avril 16, 2024

Parade’s End

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D’Après une Idée de : Tom Stoppard

Avec Benedict Cumberbatch, Rebecca Hall, Adelaide Clemens, Roger Allam

Pays: Angleterre

Genre: Drame

Nombre d’Episodes: 6

Résumé:

Les préoccupations d’un aristocrate anglais, à la fin de la 1ère Guerre mondiale, pris dans un complexe triangle amoureux entre sa belle et cruelle épouse et une jeune suffragette.

Avis:

Cela doit bien faire une dizaine d’années qu’affluent toutes sortes de mini-séries, bien souvent britanniques. Depuis quelques années on a vu arriver des séries comme « Mildred Pierce », « Jekyll « , « This is England ’86 » et « 88 » qui sont des suites au film de Shane Meadows « This is england« , « Dead Set« , « Band of Brother« , « Pacifique » et dernièrement « Hatfields & McCoys » ou bien l’arrivée des prochaines « Fargo » ou Prey » et l’année dernière est sorti « Parade’s End » et son casting de rêve. Réalisé par Susanna White, la réalisatrice de « Nanny Mcphee et le big bang » la nouvelle « Mary Poppins » des années 2000 se lance dans cette mini-série produite par la chaîne HBO et nous livre une belle et tendre histoire d’amour indiscrète, cachée et sous-entendue. C’est tout en délicatesse qu’elle va nous peindre le portrait d’un homme, mais aussi d’une époque vicieuse où l’apparence et l’honneur priment, et de loin, sur le bonheur.

« Parade’s End » va suivre le parcours de Christopher Tietjens. Cet homme droit et respectable va faire la rencontre de Sylvia, une très belle femme. De leur étreinte va naître un enfant. Pour éviter tout déshonneur, Christopher épouse Sylvie. Pendant des années cette femme provocatrice va aimer autant qu’elle va haïr son mari, lui rendant la vie tour à tour impossible ou belle. Mais Christopher est un homme d’honneur et fait avec, jusqu’à ce qu’il rencontre Valentine Wannop, une jeune fille pleine de vie, de folie, d’ambition, elle milite pour que les femmes obtiennent le droit de vote. La jeune femme va bouleverser le cœur de Christopher, mais les qu’en-dira-t-on, les regards et les indiscrétions des autres et l’honneur de la famille est un lourd poids et Christopher ne peut voir en Valentine une amante. Il va essayer d’avoir des rapports courtois avec elle, mais plus les années passent et plus cela devient difficile, jusqu’à ce que la première grande guerre éclate. Peut-être arrivera-t-elle à les séparer, mais si jamais ils se retrouvaient après, peut-être que les choses auront changées.

Parade's End

Et c’est donc une superbe série que ce « Parade’s End« , j’ai adoré l’ambiance, les dialogues, les acteurs tout est beau et travaillé, c’est un vrai régal.

« Parade’s End« , c’est une série de dialogues, de sentiments, de ressentis, de frustrations, si vous venez chercher action ou comédie passez votre chemin, les salons feutrés de « Parade’s End » ne sont clairement pas faits pour vous. Mais si vous aimez l’ambiance de « Downton Abbey« , ou la relation de « Gosford Park« , ou bien la passion de Mademoiselle Julie alors laissez-vous charmer par cette histoire d’amour dans l’Angleterre d’avant, pendant et après 14/18.

« Parade’s End« , c’est une série tout en émotion et en délicatesse. Son scénario est tout simplement magnifique. L’intrigue, qui nous est présentée est pleine de retenus, de non-dits, de tensions sexuelles, de frustrations. C’est un parfait mélodrame qui m’a happé dès son premier épisode. La série est maîtrisée de bout en bout et elle sait parfaitement où elle va et comment nous y emmener. J’avoue qu’elle nous présente une multitude de personnages et qu’elle se passe sur une quinzaine d’années et à certains moments je me suis senti un peu perdu dans le temps, ou alors avec tel ou tel personnage, mais ce n’est jamais pour très longtemps, car l’écriture finit toujours par nous rattraper et nous remet délicatement dans le fil de son histoire.

