mars 29, 2024

Pennywise – Yesterdays

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Avis :

Fondé en 1988 et sous l’influence de groupes californiens comme Bad Religion, Pennywise s’est rapidement fait un nom sur la scène underground et dans le milieu du skate. Depuis cette période, le groupe n’a jamais cessé de sortir des skeuds et de faire des tournées sans pour autant changer leur style. Depuis maintenant 26 ans, le groupe est toujours dans un punk qui vrille de temps à autre vers le hard pour ne jamais sombrer dans une pop infâme et plus accessible. Il faut savoir que Pennywise s’est surtout fait connaître en 1997 avec l’album Full of Circle, qui faisait écho au suicide de leur ancien bassiste. Mais leur meilleur album sortira quelques années plus tard, en 2001 pour être plus précis, et sera un changement pour bon nombres d’adolescents évoluant dans le milieu du skate. Land of the Free ? est un tollé contre les systèmes de répression, un cri pour la révolte et surtout la liberté. Par la suite, le groupe s’et plus discret, sortant toujours des skeuds, mais étant moins mis sur le devant de la scène. C’est alors que sort en juillet 2014 le onzième album studio du groupe, Yesterdays, qui signe le retour du chanteur d’origine qui s’était barré et qui est revenu. Alors la fougue est-elle toujours présente ?

On serait tenté de dire oui, car dans son ensemble le skeud est relativement nerveux et rapide. Mais c’est bien là le problème, c’est bien trop rapide dans sa globalité. Comment peut-on faire un album qui dure à peine une demi-heure et sortir de son chapeau une dernière piste de 13 minutes mais qui n’est qu’une compilation mal enregistrée de vieux morceaux datant de 1989 ? Cela semble impensable et pourtant le groupe l’a fait. Et si encore les autres morceaux étaient bons, on ne dirait rien, mais ce n’est pas le cas, car tout est très classique.

La première piste, What You Deserve dure moins de trois minutes et s’avère très classique. Une ligne de basse en intro, des guitares qui scandent un rythme entrainant avec une batterie redondante et un chant rapide mais sans réel identité, on est dans du Pennywise pure souche qui ne cherche pas à se réinventer. On aura bien entendu de paroles libertaires et anti-polices, mais encore une fois on reste dans quelque chose de classique. Le morceau suivant, Restless Time dure moins de deux minutes, alors bien évidemment, c’est rapide, entrainant et ça donne envie de bouger, mais on reste dans quelque chose sans surprise, Pennywise faisant du Pennywise. Alors c’est cool les groupes qui gardent leur bushido, mais parfois, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers et s’essayer à des nouveautés, prendre des risques, ce que ne fait pas le groupe ici. Noise Pollution est un titre plus calme, sauf dans le refrain qui part un peu plus vite et qui demeure plus travaillé que dans les précédents titres. Ce titre est un peu plus sympa même s’il reste très binaire malgré un très léger solo. Violence Never Ending fait partie des titres plus rapides de l’album. Le titre dure environ deux minutes, mais il envoie du bois en termes de technique et de rapidité. On est à la limite du punk hardcore et cela fait du bien de voir que le groupe change un peu de registre, essayant de varier un peu sa musique. Am Oi ! est un titre assez dense, typique du style punk. C’est rapide et ça rentre bien en tête malgré quelques redondances. Thanksgiving est un excellent morceau qui part plus vers le rock que le punk, mais qui est bien construit et demeure très entrainant !

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La seconde moitié du skeud démarre avec She’s a Winner et il s’agit d’un morceau qui change carrément de ce que propose d’habitude le groupe, surtout dans l’intro qui est très travaillé et vraiment musicale. Bien entendu, par la suite, on tombe dans du punk pur et simple mais le titre fonctionne bien, ayant même quelques fulgurances rock n’roll. Un excellent titre. Ce titre s’imbrique parfaitement avec le suivant, Slow Down, qui est beaucoup plus classique et reste dans le domaine du punk sans apporter de grand changement. Néanmoins, le morceau reste efficace notamment grâce à des chants énergiques lors du refrain et une ligne de basse particulière bonne. On retrouve l’aspect contestataire du groupe avec Public Defender qui demeure assez transparent malgré une intro qui laissait présager le meilleur avec de gros riffs agressifs. Le titre est trop classique et pas assez rentre-dedans, ce qui est dommage. No Way Out reste dans les classiques du genre encore une fois mais il a une particularité, il propose un solo de guitare vraiment réussi qui arrive à emporter l’auditeur, ce qui en fait un titre plutôt réussi même s’il tire un peu plus vers le rock que le punk. Le skeud simple se clôt avec I Can Remember, qui est le titre le plus construit (ce qui n’en fait que deux sur tout l’album, lui et Thanksgiving) et qui est l’un des plus réussis. Pour les plus veinards (ou pas), la version deluxe contient un morceau caché qui dure environ 13 minutes. Band Practice 89 peut se voir de deux façons différentes. Pour les fans inconditionnels du groupe, ce sera du petit lait puisque le titre est une compilation de morceaux non enregistrés dans un garage en 1989. Pour les autres, ce sera l’une des plus belles esbroufes du siècle tant le son est mauvais et les morceaux inintéressants.

Au final, Yesterdays, le dernier album de Pennywise est une légère déception. Habitué au punk et au rock, le groupe sert un album court, trop court, qui ressemble plus à la note d’intention qu’à un vrai skeud. Certains morceaux sont vraiment sympas et d’autres sont tout simplement fantomatiques et c’est malheureusement ces dernier qui laisseront un gout amer en bouche. Bref, un album punk sans surprise et c’est assez bizarre pour un groupe qui a le nom du clown sadique dans Ca..

  1. What You Deserve
  2. Restless Time
  3. Noise Pollution
  4. Violence Never Ending
  5. Am Oi !
  6. Thanksgiving
  7. She’ a Winner
  8. Slow Down
  9. Public Defender
  10. No Way Out
  11. I Can Remember
  12. Band Practice 89

Note : 09/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=8eDTym4HQXQ[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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