juin 8, 2023

Le Cri du Cannivore

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Et oui, ça y est, c’est parti, ça commence aujourd’hui, c’est le festival de Caaaaaanes ! (comme dirait le Capitaine Kirk).

J’y serais logiquement jusqu’au 20 (pas plus, oui j’ai des obligations professionnelles moi monsieur), et je compte bien vous parler de ce qui s’y passe, donc les loulous, je vous fais un petit topo, voilà comment ça va se passer.

Le Festival de Cannes est tellement touffu (pas de vannes sur les mamans, je vous vois venir), qu’il me serait impossible de faire un gros compte rendu chaque jour. Je garde ça pour mon retour, où vous aurait droit à une review en bonne et due forme, avec tous les films et évènements qui m’auront marqué (en bien ou en mal) durant cette quinzaine.

Ceci dit, vous aurez quand même droit à un petit quelque chose chaque jour, qui se divisera en deux parties.

Tout d’abord, tôt dans la journée (probablement le matin), le Cri du Cannivore prendra le pouls cannois, avec trois rubriques :

La Bande-annonce du Jour (histoire de vous faire partager un peu ce qui est projeté ici) (en dehors des projections corporelles généralement assez dégoûtantes)

Le programme du Jour (histoire de vous faire vivre l’enfilade – j’ai dit arrêtez avec les jeux de mots vaseux !! – de films comme si vous y étiez) (et j’en profiterais pour vous faire un petit topo de ce qui devrait être mon programme)

L’anecdote du Jour (histoire d’élargir – ça suffit maintenant ! – votre vision du festival avec les moments les plus fous, émouvants, croustillants de son histoire)

Et le lendemain, au lieu de multiplier les articles, on mettra le précédent à jour, histoire d’avoir un vrai petit compte rendu rapide, et de comparer le programme avec ce qui s’est réellement passé dans ma vie de festivalier à paillette. Strass, Cannes… (comme dirait Dominique).

C’est bon, vous avez tout pigé ?

Alors c’est parti !

Au menu aujourd’hui, des ados à problèmes, un festival avorté, et le temps de se mettre à la page.

 

La Bande-Annonce du jour

Ouverture oblige, ce ne sera pas compliqué de choisir un trailer pour vous faire découvrir un film en ou hors compet. Et pour cause, il n’y en a qu’un, et il est la seule attraction de la soirée.

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Pour ceux qui n’étaient pas encore au courant, il s’agit de La Tête Haute, d’Emmanuel Bercot, soutien de talent de Maiwenn LeBesco sur Polisse, et surtout réalisatrice à part entière, notamment de l’impressionnant Mes Chères Études qui creusait le sujet de la prostitution étudiante pour boucler les fins de mois.

La Tête Haute narre le combat difficile d’une juge pour enfant pour aider un gamin désœuvré et convaincre sa mère de l’importance de l’éducation. Un film décrit comme brutal et puissant, qui tranche avec les habituelles ouvertures glamour, comme Grace de Monaco l’année précédente ou Gatsby le Magnifique en 2013, qui faisaient la part belle aux stars et aux fanfreluches.

Je n’irai pas le voir, d’abord parce qu’accéder à l’ouverture quand on est accrédité presse web comme moi, c’est mission impossible (surtout que je n’ai pas de nœud pap), et puis aussi parce que je suis complètement vanné et que j’ai une semaine chargée à préparer.

Mais que cela ne nous empêche pas de vous faire profiter de la bande-annonce, pour vous donner envie de découvrir le film une fois celui-ci sorti en salle.

 [youtube]https://www.youtube.com/watch?v=9p08w95qQj4[/youtube]

Le Programme du Jour

Ça va aller vite, à part l’Ouverture, il n’y a rien d’autre à faire (enfin si on peut se baigner quand même, c’est la Côte d’Azur que diable, mais il fait pas si beau).

Le Marché du film n’a pas encore ouvert, les autres sections n’ont pas entamé leurs projections, bref ce n’est pas encore l’effervescence coutumière de la Quinzaine.

L’occasion pour moi de vous faire un petit topo de ce que vous pouvez trouver au festival, histoire d’y voir plus clair.

Le Festival de Cannes, c’est d’abord 4 sections.

La Programmation officielle d’abord, celle qu’on connaît tous, et qui remet la Palme d’or, et aussi les sections parallèles, La Quinzaine des réalisateurs (la seule à être accessible au public et à proposer une billetterie), Un Certain Regard, et la Semaine de la Critique.

Ce qui fait donc quatre fois plus de possibilités de voir des films.

Mais ce n’est pas tout ! Il y a aussi la sélection de l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion), qui propose une sélection de 9 films encore sans distributeur, et aussi Cannes Classics, l’occasion de revoir sur grand écran des films cultes ou rares, des grands classiques ou des chef-d’œuvres oubliés. Et bien sûr, pour les amateurs, les sélections de court-métrages, qui eux aussi concourent pour une Palme d’Or (une Palminette quoi).