Ce que j’ai beaucoup aimé, c’est que la réalisatrice y peint avec beaucoup de détails et de réalisme cette époque bourgeoise du Londres au début du vingtième siècle. On sent, dès les premières images, qu’on pénètre dans un monde régit par ses codes, ses regards, ses commérages et ses arrangements. La réalisatrice ne juge personne et ne fait que nous présenter plusieurs personnages différents et elle nous laisse le choix concernant ces personnages et notre ressenti. A aucun moment, elle nous laisse entrevoir qu’on doit aimer ou détester tel ou tel personnage, chacun ici aura sa part d’ombre comme de lumière et le résultat est très bon. Il sonne simple et compliqué en même temps, mais il sonne juste.

Les épisodes sont tous prenants partant sur la base de six épisodes de quarante-six minutes chacun, Susanna White va prendre le temps de nous présenter chaque personnage. La série est profonde dans le développement et rien n’est laissé au hasard. Tout s’emboîte bien, les intrigues et les tensions sont toutes à peu près claires et amènent quelque part, vers une évolution. En même temps que l’époque change, les personnages évoluent et c’est vraiment plaisant à suivre.

La série est aussi soutenue par une très belle réalisation. La réalisatrice a su apporter tant de choses à cette histoire, les plans sont magnifiques, la photographie est fabuleuse, l’Angleterre bercée dans ces couleurs chaudes, alors que l’histoire de Christopher est lourde et triste. J’adore ce contraste, ça donne quelque chose de fort à regarder. Malgré le fait qu’il y ait peu d’action et beaucoup de parlotes, « Parade’s End » n’est pas ennuyant une seconde. Bien au contraire et c’est même les scènes de dialogues qui vont être les plus captivantes. Les champs contre champs sur une discussion ou bien une dispute, surtout entre Christopher et Sylvia possèdent une tension incroyable. La réalisatrice a très bien su capter l’ambiguïté de leur relation, basée sur le respect, l’amour et mais aussi le sous-entendu, la provocation et la haine. C’est terrible, j’ai adoré.

D’ailleurs, le casting est une belle réussite et il fonctionne parfaitement que ce soit pour les récurrents comme pour les comédiens de passage pour une scène ou deux, Susanna White a très bien dirigé tout son petit monde. Elle s’est offert les services d’un casting de luxe puisque la série voit une pléiade d’excellents acteurs se donner la réplique. Benedict Cumberbacth qui est l’acteur en pleine explosion en ce moment varie entre grands projets hollywoodiens comme « Star Trek » ou « Le Hobbit » mais n’oublie de faire de plus petits projets comme l’excellente série « Sherlock« . Il est tellement délicat dans cette série, c’est impressionnant. Il est fort, mais dégage tant de fragilité et surtout de frustration. L’acteur est incroyable et imposant. Face à lui, Rebecca Hall trouve là l’un des rôles les plus complexes de sa brillante carrière. L’actrice est toute aussi géniale que Cumberbatch. Elle lui tient tête avec beaucoup de classe, d’élégance, de raffinement et de provocation que c’en est jubilatoire. Rebecca Hall est une très grande actrice et le démontre encore une fois ici. C’est d’ailleurs le personnage que je préfère. J’ai adoré cette espèce de sadisme, de perversion et de regret qui se dégage de ce personnage. Dans « Parade’s End » on va trouver au grès des jardins anglais, des salons chargés, tout un tas de très bons acteurs. Ainsi, vous pourrez y croiser le très bon Stephen Graham dans le rôle du meilleur ami de Christopher. Janet McTeer qui est excellente, Miranda Richardson, Rupert Everett, Roger Allam, Rufus Sewell dans le rôle d’un père qui perd la boule. Il y a aussi la belle Adelaide Clemens, que je ne connais pas et que j’ai pris plaisir à découvrir, même si je trouve qu’elle ne fait pas le poids face à Rebecca Hall. Tout ce casting est vraiment parfait, j’ai vraiment beaucoup apprécié de suivre tous ces acteurs et ces personnages.

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De bout en bout, ces six épisodes seront au final un moment de grâce, de poésie aussi belle et délicate que la brise d’un vent de mer par une chaude journée d’été. « Parade’s End » est un très beau portait, qui sera tour à tour touchant et émouvant. C’est une série qu’on peut regarder d’une traite, qui fascine et nous fait espérer sur son dénouement final.

Note : 18/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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