avril 25, 2024

Re-Animator

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De : Stuart Gordon

Avec Jeffrey Combs, Bruce Abbott, Barbara Crampton

Année : 1985

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur/Comédie

Résumé :

L’université d’Arkham accueille un nouvel élève en médecine en la personne d’Herbert West. Celui-ci se met en tête de pouvoir, au travers d’expériences prohibées, redonner vie aux morts…

Avis :

Il y a des films qui font une réputation de fer à leur réalisateur, et résolument, Re-Animator est le film qui a lancé la carrière de Stuart Gordon. S’inspirant d’une nouvelle d’une certain H.P Lovecraft (ceux qui ne connaissent pas devraient avoir honte !), ce métrage parle de zombies, mais surtout de la vie après la mort et de l’obsession de l’immortalité par un scientifique qui est prêt à tout pour arriver à ses fins. Soulevant plusieurs questions, mais aussi et surtout posant les bases du film d’horreur à la fois gore et drôle, Re-Animator mérite le détour par certains passages savoureux et aussi pour une prestation sans faille de Jeffrey Combs. Le problème, c’est que le film date de 1985, et que certains films vieillissent mal, notamment au niveau du rythme et des effets spéciaux. Re-Animator en fait-il partie ? Le film a-t-il perdu de sa force au fil des années ? Pour savoir cela, il suffit de mettre une blouse, des gants, et d’ouvrir les portes de l’université d’Arkham !

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Oui, c’est moi, Jean-Luc Delarue, toujours vivant grâce au sérum du docteur West !

Le scénario de ce film est assez intelligent, et pour l’époque, il était totalement novateur. En effet, il parle de la recherche de l’immortalité, et va chercher cela dans les profondeurs du cerveau et de la mort cérébral. On pardonnera facilement ce propos scientifique un peu hasardeux car la nouvelle date tout de même de 1922 et les progrès scientifiques n’étaient à ce qu’ils sont aujourd’hui. On va donc rencontrer le docteur Herbert West, qui rentre à l’université d’Arkham, et qui va prendre des cours sur le cerveau. Le seul problème, c’est que c’est un autodidacte suffisant et imbu de lui-même et qu’il se confronte à son professeur, qu’il accuse d’être un voleur et un incapable. West met au point un sérum qu’il injecte dans le cerveau des morts, pour les réanimer. Seulement, les morts deviennent hors de contrôle. Fou de rage et voulant prouver son savoir, West ira jusqu’au meurtre pour assouvir son savoir et il entrainera bien malgré lui un jeune médecin. Alors, quand on lit ces quelques lignes, on voit bien que le scénario fait un peu bidon, que toute cette histoire ne tient pas forcément debout, mais, il faut dire ce qui est, le résultat est plutôt probant et on prend un malin plaisir à suivre cette descente aux enfers et à découvrir que finalement, le méchant n’est celui que l’on croit.

Niveau ambiance, le spectateur n’est pas déçu car on peut voir que Stuart Gordon maîtrise parfaitement son sujet. Sans être particulièrement effrayant, le film peut tout de même se targuer d’avoir une certaine atmosphère, assez malsaine et parfois dérangeante, tout cela grâce au talent de Jeffrey Combs, mais aussi grâce au choix des lumières, des plans et au déroulement de l’histoire. Car si on commence petit avec un chat mort, les cadavres de la morgue de l’université vont vite servir de cobayes idéaux. Ménageant habilement le suspens, le réalisateur offre un film assez lent au départ, pour finir sur une apothéose d’explosions, de sang et de sexe. Mais ce qui nous attire le plus dans cette ambiance, c’est véritablement les couleurs. Que ce soit le gris mat de la morgue, révélant une ambiance angoissante et claustro, ou que ce soit la couleur même du sérum, ce vert fluo qui ne donne pas envie, on ressent vraiment quelque chose de malsain et de profondément cynique dans tous les plans. Et rien n’a été laissé au hasard, car même les acteurs jouant les zombies sont complètement nus, rajoutant en ce sens une certaine crédibilité et un certain cachet au métrage. On pourra dire que les effets old school font que le film ne fait plus son âge, mais il tient la route et impose une ambiance assez délétère, loin de certains récits de Lovecraft, mais très réussi pour une histoire où l’humour noir prime.

