Avis :
Comment se faire une place dans le domaine du Power/Death Métal, genre tenu par des tauliers qui laissent peu de place à petit nouveaux ? D’abord assez peu connu du grand public s’intéressant un petit peu au métal, hormis des groupes comme Children of Bodom, le power/death s’est vu démocratisé par la venue de Guitar Hero et la chanson culte de DragonForce, Through the Fire and Flames. Par la suite, plein de petits nouveaux groupes, principalement européens, sont venus se greffés au genre, essayant d’apporter quelques nouveautés ou quelques mélanges, histoire de se démarquer. Mayan part avec un petit avantage, puisque le groupe est néerlandais, pays relativement fortiche en fromages, mais aussi en métal. Formé en 2010 par un membre du groupe Epica, la formation signe un contrat avec Nuclear Blast l’année suivante et sort son premier skeud, Quarterpast. Avec des noms prestigieux comme Simone Simons, la charmante chanteuse du groupe Epica, le groupe signe un album qui reste malheureusement trop discret. Perdant son bassiste en cours de route, il est remplacé par l’ancien de Delain, autre groupe fort sympathique de Métal Symphonique. C’est en janvier 2014 que sort Antagonise, deuxième album de la formation et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce groupe a déjà tout d’un grand.
Le skeud démarre avec Descry, un morceau purement symphonique qui n’annonce pas forcément la couleur de l’album dans sa globalité. En effet, on entend un titre plutôt Power métal, rappelant les morceaux épiques que l’on peut entendre dans les films de Fantasy. Ce qui ne sera pas le cas du titre suivant, Bloodline Forfeit, qui est brutal, rapide, avec une grosse voix gutturale. La double pédale est de rigueur, les riffs sont agressifs et les litanies en fond rajoutent à l’aspect Death Métal. Mais le groupe n’est pas dupe est sait qu’il faut innover pour percer, c’est pour cela que des passages en chants clairs seront présents et iront chercher vers le Power. C’est intelligent et forcément accrocheur. Burn Your Witches continue dans ce style, allant plus loin dans le chant clair avec quelques incursions de growl bien senties. Sauf que le titre va plus loin dans le solo de guitare qui est démentiel, pour reprendre sur quelque chose de purement violent et très rapide. Il s’agit certainement d’un des meilleurs titres du skeud, avec un refrain bien entêtant. Redemption – The Democracy Illusion part plus vers le death mélodique, avec un rythme un poil plus lent que les deux morceaux précédents et la présence plus prégnante d’instruments classiques. Le plus gros bémol de ce titre, c’est la voix féminine qui n’est pas forcément adaptée ou encore la longueur du titre, plus de six minutes, empêchant une mémorisation efficace de toute la mélodie. Après une longue intro pas forcément essentielle, le titre suivant, au pseudonyme bien trop long, Paladins of Deceit – National Security Extremism – Part 1, demeure assez sympathique et renoue avec la vitesse du départ. C’est bien scandé, on a envie de headbanger et malgré la longueur du titre (tout est long dans ce morceau), il reste plus accrocheur que le morceau précédent, délimitant bien son refrain du reste de la compo. Lone Wolf est un titre plus complexe et plus agressif dans son ensemble. Les growls sont encore plus gutturaux, les passages en chant clair sont plus calmes mais avec une certaine lourdeur. Le problème, c’est que le titre est un peu noyé dans la masse avec toutes les mélodies déjà présentes et il aura du mal à agripper l’auditeur.
En milieu d’album, on trouve Devil in Disguise, et c’est un titre très classique dans sa structure, mais vraiment très efficace. Le refrain est entêtant, les rythmiques relativement puissantes, même si elles restent moins percutantes que dans les titres du début et le chanteur laisse vraiment éclater sa voix sur des passages plus hauts. C’est là aussi l’un des titres les plus agréables du skeud. Insano fait office de petite pause bucolique et mélodique, avec la chanteuse du groupe qui laisse éclater sa belle voix au sein d’une guitare acoustique. C’est assez sombre, mais c’est vraiment beau et on pourra presque placer ce morceau au même niveau qu’un Nightwish ou un Within Temptation. C’est alors que déboule Human Sacrifice, le morceau le plus bourrin du skeud, mais qui reste relativement audible malgré les gargarismes et la double pédale omniprésente, saturant le son au maximum. Cela reste intéressant, et encore un fois permet au groupe d’étaler toute sa palette de rythmiques et de talent. La touche féminine est parfaitement adaptée, livrant un morceau sévèrement burné mais d’une grande technicité et d’une grande variété. Enemies of Freedom est un titre long, assez classique et qui ne sortira pas du lot malgré son efficacité car sa longueur lui porte préjudice. Alors bien évidemment, c’est maîtrisé et cela s’écoute bien, mais il ne restera pas en tête contrairement à d’autres titres du skeud. Capital Punishment rentre dans la même catégorie, tout en restant encore plus classique. Enfin, l’album se clôture avec Faceless Spies – National Security Extremism – Part 2, et c’est un morceau qui dépasse allègrement les 8 minutes et qui reste parfaitement maîtrisé, regroupant tout ce que le groupe sait faire entre des riffs agressifs, des instruments classiques ou encore une alternance chant clair, growl et passages féminins.
Au final, Antagonise, le dernier album de Mayan, est un très bon album qui alterne entre Power et Death métal. Si l’album est très long et que cela dessert certains titres, l’ensemble est vraiment satisfaisant, montrant que ce groupe en a sous la double pédale et qu’il peut se faire une place dans le panthéon des groupes marquants de ce genre.
- Descry
- Bloodline Forfeit
- Burn Your Witches
- Redemption – The Democracy Illusion
- Paladins of Deceit – National Security Extremism – Part 1
- Lone Wolf
- Devil in Disguise
- Insano
- Human Sacrifice
- Enemies of Freedom
- Capital Punishment
- Faceless Spies – National Security Extremism – Part 2
Note: 16/20
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=l1yzkJIZvFY[/youtube]
Par AqME