mars 29, 2024

Délivre-Nous du Mal

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Titre Original : Deliver Us From Evil

De: Scott Derrickson

Avec Eric Bana, Edgar Ramirez, Olivia Munn, Sean Harris

Année: 2014

Pays: Etats-Unis

Genre: Horreur

Résumé:

La violence et la noirceur, le sergent Ralph Sarchie connaît bien. Flic dans le Bronx, il est chaque jour témoin du pire de la nature humaine. Ce qu’il endure a même fini par affecter sa relation avec sa femme, Jen, et leur petite fille, Christina. Pourtant, rien ne l’avait préparé à l’affaire que lui et son partenaire Butler vont découvrir. Dépassé, Sarchie va devoir s’allier à un prêtre renégat dont la foi a souvent vacillé, qui tente de le convaincre que les horribles événements qui se multiplient sont liés à des possessions démoniaques… Ensemble, le policier et le prêtre accumulent les preuves que le Mal est à l’œuvre, et Sarchie est forcé de remettre en cause tout ce en quoi il a toujours cru pour combattre les puissances occultes qui menacent la ville et sa famille…

Avis:

Scott Derrickson est résolument l’un des réalisateurs les plus inconstants de tout Hollywood. C’est bien simple, sa filmographie est réglée comme du papier à musique, alternant un mauvais film avec un film plutôt bon. Sa carrière débute en 2000 avec Hellraiser 5: Inferno, qui est assez moyen, puis il revient quatre ans plus tard avec L’Exorcisme d’Emily Rose, un film plutôt réussi. Seulement, il enchaîne avec le remake du film de Robert Wise, Le Jour où la Terre s’Arrêta et ce fut une catastrophe sur tous les plans. Fort heureusement, il renoue avec l’horreur, et de belle manière, avec Sinister en 2012. Il était donc fort à parier que son nouveau film, qui montre son intérêt pour les histoires vraies et l’exorcisme, Délivre-Nous du Mal n’allait pas être bon. Et c’est malheureusement la vérité, même si le film n’est pas une purge.

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Un flic qui écoute Alice in Chains est un bon flic!

Encore une fois inspiré de faits réels, Délivre-Nous du Mal est un film d’horreur sur la possession et est tiré d’un livre de Ralph Sarchie, qui était alors lieutenant dans la police. Bien évidemment, on se doute bien que tout ceci est romancé et que cet aspect n’est là que pour faire plus sensationnel. On va donc suivre Ralph Sarchie, lieutenant de police de nuit, qui a du mal à garder son sang-froid quand les affaires touchent des enfants. C’est alors qu’il est amené à mener une enquête autour d’une femme qui a essayé de jeter son fils dans l’enclos des lions. Il va vite voir que cette femme n’a pas toute sa tête et il va rencontrer un prêtre, Mendoza, qui lui explique que le mal originel est bien présent. Ils vont être amenés à coopérer pour arrêter trois ex-marines qui semblent ne pas avoir toute leur tête.

Quand on regarde de près le film, on se rend compte qu’il n’est rien de plus qu’un nouveau film sur la possession et l’exorcisme. Délivre-Nous du Mal ne recèlera aucune surprise et ne se démarquera pas forcément des autres productions du genre. Le réalisateur essaye toutefois plusieurs choses qui ne sont pas négligeables et qui montrent quand même qu’il y a eu une réflexion derrière ce film. En effet, on sent une profonde volonté de se faire confronter les idées athées aux idéaux chrétiens. On voit donc voir un homme persuadé que le mal est exclusivement humain, et un autre qui pense que les gens sont profondément bons et que le démon est à l’œuvre sur les meurtriers. Malheureusement, ce qui pourrait être une bonne idée tombe dans la facilité et dans la morale cléricale et cela aura tendance à agacer, ne laissant aucune question en suspens sur l’existence ou pas d’un Dieu. Visiblement, le réalisateur a les idées bien arrêtées dessus et on ne peut pas renier cette présence.

L’autre bon point du film provient de son ambiance. Continuant sur quelque chose de glauque après sont très bon Sinister, Scott Derrickson explore le milieu urbain en le plongeant dans une nuit glauque, à la lumière artificielle et avec une pluie incessante. On ressent un profond malaise et le Bronx est vraiment dépeint comme un quartier insalubre, pauvre et sanglant. Le travail sur les lumières est assez bien fichu, rendant tout souterrain peu amical et mettant le spectateur dans une légère angoisse qui n’est pas déplaisante. L’idée des bruits, des couleurs froides et grises, tout cela contribue à faire de Délivre-Nous du Mal, un bon petit film de flippe, agrémenté d’une histoire policière et familiale assez anecdotique, mais finalement plausible.

Malheureusement, le film va accumuler les tares, le passant de petit film sympathique à petit film anecdotique voire ennuyant. Le but d’un film d’horreur, c’est de faire rentrer la peur dans le spectateur. C’est le but premier et peu importe les méthodes ou les façons de faire. Dans ce film, tous les effets de peur seront annihilés par un humour potache qui n’a rien à faire là. Voulant faire une sorte de buddy movie, Scott Derrickson octroie le droit à ses héros de sortir des vannes aux plus mauvais moments, brisant ainsi tout effet sérieux et de peur. A titre d’exemple, la visite dans la cave de la famille espagnole est totalement détruite par une vanne de mauvais gout. Alors il est vrai que le duo est assez sympathique et que l’on ressent de l’empathie pour ces deux flics qui aiment leur job, mais la peur n’est pas présente. Ce qui est assez dommage puisque l’exorcisme final est plutôt bon et Sean Harris est excellent en possédé.

Enfin, on peut voir que le traitement de certains passages sont passés à la trappe et ne servent que de bouche-trous dans le film. Certaines personnages secondaires ou tertiaires sont inutiles à la progression du film et ne sont présents que pour susciter une angoisse supplémentaire (qui ne viendra pas) ou des vannes encore pourries. On pourra noter aussi certaines incohérences scénaristiques comme la présence d’un seul médecin pour s’occuper de l’aile des fous dangereux dans l’asile psychiatrique. D’un point de vue de la réalisation, on aura à boire et à manger. Si les moments dans les sous-sols sont plutôt bons, essayant de miser sur une ambiance pesante, certains passages laissent à désirer, comme sur la fin, où la caméra tremblote et change de plans toutes les six secondes, montrant une grande différence de qualité. On peut aussi voir certains ralentis inutiles, montrant un prêtre de façon badass, chose qui n’a pas forcément lieu d’être dans ce genre de film.

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_On fait quoi là?

_ Ben on attend qu’il dise « moteur »…

Au final, Délivre-Nous du Mal est une petite déception même s’il n’y avait pas de grosse attente sur ce film. Sorte de mix entre ses deux précédents films d’horreur (L’Exorcisme d’Emily Rose et Sinister), Scott Derrickson signe un film long et qui ne fait pas peur à cause d’un humour potache dispensable et annulant les effets de peur. C’est vraiment dommage car le film avait tout pour plaire et notamment une ambiance bien lourde avec un Bronx humide et peu accueillant et une bande-originale agréable avec The Doors. En sachant que le réalisateur alterne entre un film bon et un film moins bon, on peut espérer quelque chose de sympathique pour 2016 avec Docteur Strange.

Note: 09/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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