mars 27, 2023

Le Cave se ReBifff – Jour 1

Hé oui, me revoilà à Bruxelles avec mon BIFFF et mon couteau, bien décidé à voir le maximum de films, malgré mon temps de présence réduit, et à vous orienter vers les meilleurs (et fuir les pires).

 

Le BIFFF, pour les incultes et les fans de Claude Lelouch qui nous lisent par milliers, c’est le deuxième plus gros festival de films de genre en Europe, et une véritable institution en Belgique. La preuve, cela fait maintenant 6 ans que le prestigieux Palais des Beaux-Arts accueille l’événement (une véritable promotion après les années passées dans les conviviaux mais inadaptés Passage 44 et Tour & Taxis) sans craindre la horde de spectateurs fous-furieux qui descendent des litres de bière au bar et mettent les salles sens dessus-dessous avec des gimmicks légendaires (ils hurlent à la mort à la moindre apparition de lune et crient « la porte ! » dès qu’un personnage ouvre une porte) quand le film est mauvais.

Et ces spectateurs nous auront été d’un grand secours pendant la projection de Beyond the Gates en ouverture, qui me donne envie de citer le magicien le plus célèbre de la Terre du milieu : Fuyez pauvres fous !

 

Le BIFFF, c’est quand même environ 150 films, deux sélections de thrillers (compétition et hors-compétition), une compet européenne, internationale, et 7ème orbite pour les films étranges, plus des films hors-compétition, des sélections de court-métrages, de la rétro depuis quelques années, un concours de maquillage et de bodypainting, ils proposent le nouveau De la Iglesia en clôture, et The Girl with all the gifts (qui avait fait grand bruit à Gerardmer) en ouverture en salle 1, et la salle 2 est obligé de se tarter Beyond the Gates !

C’est inadmettable !

Beyond the Gates, premier film de Jackson Stewart, qui avait pourtant fait ses armes avec la série Supernatural, et des courts aux noms aussi alléchants que Ninja Master 4 : The Possession et Sex Boss, est vendu comme un mélange entre Jumanji et Hellraiser, dans un vibrant hommage aux 80’s. Laissez-moi vous dire que l’hommage vibre si fort qu’il se casse rapidement la gueule.

Pourtant l’idée de voir des gus étrenner un Atmosfear un peu trop réaliste en fouillant le vieux vidéoclub de leur père disparu avait de quoi intéresser. La présence au générique de Barbara « Re-animator » Crampton en ersatz du Maître des clés, et pour les plus déviants de Sara Malakul Lane (qui trimballe son talent, voir sa paire de talents, dans les productions Asylum, et qu’on a pu voir dans le récent remake de Kickboxer) finissait d’appâter le chaland.

Encore fallait-il que le film ait quelque chose à raconter. À ce niveau-là, c’est raté, puisque le film ne raconte rien. Strictement rien. En lieu et place de Jumanji on a droit à deux effets gores assez propres mais au service d’aucune péripétie (pas d’épreuve ici, il suffit de récupérer des clés à l’intérieur de personnes, histoire de faire gicler un pu d’hémoglobine), et pour tout Hellraiser un portail dans une cave éclairé par des spots roses et bleus. On attendait un jeu sanglant et rythmé, les protagonistes passent le plus clair de leur temps à reculer, à tergiverser, à refuser de jouer voir à… aller se coucher, au lieu de faire avancer l’histoire.

Du coup, de scénario il n’y a point dans ce joli film de couloir neurasthénique, pas plus que d’idées de réalisation, quant aux acteurs, à part une Barbara Crampton qui peine à trouver une aura angoissante, ils sont incroyablement mauvais, ayant oublié toute notion de subtilité, pas aidés par des dialogues qui se contentent du minimum syndical, à base de « c’est quoi ce truc », « je ne sais pas » « je ne veux pas jouer » et autre « qu’est-ce qu’on fait maintenant ».

Bref, une catastrophe à tous les niveaux, chère payée pour une ouverture de festival, mais qui rassure sur un point : le reste de la programmation ne pourra qu’être mieux.

 

Et entre les habituels thrillers asiatiques et hispaniques, gage de qualité, les nouveaux Bornedal, Wheatley, Sono, Du Welz, Valette, Dante Lam, Chow, Shimizu, Nishimura, Maas, Mendez, les films des fils Brosnan et Gibson, plus quelques blockbusters russes, il y a de quoi faire !

Par Corvis

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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