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Révélations sur le tour de France : Armstrong était dopé à l’urine radioactive !

Au niveau du casting, on aura droit à une révélation, car il faut le dire, l’acteur principal, Jeffrey Combs est juste formidable. Incarnant le fou génial Herbert West, il offre une prestation sans faille, où il incarne la folie, la volonté, mais aussi la mégalomanie. Se prenant pour un Dieu vivant en jouant avec les morts, il en devient répugnant et attise une haine féroce envers le spectateur. Sauf que cet aspect est contrebalancé par une certaine innocence et surtout, un héroïsme sur la fin qui laisse à penser que cet homme n’est pas si mauvais et que cette étude est juste sa vie. D’un autre côté, nous avons Bruce Abbott, qui incarne le docteur Dan Cain, le héros innocent du film. L’acteur fait un travail remarquable et représente le côté gentil de West, qui l’entraine bien malgré-lui dans des expériences interdites. Jouant son rôle à fond, il est convaincant et on suggère très vite de l’empathie pour lui. Barbara Crampton joue la blonde de service, la fille du président de l’université et la petite amie de Dan Cain. Elle tient bien son rôle et demeure elle aussi très convaincante. David Gale joue le grand méchant de l’histoire, le professeur avide de pouvoir sans travailler, et il le fait avec merveille, notamment quand il a la tête coupée, avec son regard pervers et sa voix faiblarde. Je dirais rapidement quelques mots sur le directeur de l’université, qui va passer la moitié du film en zombie et qui est à la fois hilarant et triste, une vraie performance pour un zombie !

Mais là où le film met vraiment une claque, c’est au niveau du gore. Si le début est un peu timide, avec seulement un professeur aux yeux explosés, Stuart Gordon va se lâcher du milieu du film jusqu’à la fin. Et on va passer par les stades explicatifs avec une jolie représentation du cerveau et de la méthode pour l’atteindre en scalpant un mort, jusqu’à une décapitation à la pelle et un cadavre ambulant se trainant avec sa tête. En totale roue libre sur la fin, le film prend des allures de gros nanars avec des intestins vivants qui enlacent Herbert West ou encore des zombies entièrement nus qui errent et frappent tout ce qui bouge. On retrouvera ainsi un joli cadavre brûlé ou encore une grosse dinde. Malgré l’aspect Grand-Guignol, l’effet de nudité renforce une certaine crédibilité et on se prend vraiment au jeu ! Bien entendu, ce n’est pas tout, puisque l’on aura aussi un chat mort-vivant en animatronic, un cadavre géant qui meurt de façon très violente. Bref, le film n’est pas du tout avare en hémoglobine et en effets gores. Le plus marrant dans cette histoire, c’est que l’on repère facilement les ficelles des effets spéciaux, puisqu’à l’époque, rien n’était numérique. Du coup, quand le cadavre porte sa tête, c’est toujours filmé de dos, et lorsque l’on doit voir la tête en gros plan ou posée sur une table, on remarque qu’en dessous, il y a toujours du tissu pour masquer le corps de l’acteur. Ceci étant, cela a son charme et demeure très agréable et assez touchant. Franchement pour l’époque, c’est vraiment bon !

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Ahah : Je te prends la tête dans le sac ! Euh non, la main dans le sac, enfin… je ne sais plus !

Au final, Re-Animator est vraiment un excellent film d’horreur possédant ce charme si spécial des bons films des années 80. Drôle, cynique et très gore, le film se permet de présenter de la nudité avec de la saleté, chose impensable aujourd’hui ! Si on rajoute des acteurs investis dont un Jeffrey Combs au sommet de son art, on obtient un petit bijou des films de zombies. Bref, un film que je recommande vivement, car c’est drôle, noir et en plus, ça pose la problématique de la vie après la mort et de la passion dévorante de se prendre pour Dieu. Putain ! Un film d’horreur qui fait réfléchir, ce n’est pas tous les jours que l’on en voit un !

Note : 17/20

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AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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