avril 16, 2024

Green Lantern/Green Arrow

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Auteurs : Dennis O’Neil et Neal Adams

Editeur : Urban Comics

Genre : Super-Héros

Résumé :

Tandis qu’Hal Jordan se charge de protéger l’univers à l’aide de son anneau de Green Lantern, sur Terre, Oliver Queen s’occupe des malfrats de Star City sous le masque de l’archer Green Arrow. Toutefois, les deux justiciers d’émeraude font parfois équipe !

Avis :

Si pour beaucoup de lecteurs de comics actuels, le changement de lecture détente à lecture sérieuse est venu avec The Dark Knight de Frank Miller, ce n’est pas du tout le même cas chez nos amis quinquagénaires. Déjà parce qu’il y a des gens de cinquante balais qui lisent encore des comics, c’est certain, et parce qu’ils ont connu une sortie fabuleuse, très mature et qui a changé la donne dans l’industrie du comics. Sorti entre 1970 et 1971, Green Lantern/Green Arrow propose non seulement de mettre ensemble deux super-héros aux méthodes opposées mais aussi et surtout des récits d’une grande dureté, d’une grande maturité, proposant des thèmes politique ou sociétaux qui n’avaient pas lieu d’être sur d’autres histoires. Bien avant Batman et sa noirceur, bien avant les doutes de Superman sur sa fonction au sein des humains, on a droit à une histoire qui tient la route et qui propose quelque chose de très adulte. Même de nos jours, ce comics reste d’actualité et devient presque immédiatement une lecture obligatoire.

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L’histoire raconte la rencontre de deux super-héros que tout oppose. D’un côté il y a Green Lantern, qui veut suivre la loi et qui est soumis aux Gardiens, êtres immortels qui veulent que seul le bien survive. De l’autre côté, il y a Green Arrow, alias Oliver Queen, ancien riche, se retrouvant sans le sou et luttant contre les différences sociales. Pour lui, il n’y a pas de bien ou de mal, mais juste des causes à soutenir et des injustices à réparer. Ces deux hommes vont se rencontrer et faire équipe afin de résoudre des énigmes et des conflits. A priori, il n’y a rien de neuf, puisque l’on connait déjà cela avec World’s Finest et le conflit entre Batman et Superman. Mais ici, dès la première histoire, les deux héros vont se confronter et Green Lantern va se poser des questions qui vont remettre en cause toute sa façon de voir le monde et de penser. Mais ce ne sera pas le seul à se poser des questions, à douter, puisque Green Arrow verra que certaines causes ne valent pas forcément un tel sacrifice sur sa vie. Bref, en termes d’histoires et d’originalité, le comics s’impose.

Mais le plus surprenant et qui va confiner ce comics au statut de culte, ce sont les thèmes abordés. Dans tout le comics, il n’y a que très peu de super-méchant. On retrouvera un homme fan de plastique qui sort de l’univers du Green Lantern, mais on n’aura pas ou peu de super vilains. Ce qui va faire la force de l’ensemble, c’est que pour la première fois un comics ose parler de problèmes sociétaux ou politiques. Ainsi, on aura droit à une première histoire qui fait la part belle au racisme et aux manipulations. On se retrouve dans les quartiers pauvres où vit Green Arrow et Green Lantern verra que la vérité est souvent cachée et qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Mais en plus de cela, l’œuvre aborde des sujets sensibles comme l’écologie, mais avec un sens parfait de la modération. En effet, durant une histoire, on va voir un militant extrémiste et le comics a le bon ton de peser le pour et le contre, tout comme il le fait avec les pensées de ses héros. On pourra aussi voir une histoire très surprenante sur la drogue et les drogués. Encore une fois, le comics ne fait pas dans le moralisateur, mais tente une approche intelligente en essayant de comprendre pourquoi les jeunes se droguent ou éprouvent le besoin de se droguer. Tout du long, à travers différentes histoires, les deux auteurs s’efforcent à tisser une toile de fond assez cynique sur les différents problèmes sociétaux américains, tout en essayant de comprendre et d’apporter des solutions hypothétiques.

D’un point de vue du dessin, l’encrage et l’ensemble ont un peu vieilli. Mais il faut avouer que cela garde un certain charme. Les visages sont bien expressifs, on sent une certaine recherche sur les différents personnages secondaires et au final, on a un rendu très réaliste. Seules les couleurs sont un peu passées mais c’est ce qui fait le charme des séries d’antan et donne un certain cachet. On pourra noter aussi une planche encrée par Bernie Wrightson et on sent vraiment son coup de patte, plus sombre. La dernière histoire, avec seulement Green Lantern, bénéficie d’un soin plus important, notamment sur les couleurs et les graphismes qui font plus récents.

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Au final, Green Lantern/Green Arrow s’impose comme un must du comics. S’axant principalement autour de sujets forts et adultes, ce recueil est d’une grande force, ne faisant pas dans le manichéen et apportant des réflexions poussées et très intéressantes. Et malgré son âge, 44 ans, les thèmes abordés restent étonnamment d’actualité comme la société de consommation, l’écologie, la drogue, le racisme, la corruption, etc… Indispensable.

Note : 19/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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