De : Matthew Spradlin
Avec Judd Nelson, Ben Browder, Marc Donato, Ali Faulkner
Année: 2012
Pays: Etats-Unis
Genre : Horreur
Résumé :
Des étudiants collés après les cours sont pris à partie par un psychopathe qui ne tarde pas à les massacrer les uns après les autres…
Avis :
Le slasher est un genre qui fut fort répandu durant les années 2000. Largement remis au gout du jour grâce à Scream de Wes Craven, ce genre s’est vu décliné sous plusieurs emballages, mais toujours avec le même bonbon à l’intérieur. On peut citer Souviens-Toi l’été Dernier, Urban Legend, Cherry Falls, et j’en oublie certainement, mais malgré des meurtres différents, des lieux différents, des mobiles différents, tous ces films semblaient semblables. Ce genre, qui plaisait fortement aux adolescents de l’époque traversa même les frontières et certains s’y cassèrent la gueule. La France avec Promenons-Nous dans les Bois, l’Allemagne avec Flashback et même l’Autriche avec Dead in 3 Days, tous s’y sont essayés et se sont cassés la figure. Du coup, ce genre a plus ou moins décliné au fur et à mesure des années. Mais comme l’imagination, aussi infinie soit-elle, est construite par nos influences, le slasher revient par petite dose, parfois de très bonne manière avec Cold Prey, film norvégien fort recommandable, et parfois de manière assez moyenne avec Scream 4. A quelle sauce va être mangé Bad Kids go to Hell, nouveau slasher américain ? Le film a-t-il un avenir ? Est-il réussi ?
Toi, le chroniqueur, t’es viré !
L’histoire de Bad Kids Go to Hell est assez simple dans son ensemble. Six élèves issus de familles riches sont en colle juste avant la rentrée des classes. Ils sont alors enfermés durant six heures dans la nouvelle bibliothèque. Mais au bout de quelques minutes, les égos vont se confronter et les élèves vont se détester. De plus, une légende veut que cette bibliothèque soit construite sur l’ancienne maison d’un vieil indien décédé. Les élèves vont donc croire que le lieu est hanté. Bien entendu, comme il s’agit d’un slasher, la fin relève du twist final et le scénariste et réalisateur espère nous prendre par surprise. Malheureusement pour lui, ce ne sera pas le cas, et cela pour plusieurs choses. Tout d’abord, il faut parler de la réalisation. Classique, elle n’inspirera personne, et visiblement, pas même le réalisateur. On essaye vainement de jouer sur certains codes, on essaye d’y mettre un peu de fantastique, mais rien ne marche vraiment car le film ne va pas au bout des choses. Du coup, on s’emmerde royalement et il ne se passe quasiment rien. D’autant plus que le film ne veut pas se prendre au sérieux, un peu à l’image de Détention, avec un musique rock ou électro, avec des ralentis bad ass lors de la présentation des personnages, mais rien ne marche vraiment, car on a déjà vu cela des tas de fois et que l’on sent un véritable tâtonnement dans la démarche.
Ensuite, les personnages sont vraiment détestables. Le pseudo héros possède un secret bien caché (et qui ne sera jamais révélé), mais en dehors de cela, il est vraiment insupportable et tellement lisse que même un morpion glisserait dessus. Le reste des personnages rentrent dans tous les clichés possibles entre le black sportif blessé, le jeune arabe multimillionnaire, la gothique qui fait du spiritisme et qui s’en fout de tout, la blonde bimbo et cheerleaders ou encore l’intello de base, on peut dire que le scénariste ne s’est pas foulé. Relativement mal joué, tous ces personnages sont aussi charismatiques que mon cul sur une commode et passe pour des demeurés. Pire que tout, leurs réactions sont absolument idiotes et incohérentes. Pourquoi le black planque un flingue dans son plâtre ? Et pourquoi tire-t-il dans le vide à un moment ? Mais encore plus médiocre, pourquoi les jeunes ne suivent-ils pas jusqu’au bout le conduit d’aération ? Bref, la débilité à l’état pur.
On peut aussi parler de la vacuité du scénario. On voit de suite qu’il y a un lien entre tous ces personnages, et c’est surement cela qui doit nous tenir en haleine. Mais les flashbacks incessants sont très mal foutus, n’apportent pas grand-chose à part de montrer que tous ces étudiants sont liés entre eux, et en plus ils cassent le rythme. Et déjà qu’il était mou, le film en devient très ennuyeux. Ensuite, on voit rapidement que l’un des personnages n’est pas normal, qu’il ne fait pas partie de la liste de parents riches. L’omniprésence des cafards restent un mystère et le choix de les représenter en images de synthèse est dégueulasse. La fin est d’une nullité affligeante, présentant un double twist inutile et improbable. Concernant les effets gores, il n’y en a pas beaucoup, hormis un type qui se plante une béquille en travers le cœur et ce dernier reste sur le haut de la béquille. Scène qui devient ringarde par la pression qu’exerce une nana dessus pour en faire gicler du sang sur sa gueule. Pour le reste, on repassera, car c’est très mauvais ou de très mauvais gout.
J’ai envie que tu me bouffes la chatte !!!!
Au final, Bad Kids Go to Hell est un navet infâme. Mal écrit, mal joué, mal réalisé et qui ne réserve absolument aucun moment de frayeur ou de suspens. On attend que le temps passe en espérant voir un rebondissement qui ne viendra jamais. Avec une musique tapageuse, un aspect faussement cool, le film se fourvoie dans une surenchère de vide par la vide sans rien proposer d’innovant. Il en résulte un trou noir qu’il faut éviter à tout prix et qui lorgne du côté de Avril Sanglant pour la qualité désuète et ringarde.
Note : 02/20
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Par AqME