Il y a aussi des séances spéciales, et des films hors-compétition, juste là pour le plaisir des yeux, des poses devant les photographes et des conférences de presse. Cette année, Mad Max fait crisser les pneus, Pixar met ses émotions à rude épreuve, et Gaspar Noé balance la purée en marchant avec Love sur les plates-bandes (huhu) de Lars Von Trier et son Nymphomaniac.

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Et puis il y a le cinéma de la plage. Ahhhh, regarder un film sur un transat, les pieds dans le sable, avec le léger reflux de l’eau comme bande-son supplémentaire… Un cinéma de plein air, pour tous, même les passants, qui propose chaque soir un film culte dans tous les genres (Hotel du nord, Terminator, le Grand Blond avec une chaussure noire…), voire une avant-première puisqu’on aura droit cette année à Enragés, remake français du Chiens enragés de l’immense Mario Bava.

Qu’est-ce que j’oublie…

Ah mais bien sûr, probablement l’événement le plus important du festival pour les professionnels du monde entier, j’ai nommé le Marché du film !

Des centaines de mètres carrés de moquette dédiés au cinéma, du plus noble au plus bigarré, où se côtoie les nouvelles vagues asiatiques et les productions branques d’Asylum ou Nu Image, les futurs blockbusters américains et les petites comédies congolaises, bref, tout ce qui fait le cinéma mondial est là, et les projections sont innombrables.

Encore faut-il pouvoir y assister, certes, celles-ci étant (forcément) prioritairement destinées aux distributeurs, producteurs, exploitants de salles et programmateurs de festival (mais j’ai bon espoir de pouvoir m’incruster en tant que journaleux), mais quand c’est le cas, le choix est vertigineux, et vous emmène aux quatre coins de la ville comme dans un jeu de piste.

Le festival officiel, plus les sélections parallèles, monopolisent à eux seuls 7 salles (Le Grand Théâtre Lumière, la salle du Soixantième, les salles Bunuel, Debussy, Bazin, le Théâtre Croisette et l’Espace Miramar).

Mais pour le marché, ce sont des dizaines et des dizaines de salles, régulières ou éphémères, qui poussent dans la ville comme des champignons, dans le Palais des festivals, dans les cinémas de la ville, souvent même dans les salles de conférence des hôtels reconverties en salle de projection.

Bref, une véritable orgie…

Et si on rajoute les animations, la musique, les affiches géantes et le charme un peu superficiel mais plus grand que nature de l’ambiance générale, impossible de s’ennuyer.

J’en ai déjà l’eau à la bouche.

Vivement demain…

 

L’Anecdote du jour

Aujourd’hui, c’est l’Ouverture donc, une ouverture originale, et on est sûr que ça va bien se passer. Ca semble logique. Mais faut dire que ça n’a pas toujours été aussi joisse…

A la fin des années 30, la France refuse de laisser les gouvernements fascistes Allemands et Italiens faire de l’entregent pour placer leurs productions à la Mostra de Venise. Alors que Goebbels inaugure le festival transalpin, Jean Zay, alors Ministre de la Culture, décide de créer un Festival International du film en France.

En 1939, et alors que le film de propagande Nazi Les Dieux du Stade, de Lena Riefenstahl a remporté un prix à Venise l’année précédente, Louis Lumière accepte de devenir le premier Président du festival, qui se déroulera à Cannes en septembre. La première édition de ce qui deviendra le plus grand festival de Cinéma du monde est prête, adoubée par l’un des inventeurs du 7e Art.

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Cette première édition est largement soutenue par les gouvernements Français, Britanniques et Américains, qui voient là le moyen d’empêcher les fascistes d’imposer leurs vues sur le cinéma Européen. Christian-Jaque, Julien Duvivier et Jacques Feyder, entre autres, représenteront la France. Hollywood, alors en pleine âge d’or, n’y va pas de main morte, avec rien moins que Victor Fleming (Le Magicien d’Oz), Cecil B. DeMille et Sam Wood envoyés par les studios pour montrer que l’American Dream n’est pas qu’un mythe. Mieux, la Metro-Glodwyn Meyer affrète un paquebot rempli de stars (Tyrone Power ou Gary Cooper par exemple), et les Américains prévoient de lancer des fêtes dantesques. Notamment en projetant de construire une réplique de Notre-Dame de Paris sur la plage de Cannes (!!!).

Seulement, le 1er septembre 1939, date d’ouverture de la compétition, les troupes d’Hitler envahissent la Pologne. La Seconde guerre Mondiale est sur le point de commencer,  le premier Festival de Cannes est annulé. Une raison de plus de détester les Nazis.

Par Corvis

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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