent incroyable de Gene Kelly. Si je ne le trouve pas incroyable en tant que comédien, il est extraordinaire quand il se met à chanter et danser, puis il dégage un tel charisme, qu’il crève l’écran, malgré les petites failles. À noter que Kelly joue en un français parfait dans ce film et qu’il se débrouille bien. J’ai beaucoup apprécié les numéros chantés entre potes de Georges Guetary et Oscar Levant.
« Un Américain à Paris« , est donc un film élégant, poétique et irréel. C’est un film devant lequel je me suis amusé, devant lequel j’ai été ébloui par ce Paris reconstitué, devant lequel je reste admiratif de ces acteurs incroyables. C’est un film démesuré, devenu culte et quand on le découvre, on comprend pourquoi, car même si j’ai un peu de mal avec ce ballet final, il n’en reste pas moins qu’il est étourdissant de mise en scène, et qu’une scène comme celle-là, on n’en trouve plus aujourd’hui. Un film à découvrir pour ceux qui, comme moi, ne l’ont pas encore vu et pour les autres une nouvelle séance ne se refuse pas.
Note : 15/20
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Par Cinéted