avril 19, 2024

Rêves

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Titre Original : Yume

De : Akira Kurosawa et Ishirô Honda

Avec Akira Terao, Mitsuko Baisho, Toshie Negishi, Mieko Harada

Année : 1990

Pays : Japon, Etats-Unis

Genre : Fantastique

Résumé :

Akira Kurosawa dit que ce film est composé de huit rêves: « Soleil sous la pluie », « le Verger aux pêchers », « la Tempête de neige », « le Tunnel », « les Corbeaux », « le Mont Fuji en rouge », « les Démons gémissants », « le Village des moulins à eau »: « Quand il rêve, l’homme est un génie. Il est audacieux et intrépide comme un génie. Voilà ce à quoi je me suis attaché au moment de filmer ces huit rêves. Pour faire un film de ce scénario, il était indispensable de s’exprimer avec audace et sans peur… comme dans un rêve. »

Avis :

Akira Kurosawa fait partie de ces légendes du cinéma, de ceux qui ont fait des œuvres indémodables, qui chaque année convertissent de nouveaux cinéphiles et autres amateurs à leur cause. Si beaucoup de cinéphiles connaissent ses films comme « Les Sept Samouraïs » ou « La Forteresse cachée« , il y en a d’autres qui ont fait beaucoup moins de bruit et sont peu à peu, à tort, tombés dans l’oubli. Au cours de sa longue carrière, il y a un projet qui fut pour le moins étonnant. Un projet qui arriva vers la fin de celle-ci. Un projet « rêvé » qui fut produit étrangement par le grand Steven Spielberg. Une collaboration alléchante donc, qui donna un film différent, avec ses hauts et ses bas, qui a ses côtés captivants, sublimes et puis ses côtés plus chiants aussi. Bref, c’est un film à part, qui sur son ensemble m’a quand même beaucoup surpris.

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Il est très difficile de vous faire un synopsis de ces « Rêves« , car le film n’est pas un film comme un autre. En fait, en regardant « Rêves« , vous allez avoir à faire à huit petits films, comme des courts-métrages, qui sont huit rêves que le réalisateur à fait et qu’il va mettre ici en images pour notre plus grand bonheur. Huit rêves ou cauchemars, qui mélangent habilement obsession, peur, féérie et audace. C’est donc un film que l’on ne verra pas tous les jours au cinéma et qui mérite le coup d’œil.

« Rêves » ou réalité ? C’est bien la question que l’on peut se poser à la découverte de cette œuvre à la fois magique et lourde par moments de son réalisateur. Avec ce film, le réalisateur japonais Akira Kurosawa nous invite à entrer de manière subtile dans son subconscient, dans ses interrogations. « Rêves« , c’est une expérience aussi bizarre que poétique, un film qui nous emporte vers des dérives oniriques mélangeant fantastique et réalité. Akira Kurosawa s’amuse au fil des courts-métrages à expérimenter et livrer ses ressentis sur le monde, l’homme et ses peurs (le nucléaire par exemple qui est montré de manière affreuse, la nature et sa subjugation, belle, riche et imposante). Il touche aussi à l’imaginaire, à l’art avec un très belle rencontre, et puis l’avenir, le passé, le présent. Le tout dans un propos aussi pertinent que bien vu.

Ce qui est incroyable quand on regarde ces « Rêves« , c’est ce moment intense que le réalisateur a réussi à capter. Son film est d’une rêverie absolue, l’atmosphère qui y règne est belle, aussi rêvée que le titre du film nous le laissait imaginer. Sans fil conducteur mis à part le rêve lui-même et ses espoirs et autres craintes, le réalisateur nous emporte dans des tableaux plus ou moins passionnants, le plus l’emportant sur le moins. Chaque « Rêves » est différent, chaque « Rêves » est une réflexion plus ou moins riche sur un propos. Certains sont extraordinaires comme les deux premiers par exemple (« Soleil sous la pluie » et « Le verger aux pêchers« ) qui sont d’une poésie rare et offrent ce que j’étais venu chercher. Puis les cauchemardesques « La tempête de neige« , « Le mont Fuji en rouge » (celui sur le nucléaire, qui est peut-être celui que j’ai préféré sur tout le film) ou « Le tunnel » ont tendance à nous mettre mal à l’aise. Le cinéaste regarde aussi du côté de l’art et part à la rencontre de Van Gogh, qui sera joué avec surprise par Martin Scorsese en personne. Chaque « Rêves » est baigné dans une photographie somptueuse, travaillée, qui donne la couleur, rêve ou cauchemar, sérieux ou amusé, à ces différents moments dans le film.

En fait, l’une des seules choses que j’ai vraiment à reprocher au film, c’est que si dans le fond, le film est une réussite totale, dans sa forme, même si elle est sublime, « Rêves » manque de rythme et c’est vrai que même si j’ai été pris dedans, à plusieurs reprises, j’ai eu la sensation de m’ennuyer un peu. Une baisse de régime, d’intensité, qui fait que certains « Rêves« , même s’ils sont beaux et intéressants à suivre, deviennent un peu longuets. Et c’est très frustrant, car en y pensant, je ne serais pas vraiment capable de dire pourquoi et comment cet ennui se manifeste, le tout étant un beau moment à part de cinéma. Mais le fait est que j’ai ressenti ces lourdeurs. Peut-être en attendais-je trop ?

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Grand-maître, Akira Kurosawa débute sa dernière décennie en éblouissant encore une fois avec un film aussi surprenant qu’onirique. Et malgré les longueurs que j’ai pu y trouver et y reprocher, je dois dire que le film reste tout même très beau à regarder et il vaut amplement la découverte. À aucun moment, je regrette mon achat, bien au contraire, et je pense même le revoir d’ici quelques temps, histoire de voir si ces longueurs persistent ou non.

Note : 14/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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