mars 28, 2024

L’Equipier

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De : Philippe Lioret

Avec Sandrine Bonnaire, Philippe Torreton, Gregori Derangère, Emilie Dequenne

Année : 2003

Pays : France

Genre : Drame

Résumé :

Camille arrive à Ouessant, son île de naissance, pour y vendre la maison familiale qui n’est plus aujourd’hui qu’une maison de vacances. Yvon, son père est mort il y a dix ans et Mabé, sa mère, l’an dernier.
Camille et Jeanne, sa tante, vont passer une dernière nuit dans la maison, une nuit blanche pour Camille qui va y découvrir un secret…
En 1963, un homme est venu faire équipe avec son père, alors gardien du phare de La Jument. Cet homme, blessé au combat en Algérie, bénéficiait d’un « emploi réservé » aux Phares et Balises. Il n’est resté que deux mois, mais son passage a été dévastateur…

Avis :

Philippe Lioret, c’est un peu notre Ken Loach à nous. Ses films sont toujours de belles histoires avec une bonne dimension sociale derrière sans que ce soit moralisateur ou donneur de leçon. C’est pour ça que je le compare souvent au célèbre cinéaste anglais.

Philippe Lioret, pour ceux à qui le nom ne dit rien, c’est le réalisateur de « Je vais bien, ne t’en fais pas » qui valut un César à la belle Mélanie Laurent, c’est aussi lui qui a fait les très beaux « Welcome« , « Toutes nos envies » ou le délirant « Tenue correct exigée« . Puis il y a « L’équipier« , qui est un peu moins connu que ceux cités plus haut et pourtant il n’en est pas moins bon.

J’aime les films de Philippe Lioret et j’étais content de voir un film de lui que je n’avais pas encore vu et cet « équipier » est une belle histoire de désir sur fond de la Bretagne des années 60.

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Ouessant est une petite île de Bretagne. Camille, une parisienne, revient dans la maison de son enfance pour la vendre. Cette maison n’est plus qu’une résidence secondaire et même la mère de Camille n’y vit plus.

Passant la nuit dans la maison, Camille tombe sur un roman. Alors que la nuit passe, elle se plonge dans la lecture de ce livre qui lui rappelle étrangement les paysages de son enfance.

Le livre raconte l’histoire d’un étranger qui arrive sur l’île en 1963. Il y vient pour du travail, revenu de la guerre d’Algérie blessé, il est maintenant handicapé. Il a été muté sur l’île pour y tenir le phare de la Jument avec Yvon le père de Camille. L’homme ne va rester que deux mois, mais il va avoir le temps de bouleverser la vie de quelques personnes.

Si je devais faire une liste de mes cinéastes français préférés Philippe Lioret serait dedans. J’ai vu presque toute sa filmographie et il n’y a pas un film que j’ai trouvé mauvais dedans. Bien sûr, il y en a certains que je préfère par rapport à d’autres, mais dans l’ensemble c’est toujours du bon cinéma que nous offre ce réalisateur. C’est donc confiant que je me suis lancé dans « L’équipier » film romanesque avec en toile de fond la Bretagne des années soixante et un métier aujourd’hui révolu auquel le réalisateur rend aussi hommage. Et comme à l’accoutumée, le réalisateur a comblé toutes les attentes et nous a livré un film assez simple dans son intrigue, mais qui jouit d’un souffle presque épique et d’un charme naturel qui fait qu’on se laisse bercer par cette histoire d’amour jamais vraiment vécue.

« L’équipier » parle d’une histoire d’amour, mais pas que de ça, c’est aussi de l’acceptation d’un autre, cet étranger qui débarque en ville et qui est mal vu, dans un village où tout le monde se connait. C’est un film qui parle et qui rend hommage à une certaine culture, à des gens, à une époque révolue, à un métier révolu, celui de gardien de phare. Philippe Lioret s’est bien documenté sur la vie de ces gens et nous décrit bien ce quotidien, sans que ce soit plombant ou bien lourd, non il le glisse intelligemment dans son récit et du coup le film a un vrai fond aussi bien qu’une vraie et belle histoire.

Philippe Lioret nous a fait aussi un très beau film dans sa réalisation intimiste et romanesque. Le film est sublime, il y a des images et des scènes magnifiques. Les paysages sont superbes, le réalisateur met très bien en valeur la région dans laquelle il a posé sa caméra. Les scènes en mer et dans le phare sont belles et celle de tempêtes sont impressionnantes, fortes et réalistes.

Le film n’est jamais ennuyant, même s’il est intimiste, le réalisateur lui insuffle un sacré souffle et une sorte de tension amoureuse qui fait qu’on ne décroche pas. Dans un sens, le film m’a fait un peu penser au chef-d’œuvre de Wong Kar-Wai, « In the Mood For Love« , car tout est dans le désir et le non-dit ici.

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Philippe Lioret s’est encore une fois très bien entouré pour son film. Les acteurs qu’il a choisis sont excellents dans leur personnage. Si j’ai beaucoup aimé Sandrine Bonnaire, Gregori Derangère, Emilie Dequenne, Anne Consigny et Martine Sarcey très bons, je dois dire que Philippe Torreton m’a encore une fois épaté. L’acteur est tour à tour lumineux ou bien fermé. Il est touchant autant qu’il peut être détestable au début du film. C’est un acteur que je connais mal, mais qui me captive à chaque fois que je le vois.

Je suis donc ravi d’avoir vu ce film. Sans que ce soit le meilleur de Philippe Lioret, ça sera difficile de faire mieux que son « Welcome« , ce film est un joli moment de cinéma à découvrir, pour son lieu, son époque et son histoire.

Note : 15/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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