De : Jim Mickle
Avec Bill Sage, Ambyr Childers, Julia Garner, Kassie DePaiva
Année: 2013
Pays: Etats-Unis
Genre: Horreur
Résumé:
Les Parker sont connus dans le village pour leur grande discrétion. Derrière les portes closes de leur maison, le patriarche, Franck, dirige sa famille avec rigueur et fermeté. Après le décès brutal de leur mère, Iris et Rose, les deux adolescentes Parker, vont devoir s’occuper de leur jeune frère Rory. Elles se retrouvent avec de nouvelles responsabilités et n’ont d’autre choix que de s’y soumettre, sous l’autorité écrasante de leur père, déterminé à perpétuer une coutume ancestrale à tout prix.
Une tempête torrentielle s’abat sur la région, les fleuves débordent. Les autorités locales commencent à découvrir des indices qui les rapprochent du terrible secret des Parker…
Avis:
Cette année au festival du film américain de Deauville, je me suis pris une méchante claque devant « Cold in July » le prochain film de Jim Mickle qui sortira chez nous le 31 Décembre de cette année, et après ce film je n’avais qu’une envie, c’était de découvrir ce que le réalisateur avait fait d’autre. « We are what we are » est le premier film du réalisateur et j’en avais déjà beaucoup entendu parler. Et ça tombait très bien puisque le film présenté à Deauville l’année dernière et qui n’a pas eu le droit à une exploitation en salles vient tout juste de sortir en DVD. Je me suis donc pris ce petit objet en espérant reprendre une deuxième claque et ce fut le cas pendant tout le film qui est d’une parfaite intensité, mais tout ce beau travail a été gâché par le final du film que j’ai profondément détesté, au point qu’il m’en a terni tout le film.
Dans une petite ville sans histoires, la famille Parker est connue pour leur grande discrétion. Famille très religieuse, elle vit dans la paix et le respect du seigneur et toute personne qui connait les membres de la famille peut témoigner. Mais derrière les portes closes de la maison, Frank le patriarche de la famille dirige tout le monde d’une main de fer. Un matin, alors qu’une tempête faite rage dans la région, le corps de madame Parker est retrouvé sans vie. Dans la famille, c’est un grand bouleversement, car Madame Parker avait un rôle crucial et ce rôle revient maintenant à la fille aînée de la famille. La jeune fille ne va avoir d’autre choix que de prendre le relais de sa mère, même si ce rôle lui déplaît au plus haut point. Alors que la tempête fait rage dans la région, le vent et l’eau commencent à semer des indices qui cachent le très lourd et terrible secret de cette famille si discrète…
Troisième film pour le cinéaste américain Jim Mickle, « We are what we are » est un film radical qui jouit d’une ambiance implacable. Comme j’en ai pas mal entendu parler, et que j’ai vu le film suivant du réalisateur, j’étais impatient de découvrir ce film. Et il est pile comme je voulais le voir, c’est-à-dire, noir, glauque, un poil gore et sanglant, dans un style réaliste et mystérieux, avec un bon suspens que j’ai malheureusement trouvé complètement gâché par ce final. Toute l’histoire, et surtout le traitement dans les relations entre les personnages (le père et ses filles), est prenante et riche. Il y a un certain malaise qui se dégage des images. Le réalisateur sait très bien comment nous emmener dans son film, dans son histoire et aussi nous torturer un peu avec le suspens autour des deux sœurs et leurs réactions quand l’une d’elles devra prendre ce fameux rôle, horrible et atroce que tenait la mère de la famille. Mais ce final m’est apparu comme complètement contradictoire, et incohérent par rapport aux caractères des personnages et à l’histoire, elle-même. Je trouve que ça ne fonctionne pas, cela m’a agacé, vraiment presque énervé. Je ne m’y attendais pas, d’ailleurs, il est totalement imprévisible, mais il m’a plus frustré, avec cette impression d’avoir perdu mon temps. Tout le film est subtil, inquiétant, et cette scène m’est apparue comme une provocation, pour faire parler du film, alors qu’il n’en avait clairement pas besoin, puisque c’est un bon film dans le fond et je reste ravi dans un sens de l’avoir vu jusque-là.
La famille Parker est incarnée par de bons comédiens que je ne connaissais pas. L’autorité paternelle est jouée par Bill Sage. Le comédien tient là un rôle agaçant, complexe, on se sait jamais si on doit ou non lui faire confiance et l’acteur l’incarne avec férocité et sadisme. Pour moi, l’une des belles révélations du film, c’est la jeune Julia Garner. C’est la plus jeune de la famille. L’actrice est merveilleuse et tient le rôle le plus intéressant du film.
Je reste donc mitigé sur ce film qui m’a beaucoup déçu au final. Et c’est vraiment dommage, j’étais certain de l’adorer et pendant plus d’une heure vingt, le film tutoyait la perfection et me donnait tout ce que j’étais venu chercher, avec cette histoire et cette ambiance. Mais bon, le final trop tape à l’œil m’a clairement fait sortir de mon film et c’est le cœur frustré que j’ai vu le générique défiler.
Note : 10/20
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Par Cinéted