mars 19, 2024

Les Héritiers de Camelot – Sam Christer

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Auteur : Sam Christer

Editeur : MA Editions

Genre : Thriller Esotérique

Résumé :

La police découvre une scène de crime effroyable : une petite famille apparemment sans histoires a été massacrée. Tout porte à croire que c’est le mari, Harold Buchanan, qui a tué sa femme et leur petite fille, avant de se supprimer. Pourtant le médecin est légiste est formel : l’homme n’est pas mort de ses blessures mais du fait que son cerveau et ses globes oculaires ont “bouilli”. Un déclencheur opérant au niveau de son cerveau l’a rendu littéralement fou de rage. Quand l’informaticien chargé d’inspecter l’ordinateur de Buchanan est à son tour pris d’une crise de folie meurtrière, les enquêteurs sont tenus d’innocenter le père de famille. D’autant que d’autres crimes similaires ont bientôt lieu. Policiers et experts scientifiques en arrivent à la conclusion que l’assassin diffuse un programme informatique qui a la capacité de tuer…

Avis :

Troisième roman sous le pseudonyme Sam Christer, Michael Morley (dont les ouvrages sous son vrai nom restent inédits en France) se penche sur la légende du roi Arthur après s’être attaqué à Stonehenge et au Suaire de Turin. Des récits en demi-teinte qui, bien que sympathiques, laissaient une petite frustration concernant les secrets des sujets traités. L’on espère que le tir soit rectifié, d’autant plus que son écriture est loin d’être déplaisante à suivre. Il est vrai que le thème choisi se prête davantage à de la fantasy, mais l’incorporer dans un thriller permet une approche singulière pour démêler la fiction de la réalité. Alors, une nouvelle déconvenue ou le voyage en terre bretonne mérite-t-il le détour ?

Une fois n’est pas coutume, le livre s’ouvre sur la plus longue dédicace qu’il m’ait été donné de voir : deux pages d’amis de l’auteur qui se succède (on n’ose pas imaginer la totalité de son entourage). Cette ribambelle de noms n’a aucune utilité en l’occurrence, mais pourrait traduire une certaine manie de l’écrivain à se disperser pour, au final, déboucher sur un amalgame qui ne possède plus beaucoup de sens. À l’instar de ses précédents romans, l’histoire démarre sur les chapeaux de roues avec une entame saisissante qui retient d’emblée l’attention. Un assassinat, une confrérie secrète, des terroristes… Bref, tous les ingrédients d’un bon thriller.

Toutefois, ceux-ci sont trop disparates pour que la recette prenne. La construction narrative se calque sur celle des héritiers de Stonehenge avec des chapitres très courts et un rythme qui ne tient pas toutes ses promesses. Là où il était assez facile de s’y retrouver, le présent ouvrage multiplie les points de vue à tel point que l’on ne sait plus où donner de la tête. Entre San Francisco, différents sites du Maryland, Washington, le Pays de Galles, l’Angleterre, New York, la Virginie, la Californie et toutes les ramifications (principalement des quartiers ou des bâtiments publics) qui découlent de ses lieux, on est sans cesse (toutes les deux ou trois pages) obligés de resituer l’action, les protagonistes dans les événements qui suivent. Autrement dit, cela reste très pénible pour la lecture.

À cela, les péripéties s’enchaînent sans trop saisir le lien qui les unisse. On pense notamment aux kamikazes d’un intérêt très relatif, même en excluant les clichés qui leur sont inhérents. L’intrigue se révèle donc brouillonne et inconstante où l’on ne nous épargne guère des longueurs handicapantes. Entre les repas, les rencards, les petits règlements de comptes familiaux ou les introspections personnelles, le récit accumule les données secondaires, voire dispensables, pour se perdre dans un rythme irrégulier qui oublie (comme ce fut le cas avec Les héritiers de Stonehenge pour son sujet) l’atout majeur du livre : la légende du roi Arthur.

On apprend finalement peu de choses nouvelles, pour ne pas dire aucune. Encore une fois, le thème principal demeure sous-exploité et ressasse ce que n’importe quel quidam peu connaître. Rien de bien original à se mettre sous la dent (et surtout pas la confrérie des Arthuriens) qui tente de surgir aux moments les plus inadéquats au sein de l’intrigue. D’ailleurs, le peu d’énigmes proposées reste anecdotique. Tout comme le fait que le service des crimes historiques, religieux et inexpliqués du FBI soit chargé de l’enquête. Il n’apporte strictement rien, pas même des méthodes d’investigations inattendues ou de quelconque connaissance sur ce qui les occupe (Camelot et consorts).

Peut-on espérer un regain d’intérêt en ce qui concerne les protagonistes ? Pas vraiment. Mitzi Fallon reste assez niaise et énervante. Une tête brûlée capricieuse, imbue d’elle-même qui n’a pas beaucoup de passion pour les mythes et légendes. Son équipe est aussi transparente avec des personnages sans reliefs et des « méchants » qui prêtent à sourire tant les clichés sont présents dans leurs comportements. On pense particulièrement aux terroristes. On ne s’attache à aucun d’entre eux, pas même aux filles de Mitzi, trop peu présentes pour susciter quelque empathie chez le lecteur. Aucune ambiguïté n’est développée et la prévisibilité reste le maître mot pour les définir dans leur ensemble.

Au final, Les héritiers de Camelot est une grosse déception. Au lieu de retirer les défauts de ses précédents ouvrages, l’auteur persiste et signe dans ceux-ci pour que l’on oublie les rares bonnes idées qui parsèment son œuvre. Le thème principal s’efface sur une pléthore de séquences plus ou moins pertinentes où évoluent une gamme de personnages mal dégrossis. Il en ressort une intrigue peu emballante, brouillonne et cousue de fils blancs au suspense entaché des descriptions laborieuses et une succession de lieux aussi nombreux que représentés avec dédain. Un thriller ésotérique qui ne nous apprend rien et se sert de la construction de ses prédécesseurs pour proposer un roman minimaliste (malgré son épaisseur) qui s’éparpille plutôt qu’il ne rassemble. En dépit de son séduisant enrobage, un livre bâclé et formaté pour une approche commerciale.

Note : 08/20

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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Une réflexion sur « Les Héritiers de Camelot – Sam Christer »

  1. Thriller captivant décrit de façon à nous imprégner totalement du côté chevaleresque
    En terminant ce livre, malheureusement trop vite car trop captivant, il nous transporte à chaque page du côté du roi Arthur, et de notre
    Periode actuelle
    Un sans faute, hâte de lire votre 2e livre
    Régalez nous d.une nouvelle aventure
    Pat

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