Je ne suis pas trop fan de Muse. Si j’ai adoré leurs deux premiers albums pendant mon adolescence (Showbiz et Origin Of Symmetry), j’ai cependant nettement moins accroché à ce qu’ils ont fait par la suite. Pas que je n’aime pas, mais je préférais ce qu’ils faisaient avant. Tout le contraire de ma femme. Elle a découvert Muse il y a quelques années et elle kiffe ce groupe à mort. Elle s’est longtemps tâté de prendre des places et, finalement, la situation financière de ce moment-là ne s’y prêtait pas et voilà encore une occasion de voir son groupe préféré qui lui passe sous le nez. Quelques jours avant le concert, elle trouve des places à vendre et la passion a pris le pas sur la raison, elle a pris trois places, une pour elle (forcément), pour moi et le plus grand de ses fils.
A la base, j’étais plutôt réticent, le concert a lieu un mardi, je finissais le boulot à 18h00, il y allait avoir des bouchons, … mais après tout, ça faisait longtemps que je n’avais pas fait des concerts et puis Muse, ce n’est pas non plus une purge à écouter.
Nous voici donc parti mardi à 18h00 après le taf, on arrive au parking à 20h30 (je l’avais dit qu’il y allait avoir des bouchons), la chaleur intense me fait avaler quelques bières entre le parking et l’entrée du site, me rappelant les concerts de mon adolescence (Eths, Cradle Of Filth, Marilyn Manson, Black Bomb A, Indochine, …). Après une bonne demi-heure de marche, nous voilà sur le site, à peine le temps d’aller acheter des t-shirt pour la famille et les amis et de nous avancer vers la scène que le concert commence, à croire qu’ils nous attendaient.
Des écrans géants surplombent la scène, des images psychédéliques, des effets pyrotechniques, quelques mises en scènes bien pensées, … Il faut dire ce qu’y est, le show du trio anglais en met plein la vue. Si je ne suis pas très familier avec leur récente discographie à l’exception de ce qui passe sur les ondes, il faut reconnaitre que le début est très entraînant, je guette un début de pogo quelque part, mais c’est le calme plat.
Et la prestation du groupe, qu’en est-elle ? Muse a, selon moi, effectué le minimum syndical. Si l’on ressent toujours le même plaisir de faire crier les guitares, le show semblait bien trop conventionnel, un peu comme une répet’ géante pour leur prochaine date, le Stade De France qui aura lieu le samedi suivant. Attention, ce n’était pas nul, loin de là mais il manquait ce petit grain de folie qui enivre les artistes lors des grosses dates.
Si nous étions un peu loin pour contempler pleinement le show scénique, les écrans géants sont là pour nous narrer les événements qui se passe a des dizaines de mètres de nous, a grand renforts d’effets spéciaux (l’amusante chorégraphie de caricatures de Hollande, Merkel, Poutine, Obama et ô surprise, notre premier ministre belge, Elio Di Rupo est unique en son genre).
La mise en scène va de surprise en surprise. Tour à tour, on découvre une ampoule volante, un robot géant, ou un homme d’affaire complétement déjanté… En ce qui concerne la set-list, j’étais tout heureux d’entendre les anciens morceaux que sont New Born, Bliss ou le monumental Plug In Baby, plus un petit bonus rien qu’à nous deux, la chanson Unintented, que je lui avais interprété de ma belle voix mélodieuse et cristalline lors de notre mariage (mais quelle idée m’a pris de vouloir chanter cette chanson que j’ai complétement massacrée).
Les nouvelles chansons du trio n’ont, selon moi, pas le même impact. Elles semblent être des tubes en puissances, destinées aux concerts live, là où leurs premiers morceaux se voulaient plus personnels (notamment sur le premier album)
En résumé, j’ai tout de même passé une bonne soirée, si le show n’a plus rien à voir avec leurs concerts du début (on avait parfois plus l’impression d’assister à un spectacle son et lumières qu’a un concert de rock), il reste techniquement très bien foutu bien que tous ces artifices éclipsent la performance du groupe sur scène. Un bon spectacle, mais qui ne valait surement pas ses 75€ d’entrée !
Par Trasher