avril 19, 2024

Le Premier Crâne – Nicolas Sker

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Auteur : Nicolas Sker

Editeur : Michel Lafon

Genre : Thriller

Résumé :

Directeur d’un laboratoire d’archéologie, Marcus Sambre aime les certitudes. Mais le jour où son ex-femme lui envoie un crâne retrouvé sur un chantier de fouilles en Angleterre, son univers bascule : la datation de l’ossement remet en cause toute l’histoire de l’humanité…

Aidé de la journaliste Evannah Poleska, Marcus se lance dans une quête obstinée pour percer un mystère où science, art et religion se côtoient dans un vertigineux engrenage.

Du Centre d’énergie atomique de Saclay au Golgotha à Jérusalem, talonné par des individus prêts à tuer, ce couple détonant devra repousser les limites de la raison pour affronter un secret qui pourrait se révéler bien plus redoutable que les hommes qui le traquent sans merci.

Avis :

S’il est bien un domaine de prédilection pour étayer quelques théories novatrices et propices à l’élaboration d’un thriller ésotérique, l’archéologie occupe une place de choix. Outre le fait d’y apporter une touche scientifique reconnue (avec le bagage technique et professionnel qui en découle), la discipline rappelle quelques figures incontournables de la culture populaire (Indiana Jones en tête) qui permettront d’avoir non seulement une référence, mais la certitude d’une grande aventure, à la fois immersive et tendue. Pour son premier et unique roman à ce jour, Nicolas Sker tente de conjuguer tous ces ingrédients avec un sujet rarement évoqué et plutôt original : la découverte d’un crâne dont la datation défie l’entendement. Prêt pour remettre en question votre conception du monde ?

Alors oui, le thème principal est assez inattendu, mais pour exposer ce concept de départ, l’on retrouve tout ce qui fait un bon thriller ésotérique (ou mauvais, selon le talent de l’auteur) : une trouvaille qui suscite moult convoitises, sans oublier les sombres implications du Vatican et l’inévitable présence d’une société secrète pour révéler au grand jour ce qui pourrait bouleverser le destin de l’humanité. Rien que ça ! En ce sens, Le premier crâne ne se démarque pas vraiment de ses concurrents avec une trame assez linéaire et prévisible qui dispose toutefois d’un certain sens du rythme pour ne pas lâcher le lecteur en cours de route.

À ce titre, l’action est prépondérante au sein de l’histoire. Les chapitres sont très courts (69 pour un total de 341 pages) et menés tambours battants. On ne s’ennuie à aucun moment, les points de vue se succèdent avec fluidité et tout s’écoule parfaitement dans une machine bien huilée. Le style bref et incisif de l’auteur propose des descriptions suffisamment succinctes et visuelles pour se faire une idée générale des lieux. Contrepartie de cette méthode, on ne parlera pas véritablement d’atmosphère au fil des pages, mais plutôt d’un cadre assez conventionnel qui sert de tapis de jeu pour les péripéties en pagaille au fil du récit.

Entre les courses-poursuites, les recherches pour tenter de démêler le vrai du faux sur l’origine du crâne, quelques fusillades ou séances d’interrogatoires musclés, on a droit à une pléthore de moments forts qui ne faibliront qu’en de très rares occasions. Certes, l’on pourrait reprocher une certaine facilité à la résolution des problèmes et énigmes qui se posent aux protagonistes. Pour autant, le sujet à polémique pallie à cette simplicité apparente. Contrairement à d’autres qui auraient opté pour la prudence ou la division des époques pour étayer ces propos, Nicolas Sker choisit un cadre temporel unique. Un choix judicieux qui dynamise le récit au lieu de le desservir.

Unique n’est, en revanche, pas le terme employé pour les genres ou la succession des thématiques abordées. On trouve du thriller bien entendu, de l’aventure et un soupçon de fantastique. Le premier élément reste prédominant, mais la présence d’autres genres ne nuit nullement à la compréhension. Bien au contraire, cela apporte une certaine pluralité à l’intrigue en jouant sur de nombreux tableaux sans perdre le lecteur (qu’il soit débutant ou pas). On notera également la richesse des sujets abordés : archéologie, alchimie, physique, ésotérisme, histoire… Tout cela contribue à rattraper des erreurs peu préjudiciables au plaisir de lecture.

On regrettera toutefois que les protagonistes ne soient pas très marquants. Revers de la médaille d’une action quasi permanente : les caractères se montrent trop classiques. Tout comme les apparences lisses, les comportements se révèlent conventionnels face à des situations variées et suffisamment extraordinaires pour générer des décisions imprévisibles : ce qui n’arrive pas dans le cas présent. Nous ne sommes pas dans la caricature bas de gamme (les personnalités restent tout de même posées et peu extravagantes), mais un travail de fond sur ce point aurait pu améliorer la qualité générale.

Au final, Le premier crâne est un thriller ésotérique sympathique qui ne se perd pas en propos laborieux ou une histoire alambiquée au possible. Malgré quelques errances, ce premier roman dispose d’un beau potentiel pour attirer l’amateur. Dynamique et efficace, l’on passera outre sur des descriptions trop brèves pour épaissir aussi bien l’ambiance que les protagonistes. Les ficelles du genre sont présentes et sont bien amenées, tout comme le sujet, développé sans complaisance et avec quelques petites surprises au niveau des ramifications thématiques. Autrement dit : quelques reproches au compteur et pas très novateur dans ses fondements, mais maîtrisé et agréable à suivre.

Note : 14/20

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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