avril 19, 2024

New York 1997

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Titre Original: Escape From New York

De : John Carpenter

Avec Kurt Russell, Lee Van Cleef, Ernest Borgnine, Adrienne Barbeau

Année : 1981

Pays : Etats-Unis

Genre : Science-Fiction

Résumé :

En 1997, Manhattan est devenu une immense île-prison ou trois millions de détenus sont organisés en bandes rivales. A la suite d’un attentat, l’avion du Président des Etats-Unis se crashe dans le pénitencier. Le chargé de sécurité Bob Hauk décide d’envoyer un prisonnier pour le récupérer. Ce détenu s’appelle Snake Plissken.

Lâché à l’intérieur, il doit se frayer un chemin en évitant les loubards et les cannibales qui peuplent Manhattan. Snake n’a que quelques heures pour récupérer le président, éviter un incident diplomatique catastrophique et surtout… désamorcer les mini-bombes qu’on lui a implantées dans le corps à son insu.

 

Avis :

Quand John Carpenter fait un film, il y a toujours des messages sous-jacents. Ainsi, Prince des Ténèbres n’est pas seulement un film angoissant, mais il est aussi un tollé contre l’église et la religion au sens large. Invasion Los Angeles n’est pas seulement un film sur une invasion extraterrestre, mais une critique acerbe du système publicitaire et du gouvernement. The Thing n’est pas qu’un film d’horreur puisqu’il montre la paranoïa des gens face à l’inconnu, et la confiance qu’à l’homme en l’homme. Bref, tous ses films ont un côté politique et possède une critique cachée très virulente envers le système, ou encore envers la culture de masse. New-York 1997 ne fait pas exception à la règle puisqu’il va proposer un univers futuriste très pessimiste et une vision de l’armée ainsi que du gouvernement très négative. On est tous d’accord pour dire que New-York n’est pas devenu une cité forteresse, mais le film datant de 1981 reste assez visionnaire et propose quelque chose de très inventif et peut-être de prévisionnel pour un futur pas si éloigné. Et si on allait faire un tour du côté de Manhattan.

Le scénario de ce métrage est assez simple dans sa structure, ainsi que dans son déroulement. Il est plus difficile d’accéder à la seconde lecture, avec le message que veut faire passer Carpenter. On va donc suivre le Président des Etats-Unis qui se crashe en plein dans la prison qu’est devenue l’île de Manhattan. Seulement, cette prison n’est soumise à aucune règle et la loi du plus fort règne en maître. Il devient urgent de libérer le président, d’autant plus qu’il détient un microfilm pour une conférence sur le devenir du monde. Les autorités décident alors d’envoyer un condamné, Snake Plissken, ancien vétéran de l’armée pour sauver le président. Sa récompense ? La liberté mais pour qu’il accepte, on lui injecte des micro-bombes dans le sang qui exploseront au bout de 24h s’il ne revient pas avec le président vivant. Dès le départ du film, le ton est donné. On aura droit à de l’action, mais on voit très rapidement le message de Carpenter : le gouvernement est pourri jusqu’à la moelle. Le fait que Plissken se retrouve dos au mur est la démonstration d’un gouvernement tyrannique auquel le héros ne peut faire face. Encore une fois, les thèmes préférés du cinéaste sont agglutinés dans ce métrage avec une force impressionnante. Ainsi, la minorité s’oppose à la majorité et parfois, la nature humaine dispose de ressource insoupçonnée. L’autre point fort du film, c’est l’ambiance qui règne dans ce film. Dès le départ, on ressent une grande froideur dans les décors, presque une rigidité absolue du côté « civilisé ». Seulement, le chaos qui règne de l’autre côté du mur donne un sentiment d’isolement alors qu’il y a plein de prisonniers. Les couleurs et les lumières sont finement choisis, puisque le maître utilise des tons bleus, et la seule lumière jaune qui est exploitée se retrouve sur le ring ou Snake combat le gros porc, donnant un sentiment d’urgence et de chaleur. Tout demeure très austère, d’un côté comme de l’autre et donne un sentiment de morosité, voir même de fin du monde assez délicate.

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Rends-moi mon œil !

Carpenter sait s’entourer d’acteurs de talent et la nature de ses films y est surement pour quelque chose. On retrouve des acteurs de talent et notamment deux acteurs qui ont déjà officié pour lui. En héros charismatique et musclé, nous avons droit à Kurt Russell, (héros de The Thing) qui campe un Snake Plissken qui se passe de commentaire. Incarnant une classe naturelle et une assurance déstabilisante, Kurt Russell est à fond dans son rôle et joue à la perfection le héros qui s’en les bat les couilles de tout et qui se retrouve confronté à une autorité qui ne lui plait pas. Son personnage inspirera d’ailleurs le jeu vidéo avec Metal Gear Solid et son héros borgne Solid Snake. On retrouve aussi Donald Pleasence, déjà vu dans Halloween et Prince des Ténèbres, qui joue ici le président des Etats-Unis et qui le fait avec une certaine froideur, donnant un personnage détestable que l’on aime voir souffrir. Il le joue formidablement bien mettant en avant un côté déshumanisé incroyable, et ajoutant un élan de haine envers ce personnage censé représenter le peuple avec son je m’en foutisme sur la fin du métrage. On retrouve aussi de grand acteur comme Lee Van Cleef, jouant le chef de l’armée, un salaud de première qui abuse de son pouvoir et qui se fiche des vies humaines, préférant le résultat et sa carrière. Là encore, rien à dire sur son jeu de comédien. Côté féminin, on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent, si ce n’est Adrienne Barbeau (et c’est un beau morceau), déjà vu dans The Fog, qui joue la pute de luxe d’un détenu et qui joue fort bien son rôle, se révélant à la fin. Seul le méchant m’a semblé peu convaincant, trop gentil et pas assez dans l’excès, qui se fait voler la vedette par Romero, son subalterne. On retrouve d’ailleurs deux références du cinéma avec Romero et Cronenberg. Reste aussi Cabbie, le regretté Ernest Borgnine et Brain, joué par Henry Dean Stanton, qui sont tous les deux formidables. Les effets spéciaux restent corrects et le film n’a pas trop vieilli. On aimera encore les quelques passages gores comme le coup de massue derrière le crâne ou encore la mort d’Adrienne Barbeau.

Au final, New-York 1997 est certainement l’un des meilleurs films de Carpenter. Critiquant ouvertement le gouvernement et le système carcéral, Carpenter vise encore une fois des principes qui lui sont chers et les exploite de façon intelligente. S’entourant d’acteurs talentueux, avec un Kurt Russell habité par son rôle, Big John propose un film froid, nerveux et diablement efficace. Un film qu’il faut posséder si l’on aime Carpenter et si l’on est fan des films d’action intelligents avec un héros hautement charismatique.

Note : 16/20

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AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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