De : Pat Corbitt
Avec Leighanne Littrell, Robin Sachs, Al Sapienza, Mark Sheppard
Année : 2002
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Résumé :
La folie des hommes est sans limite : à la recherche de l’or noir, le pétrôle, une entreprise avide d’argent décide d’exploiter les ressources enfouies au coeur de l’antarctique. La plate-forme de forage Colossus, la plus grande ayant jamais existée, est alors construite. Hélas… Sous la couche de glace millénaire, au fin fond de l’océan, ils vont réveiller le roi des prédateurs marins, endormis depuis des siècles : le légendaire Carcharodon Megalodon, l’ancêtre du grand requin blanc…
Avis :
Comme un grand nombre de prédateurs, le requin fait partie des animaux que l’être humain craint le plus, au même titre que le crocodile, la pieuvre géante ou encore l’ours. Il est donc assez logique que des producteurs peu scrupuleux tentent de jouer sur la peur de ces animaux en faisant des films d’horreur. Et malheureusement, ils ne sont pas nombreux à tirer leur épingle du jeu. On pourra noter le chef d’œuvre de Spielberg avec Les Dents de la Mer, considéré comme le premier blockbuster ou encore La Mort au Large d’Enzo G. Castellari qui n’est pas trop mal. Pour le reste, on peut facilement passer son chemin, car beaucoup de bouses ponctuent la filmographie du squale. La faute surement à The Asylum qui a ridiculisé plus d’une fois le grand blanc à lui donnant des tailles improbables et des effets spéciaux dégueulasses. Du coup, entre des combats contre des pieuvres géantes, une transformation avec des tentacules ou avec un humain (Creature, Sharkman), pris dans une tornade (Sharknado) ou encore en mode fantôme (Ghost Shark), le requin ne fait plus peur du tout. En 2002 sort alors Killing Sharks (le titre original étant Megalodon) et il fait partie de ces films que l’on a envie d’aimer mais qui finissent en eau de boudin. Explication.
Non, ceci n’est pas une bite.
Le scénario se pose sur quelque chose de totalement possible. Un riche industriel fait construire la plus grande plateforme pétrolière du monde proche de la banquise. Cette méga structure va pouvoir aller chercher le pétrole encore plus profondément que toutes les autres plateformes. Une équipe de journaliste se rend alors sur les lieux pour faire des interviews de l’équipe et du riche bonhomme. Alors qu’un tuyau se bouche, les hommes en ressortent un poisson préhistorique que tout le monde pensait disparu. Malheureusement, en creusant, les hommes va percer à jour une immense cave où vit encore des animaux préhistoriques et fluorescents. Malheureusement, cette crevasse cache aussi un requin de plus de 19 mètres de long, un Mégalodon, l’ancêtre du requin blanc. Et ce gros machin va attaquer la plateforme. On voit bien que le départ du pitch est très crédible, mais c’est la suite des évènements qui va se corser.
En effet, la première heure du métrage est assez agréable. Sans casser des briques, on observe tout ce petit monde s’activer sur la plateforme, entre les amitiés et inimités et on se prendra d’affection pour deux personnages, un peu plus érudit et spiritueux que les autres. Les effets spéciaux ne sont pas trop moches, utilisant le cel shading pour noircir les contours et rendant le tout plus crédible. La première attaque de poisson est réussie et on ne s’y attend pas, surtout que l’on sait que ce n’est pas le requin. Tout ça n’est pas non plus extra, mais ça reste divertissant et sans aucune surenchère. Le meilleur passage est lorsque les deux personnages les plus intéressants tombent dans la caverne et découvrent tous les nouveaux animaux. C’est très beau et franchement réussi. Malheureusement, cette joie sera de courte durée, car dès l’apparition du requin, c’est la catastrophe.
Les effets spéciaux seront vraiment moches ne rendant aucunement hommage à la bestiole qui se déplacera de manière lourde et pataude. Les différentes attaques seront de très mauvais gouts et ne susciteront aucun intérêt pour le spectateur qui restera de marbre devant son écran. Le pire étant l’attaque de la glace, où l’on dirait une grosse bite turgescente qui transperce une croute de glace. Toute la crédibilité du film part à vau l’eau et c’est bien dommage. D’ailleurs le requin suffit à lui seul pour faire trembler la structure et menacer de la faire s’écrouler. Pas très crédible comme situation. D’autant plus que tout s’enchaîne à grande vitesse et sans grande cohérence, comme le crash de l’hélicoptère qui n’est là que pour tuer quelques personnages.
Au niveau du casting, hormis Robin Sachs, le reste n’est peuplé que d’inconnus au bataillon. Si les deux gros du film jouent comme des balourds, le reste est plutôt intéressant. La plupart des acteurs évitent la surenchère et essaye d’être le plus crédible possible. Difficile de l’être pour le « héros » du film avec ses cheveux peroxydés et ses cicatrices sur tout le corps, mais il reste attachant et c’est bien là l’essentiel. Même chose pour sa copine, qui a un côté ésotérique, mais qui demeure touchante. Alors certes, ce n’est pa la panacée, bien au contraire, comme le caméraman qui déboule en antarctique avec un short, mais ça reste relativement honnête. C’est vraiment le requin qui pose un gros problème.
Au final, Killing Sharks n’est pas un nanar comme les autres. S’appuyant sur quelque chose de crédible, il propose un spectacle qui tombe à l’eau dès l’apparition première du requin en question. Loin d’être convaincant, le film est tout de même agréable dans sa première heure et possède un certain capital sympathie. Mais c’est bien tout, et la sympathie ne fait pas tout dans le cinéma…
Note : 07/20
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Par AqME